Welcome to the pleasuredome.
7.0 Survivante de l’action du premier opus, Maxine est une actrice qui vient du cinéma porno (X se déroule en 79) et qui aspire à investir le cinéma d’horreur (MaXXXine se déroule en 85). Deux types de cinéma qui cohabitent et se répondent au sein de la trilogie (déjà X contait l’histoire du tournage d’un film porno qui allait virer au massacre sanglant) mais qui vire ici au slasher.
Il s’agit in fine moins d’une suite pure que d’un troisième film formant l’ultime pièce d’un corpus qu’on peut par ailleurs presque découvrir dans l’ordre que l’on souhaite. Cette saga impressionne par sa cohérence formelle, plus que par son ambition dramaturgique.
Des trois opus, c’est le plus hybride, il navigue entre le film noir et le giallo. On est davantage dans le film parodique, au diapason du personnage grotesque de privé incarné par Kevin Bacon. C’est un slasher ludique pourtant délesté de l’intérêt du whodunit. Reste une pure plongée dans l’époque, avec de gros relents fétichistes.
À la fois remake de Body double (qui était déjà une variation de Fenêtre sur cour et Vertigo) parce que l’action se déroule en 1985 et qu’on y entend du Frankie Goes to Hollywood mais aussi remake inversé du Hardcore, de Paul Schrader, le film assume des références directes à Psychose, Maniac ou Chinatown. La course poursuite dans les décors de cinéma c’est aussi Scream 3.
Ce troisième opus manque toutefois de scènes véritablement marquantes qui infusaient les deux précédents films : celles du lit, des phares ou de la grange dans X ; celles de l’épouvantail ou de l’audition dans Pearl. C’est l’ensemble de cette reconstitution d’un Los Angeles crapoteux qui s’avère intéressant.
Mia Goth (qui était proie dans le premier puis tueuse dans le second) est évidemment géniale : une grande partie de la réussite de cette franchise repose sur elle. MaXXXine lui doit beaucoup.