Dernier été.
6.0 Découvert ce court-métrage de Laurent Cantet sur Arte, qui diffusait certains de ses films après son décès. Ce n’est pas hyper abouti, mais on y retrouve cette fascination pour les rapports père/fils qui hantaient déjà son précédent court à savoir Tous à la manif, qui se déroulait intégralement dans un bistrot. Les lycéens en grève sont remplacés ici par les amis du garçon. Il y a l’idée d’une scission nette et cruelle, entre nostalgie et voyeurisme, entre le monde des adultes et celui des enfants – symbolisés ici par l’effervescence des corps. C’est en outre un beau film sur le mal de l’exclusion. Sur un père observant son fils. Sur la peur du dernier été d’un père avec son fils. Tout cela quelques années avant Ressources humaines, aussi avec Jalil Lespert, au sein duquel Cantet arpentera de façon bouleversante la violence des rapports entre père, fils et monde du travail. Jeux de plage est aussi l’occasion pour Cantet de filmer des lieux – ici les calanques de Cassis – qui évoquent déjà L’Atelier. La filiation, aussi bien thématique qu’esthétique, entre les trois sinon quatre films cités est aussi touchante qu’évidente.