La vie est un reportage.
4.0 Au même titre que ses deux précédents longs métrages (Angèle & Tony (2011) puis Le dernier coup de marteau (2014)) le dernier film d’Alix Delaporte souffre d’une écriture et d’une mise en scène un peu hésitante, ménageant la chèvre et le chou. Il y a de belles choses, notamment de belles esquisses de personnages, mais c’est comme si elle n’osait pas trop les travailler ni les bousculer. Il y a un sujet, un univers, mais pas vraiment traité non plus. Il y a un groupe mais on n’y croit jamais.
L’histoire est un classique récit d’apprentissage : Gabrielle intègre une équipe de reporters pour le compte d’une célèbre émission de reportages télévisés sur le déclin. La simple idée de capturer ce quotidien-là, en pleine déliquescence, cette équipe en souffrance, peut suffire à en faire un sujet, une idée, un moteur et par ailleurs rappeler un très beau film, le Tandem de Patrice Leconte.
Or Vivants est bien plus préoccupé par les regards que se lancent cette jeune stagiaire (Alice Izazz) et le rédacteur en chef (Roschdy Zem). Pourquoi pas, après tout ? D’autant que ce sont deux superbes interprètes. Mais dans ce cas il faut traiter cette relation-là. Il faut en faire quelque-chose. Le film est continuellement dans cet air de ne pas y toucher. Il ne fait rien de rien. C’est pas Spotlight. Ou encore moins le Reporters, de Depardon.
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