Hostile.
6.0 Le sixième film de Claude Chabrol est un objet très sec, rugueux, aussi glacé que son personnage. Plus glacé encore que La femme infidèle, qu’il réalise quelques années plus tard.
Le journaliste Albin Mercier est envoyé dans le sud de l’Allemagne pour y faire un reportage. Il rencontre le romancier Andréas Hartmann et la femme de celui-ci, Hélène. Il envie d’abord leur bonheur, puis découvre qu’Hélène, en fait, trompe son mari. Espérant obtenir ses faveurs, il essaie de la faire chanter.
Quasi abstrait, le déroulement se vit aux crochets d’Albin, enfermé dans un univers mental malade, renforcé par une voix off omniprésente, un démiurge tout en ressassements hostiles. Afin d’accentuer cet état vindicatif, le couple qu’Albin visite et auquel il s’attache, échange essentiellement en allemand, langue qui lui est complètement étrangère.
On pense aussi bien à Plein Soleil qu’à Fritz Lang. Mais l’interprétation est pas au niveau. Jacques Charrier manque vraiment de charisme. Reste une découpe parfois très graphique et une superbe photo signée Jean Rabier. La séquence de la filature pendant l’Oktoberfest à Munich, est géniale, le film prend alors momentanément la roue d’Hitchcock.