Le temps d’un groupe.
6.0 Longtemps, durant le visionnage, j’ai craint que ce soit le portrait d’une success story, qu’on se dirige vers une sorte de célébration de la réussite impossible d’un groupe musical improvisé et disparate. Que nenni, c’est une illusion, tout à fait éphémère, grisante, galvanisante qui se meurt comme elle est née. C’est très beau. C’est donc l’histoire de la construction d’un groupe de Soul irlandaise dans un quartier ouvrier de Dublin. C’est uniquement cela et c’est suffisant parce qu’il y a dix zicos paumés et bruyants à filmer, occasionnant de sacrés joutes verbales et rivalités diverses au sein des nombreuses répétitions. Et je n’ai pas eu l’impression qu’on en filmait un plus que les autres, un peu comme dans un autre beau film musical d’Alan Parker : Fame. Peut-être même que le vrai personnage principal c’est Dublin et la crise économique. Un beau feel-good-movie qui ne manque pas de lucidité, en somme.