En chère et en os.
7.0 Avec ses situations saugrenues, ses dialogues percutants et son rythme dantesque, L’impossible Monsieur Bébé est un fleuron de la screwball comedy.
Mis en scène par Howard Hawks, qui toucha pourtant à tous les genres, le film est une savante succession de gags (visuels ou de langage), blagues ou quiproquos en rafale. Jamais une comédie loufoque n’atteint ce degré de frénésie.
Un paléontologue s’apprête à recevoir le très attendu os de clavicule pour parfaire la reconstitution d’un squelette de brontosaure grandeur nature mais il doit aussi se marier avec sa secrétaire dans la journée. Or en plein golf puis dans un restaurant chic il va croiser la route d’une riche héritière maladroite qui l’emmènera entre autres dans une course au léopard.
Cary Grant (grimé en Harold Lloyd) et Katharine Hepburn y sont tous deux excellents.
Mais le film pâtit de son extravagante cadence, justement, à mon humble avis. S’il se relance en permanence (le fauve entre en scène au bout de vingt-cinq minutes, la tante aux deux-tiers) il me semble que le film n’est jamais aussi parfait et hilarant que durant son premier quart. Ensuite il lui manque une respiration, un glissement formel ou narratif, une cassure.
J’avais adoré la première fois. Cette fois, moins. Suivant l’humeur c’est donc assez épuisant mais tellement impressionnant et radical dans son uniformité de ton, son dispositif comique entretenu d’un bout à l’autre et au diapason du personnage féminin, instinctif et cyclothimique, qui passe à l’essoreuse aussi bien Carry Grant que le spectateur qui devient lui aussi, le temps d’un film, Cary Grant.