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Archives pour 10 février, 2025

La chambre d’à côté (The room next door) – Pedro Almodóvar – 2025

26. La chambre d'à côté - The room next door - Pedro Almodóvar - 2025Sans chair, sans os.

   3.0   Le premier tiers m’a séduit par sa promesse de retrouvaille, d’accompagnement dans la maladie, d’échanges avec le passé (évocations, flashbacks…) et dès le basculement le film meurt, certes comme son personnage, mais plutôt il s’éteint, il ne reste rien sinon une enveloppe ennuyeuse, décharnée, programmatique et lourdingue sur laquelle planent des apparitions (de personnages) très grossièrement écrits, qu’ils s’agissent de l’ami, du flic ou de la fille.

     Almodovar est, comme nous tous, terrifié par la mort mais plus que jamais ici tant cette terreur dévore son cinéma, qui ressemble à la copie d’une copie d’un Hopper qu’il cite crânement. On ne croit en rien, ni en cette amitié ni en ses personnages ni en ce ton ni en ces lieux. L’architecture même de cette bâtisse me semble mal filmée aussi, au diapason de l’artificialité bourgeoise de ce récit désincarné. C’est une nature morte, bourrée de champs contrechamps et de musique jazzy d’accompagnement. New York, jazz, très original.

     On est pourtant bien chez Almodovar, esthétiquement, on le voit notamment via le travail sur les couleurs et on le voit aussi dans ce déplacement géographique puisque s’il choisit donc de faire son premier long en anglais et de tourner à New York, mais de l’Amérique nous ne verrons pas grand-chose tant est si bien qu’il tourne la majeure partie du film dans une villa située aux alentours de Madrid.

     Le film s’amuse à essaimer des micros-suspenses sans intérêt ici par un cri mystérieux là par une porte close. J’ai même pensé qu’il irait vers le film de vengeance ou de fantôme. Toute la dimension mélodramatique, lyrique, chère à son cinéma, est totalement ratée pour moi. Jamais été aussi peu ému que devant ce film qui parle d’amitié, de peur de la mort et d’euthanasie, c’est dire.

     Je n’y ai pas cru une seconde. À la limite j’ai vu des retrouvailles entre Tilda Swinton et Juliane Moore (avaient-elles déjà joué ensemble ?) mais c’est tout. Je vois zéro personnage là-dedans et je crois encore moins à l’éventuel background. Tout sonne faux. Le personnage de catastrophiste incarné par John Turturro je crois que c’était le pompon.)

     La grande référence du film c’est The Dead, de Joyce, puis son adaptation (Gens de Dublin) de John Huston, que les deux personnages regarderont un moment donné et qui sera réutilisé via l’ambiance neigeuse finale. Mais à quoi bon ?

     J’en suis sorti en me raccrochant à des petites choses qui me plaisaient. Mais après plusieurs jours il ne m’en reste déjà plus rien.


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