La valse des espions.
7.0 Belle approche de film d’espionnage à tendance paranoïaque quelque part entre Les trois jours du Condor, de Sidney Pollack et Un papillon sur l’épaule, de Jacques Deray, aussi avec Lino Ventura.
Espion lève-toi c’est l’histoire de Sébastien Grenier, expert financier et ancien espion, un agent dormant qui assiste à des attentats sur plusieurs de ses collègues et doit faire face à un nouvel agent mystérieux, incarné par un Michel Piccoli charmant et machiavélique, qui le menace plus qu’il ne le rassure.
Le film est découpé en une suite d’actions présentées par une voix off annonçant la date, le lieu et l’heure précise. Le film se déroule principalement à Zurich, qui devient le carrefour d’un règlement de comptes tortueux.
Michel Audiard signe les dialogues, mais ils ne viennent jamais entacher une écriture si tranchée et épurée, toujours au diapason d’un récit nébuleux, qui vire à l’abstraction.
C’est en sus un beau film politique où cohabitent les forces gouvernementales, les services de contre-espionnage et les brigades d’action populaire. Ils sont réduits à des rouages chaotiques, interchangeables et désincarnés. On se traque, on s’entretue, mais on ne sait pas vraiment qui est au service de qui ni pourquoi.
N’oublions pas les magnifiques présences de Bernard Fresson et Bruno Cremer. Le tout accompagné par Morricone, qu’Yves Boisset retrouve dix ans après L’attentat. Vraiment un super film. D’une douce noirceur implacable.