Blowin’ in the wind.
6.5 Pas revu Walk the line depuis sa sortie (vingt ans déjà, bordel) donc je me garderais bien d’effectuer quelque comparatif, simplement Un parfait inconnu m’a semblé être une belle réponse à Walk the line, un beau contrechamp, un film plus musical, moins intimiste peut-être, mais j’apprécie la passion que génère chaque film, cette passion de narration, de décorum, de rythme, d’amour pour Bob Dylan au même titre que pour Johnny Cash.
Mangold est vraiment un cinéaste artisan passionnant. Ici dès les premiers plans on a le sentiment d’être à New York au début des années 60. La reconstitution est idéale, jamais clinquante. Et pour moi qui connais peu le milieu folk c’est aussi une belle plongée pédagogique, documentée, incarnée, superbement interprétée.
Je trouve néanmoins dommage que le film s’intéresse si peu à Sylvie (Suzie Rottolo) et qu’elle ne soit définie que dans son rapport à Dylan exceptée quand elle se casse à Rome et disparaît du récit, cqfd. Dylan fait une autre rencontre un moment mais pareil la nana est amoureuse, il lui dit que c’est flippant et on ne la voit plus. Il me manque un peu d’émotion, dans l’ensemble, je crois.
Mais je pense que le film s’est concentré sur cette idée de narration par la musique et donc par les musiques de Dylan. Pas un plan sans sa guitare. Pas une scène autour de laquelle ne tourne pas un de ses morceaux. Par ailleurs, je trouve que tous les moments avec Robin Guthrie sont les plus émouvants. Et que la séquence du festival ou Dylan chante avec Joan Baez devant les yeux de Suze Rotolo est d’une beauté totale.