The gorge – Scott Derrickson – 2025

Noisy hole.

   5.0   Idée assez originale que de faire une comédie romantique (le film est mis sur la plate-forme Apple pour la Saint-Valentin) en forme de film d’espionnage, d’action, de fantastique et de survival.

     Deux tireurs d’élite (Anya Taylor-Joy Miles Teller) envoyés par des services secrets différents, ont la mission de garder deux tours se faisant face, au bord d’une faille embrumée renfermant un mal qui ne doit pas s’en échapper. Ils ont aussi l’ordre de ne jamais entrer en contact, mais ils ne vont évidemment pas le suivre (c’est la partie comédie romantique) et fort heureusement pour eux plus tard (c’est la partie survival) quand les monstres entreront dans la danse.

     Derrickson n’est pas un cinéaste très intéressant mais il fait le boulot, ici. The gorge est un bon divertissement du dimanche soir.

     Il faut certes se farcir des plans passe-partout, une construction on ne peut plus classique, des enjeux très limités (et une Sigourney Weaver très méchante mais au potentiel jamais exploité) et deux clins d’œil lourdingues : ils vont un moment donné jouer à distance aux échecs et faire de la batterie, afin de contenter les aficionados de Queen’s gambit et Whiplash.

     Mais ce qui m’a davantage posé problème se joue dans la deuxième partie. Le film vire au survival horror calqué sur des jeux type Resident Evil ou Silent Hill. Pourquoi pas ? D’autant que visuellement c’est plutôt très réussi (chef op de Sleepy Hollow à l’appui). Sauf que je ne peux vite plus croire que nos deux tourtereaux badass sont de simples tireurs d’élite, qu’ils sont même humains, quand ils doivent affronter des hordes de zombies à cheval mort, insectes géants, créatures gluantes et flore mouvante. Dans un jeu ça passe car on meurt et on recommence. Le cinéma ne permet pas de capter cet élément-là.

     Bref c’est rigolo et plutôt bien fichu mais il y a zéro tension. Et ce que je retiens en priorité, comme d’habitude quand ils sont là, c’est le score tonitruant de Trent Reznor et Atticus Ross qui envoie lui, du bois !