En avant, jeunesse.
7.0 La sortie d’un nouveau film de Guillaume Brac est toujours, pour moi, un événement émouvant et précieux.
Cette fois le résultat avait de quoi surprendre et susciter l’excitation : deux films réunis en un seul, dans un diptyque. Deux films tournés en juin mais en deux périodes très différentes, deux lieux aux antipodes. L’un à Die dans la Drôme, l’autre à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais ; L’un en période de Covid, l’autre l’année passée. L’un étant un long métrage très court, l’autre un court métrage très long, pour citer les mots de son auteur lui-même. Dans chaque cas, deux documentaires sur la jeunesse et les derniers instants d’un temps partagé.
Un pincement au cœur s’intéresse à l’amitié de deux jeunes adolescentes en seconde, juste avant le déménagement de l’une d’elles. Ce n’est qu’un au revoir suit les derniers jours d’une bande de lycéens en terminale d’un internat, peu avant qu’ils s’envolent chacun vers de nouvelles aventures et contrées. Chaque film, à sa manière, permet en outre à ses personnages (Aurore, Nours, Jeanne et Diane en voix off dans l’un ; Linda et Irina au détour d’une conversation dans l’autre) de confesser leurs craintes et douleurs, d’évoquer leur quotidien familial, qui restera hors-champ.
À priori on est loin de fictions comme Tonnerre (2014) ou À l’abordage (2021) voire du documentaire plus tentaculaire que constituait L’île au trésor (2018) pourtant on y retrouve des horizons similaires, cette légèreté nimbée de mélancolie, ce portrait de groupe et de lieux, d’une jeunesse allègre et inquiète, une vitalité du présent qui côtoie un deuil du passé et une angoisse de l’avenir, ce parfum de fin d’un âge, d’une époque. C’est très beau.
J’ai eu la chance d’y assister en présence de son auteur, eu la chance de discuter à nouveau avec lui, onze ans après la sortie de Tonnerre. Je me sens tellement bien dans tes films, Guillaume. Merci.
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