Les rebelles.
6.0 A Salford, Lancashire, dans l’Angleterre de l’époque Victorienne, Henry Hobson, père tyrannique de trois filles, tient une boutique de chaussures. Depuis le décès de sa femme, il se réfugie le plus clair de son temps au pub, au détriment de son échoppe. Ayant choisi sa fille pour reprendre l’affaire familiale, celle-ci se révolte, entame une relation avec l’ouvrier le plus talentueux de son père (après tout c’est clairement à eux deux que revient la réussite de la boutique), se marie avec lui et prévoit d’ouvrir un commerce concurrent.
Pas un grand David Lean, plutôt une comédie assez théâtrale (le film est adaptée d’une pièce) mais un beau film tout de même, marqué notamment par une photo démente (la séquence de la lune, quelle merveille de cadre et de composition), un beau récit d’émancipation contre le patriarcat et malgré tout le portrait d’un mari meurtri et alcoolique notoire, sujet à des hallucinations.
Charles Laughton en fait des tonnes, en bouffon misogyne. Mais, si Lean ne le délaisse pas, lui et sa douleur profonde, il n’est plus vraiment le cœur de la seconde partie du film, qui donne la part belle à la nouvelle vie de ce vrai/faux couple rebelle qui peu à peu s’élève et se trouve. La séquence de la nuit de noces est magnifique.
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