Le temps des amours.
7.5 L’éreintant deuxième volet se ferme sur une délicieuse promesse. Après avoir vadrouillé entre trois temporalités, et avoir réussi à sortir de la réalité alternative catastrophique concoctée par la Tannen family, Marty & Doc parviennent in extremis à tout remettre en ordre, surtout à détruire l’almanach de la mort.
Mais à la faveur d’un problème technique la Delorean se retrouve propulsée en 1885, avec Emmett Brown seul dedans, laissant le Marty de 1985 coincé en 1955. La bande annonce de fin de film annonce le Far West, locomotive à vapeur, cowboys et hors-la-loi – en écho à cet extrait de Pour une poignée de dollars, que regardait Biff dans son jacuzzi. Restait à savoir comment Marty allait pouvoir retrouver sa temporalité et comment Doc allait pouvoir réintégrer la sienne, eux qui se retrouvent à Hill Valley à soixante-dix ans d’intervalle. Avec une machine coincée dans une temporalité où elle se révèle inutile : ni plutonium ni puce électronique permettant de la relancer, au XIXe siècle.
Marty reçoit une lettre de Doc, envoyée soixante-dix ans plus tôt, lui demandant de détruire la machine – une fois que son homologue de 1955 aura remplacé la puce et Marty rejoint sa temporalité – qu’il a minutieusement caché dans une grotte et de le laisser vivre heureux dans son époque où il évolue en tant que maréchal ferrant. Si ce n’est qu’on adorerait les voir se retrouver, quelque part tout est bien qui finit bien. Oui mais non, autrement y a plus de film. Et ça aurait été dommage car c’est un super film. Un super Zemeckis.
Un élément va convaincre Marty de ne pas écouter son ami. En récupérant la machine à voyager dans le temps, Marty traverse un cimetière et tombe nez à nez avec la pierre tombale d’Emmett Brown, qui semble avoir perdu la vie sept jours après avoir écrit la lettre, ce que ses recherches confirmeront quand il découvrira qu’il a été abattu par un bandit, un certain Buford « dit Molosse » Tannen. Et voilà que le récit se remet en branle. Que Marty sera bientôt « Clint Eastwood » en 1885, afin de passer inaperçu. Qu’il sera recueilli chez les premiers McFly, immigrés irlandais. Ce sera surtout l’occasion de découvrir un Doc autrement, le savant fou étant soudain amoureux transi de la belle Clara Clayton – qu’il a sauvée du précipice : un ravin devait, dans le futur porter son nom – une instructrice fan de Jules Verne.
Ce troisième opus est par ailleurs émaillé de références dont une à la plus belle séquence d’Il était une fois dans l’Ouest lorsqu’on découvre Hill Valley de 1885 comme on découvrait Flagstone, avec Claudia Cardinale. C’est un film vertigineux, un divertissement absolu pour petits et grands, qui s’apprécie évidemment pleinement en tant que suite mais – bien plus que le précédent – aussi en tant que film à part entière.
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