Archives pour la catégorie Alexandre Castagnetti

L’école est à nous – Alexandre Castagnetti – 2022

03. L'école est à nous - Alexandre Castagnetti - 2022La grève. 

   4.0   La colle, le précédent film de Castagnetti, qui prenait (un peu trop) ouvertement Breakfast club & Un jour sans fin comme modèles – tout le monde les prend pour modèles, ça devient embarrassant – avait ses défauts mais les transformait en qualité, assez miraculeusement : en faisant répéter à l’infini cette journée de colle, les personnages antipathiques prenaient de l’étoffe, l’hystérie d’ensemble devenait contagieuse, la rom’com neuneu apparaissait touchante (je reviens pas sur ce film-là, j’en avais suffisamment parlé à l’époque, je conseille de le tenter, c’est vraiment chouette, léger et pas bête).

     L’école est à nous ne réitère malheureusement pas ce semi-exploit. Le film est parfois attachant, peut-être paradoxalement davantage grâce aux profs qu’aux élèves cette fois, mais c’est globalement trop naïf dans l’ensemble. Et puis formellement c’est à peu près tout le contraire du fond défendu par la prof de maths, clairement l’héroïne du film : c’est d’une platitude désarmante. Y a rien de pire qu’un fond subversif dissout dans une forme scolaire. Je suis un peu dur car le film est charmant mais quand tu te permets de remettre en question tout le système scolaire en filmant ça avec zéro idée c’est très embêtant.

La colle – Alexandre Castagnetti – 2017

05. La colle - Alexandre Castagnetti - 2017Happy love day.

   6.5   Voilà un film qui me disait sans trop me dire, sur le papier. En fait, je savais seulement que ça se déroulait dans un lycée, le temps d’une retenue, qu’on y voyait le mec (Arthur Mazet) de Nos jours heureux / Simon Werner a disparu et la fille (Karidja Touré) de Bande de filles. Et surtout que le peu que j’avais entendu à son égard, une seule personne en fait, mais de goût, évoquait un truc chouette. Par un double étrange concours de circonstance – 1, Se retrouver à chercher le nom du réalisateur de Tamara, avec Héloise Martin (oui je regarde Danse avec les Stars) et découvrir qu’il est aussi l’auteur de La colle, ce film que je gardais sous le coude depuis un an ; 2, Revoir Breakfast club la veille et faire le lien avec ce film se déroulant aussi durant une parenthèse colle – je me suis retrouvé, un dimanche soir, devant La colle, d’Alexandre Castagnetti, sorti la même année que Happy death day, autre film prenant Un jour sans fin comme modèle. Et c’est en effet un chouette film. Qui ne manque ni d’idées ni d’énergie.

     Au début, Benjamin se voit collé, bêtement, un peu comme il m’arrivait à moi aussi à l’époque d’être collé, à la place d’un autre, quoi, à cause de l’imparable wrong place, wrong time : because la chèvre, François Perrin, tout ça. Bref, entre-temps Benjamin se retrouve sur une sorte d’application chelou, Akinator, à faire le vœu d’être pour toujours aux côtés de son amoureuse secrète, la belle Leila. C’est le jour J, un bon vieux samedi de colle, comme chez John Hugues. Le concierge, un hippie drogué à l’électro des dancefloor lui annonce qu’il va passer la journée la plus interminable de sa vie. Et quand il entre dans la salle, il pense sans doute comme nous : ça risque d’être encore plus interminable que ce que laissait croire le concierge : Surveillant relou, élèves insupportables. Sauf que là-dessus se pointe Leila. On est comme lui, désemparé face au pathétique spectacle offert par ses collègues de colle, mais aussi un peu chamboulé par la belle Leila qui finit par se mettre à ses côtés afin de partager un livre de cours. On se demande alors si le film ne va pas tourner en rond, d’autant que les vannes sont un peu trop écrites, les acteurs un peu trop dans l’emphase. Sans raconter en détails le déroulement de ce qui va suivre, Benjamin va découvrir qu’il est coincé dans une boucle temporelle : Chaque fois qu’il s’éloigne de Leila (Ici il va à l’infirmerie, là la colle arrive à son terme tout simplement) il reprend son heure de retenue au moment où Leila fait son entrée dans la salle. Akinator a exaucé son vœu. Mais le concierge aussi : ça va être une journée interminable.

     On se dit bientôt, encore une fois, que le film va tourner en rond d’autant qu’on a déjà vu ça quelque part. Mais le film a plein d’idées. Il est très drôle, déjà, c’est une donnée importante. Et il va rebondir sans cesse. Avec deux idées majeures : tout d’abord l’utilisation élégante de la bande-dessinée (Benjamin aime dessiner) puisque le film est construit quasi en cases, déploie même une esthétique proche de la bd parfois, jusqu’aux dessins qui accompagnent chacun des chapitres mais surtout il va choisir de faire « gagner/sortir » Benjamin par le dessin puisque le seul moyen qu’il a trouvé c’est de faire en sorte que Leila tombe amoureuse de lui. L’autre idée, carrément méta, donc carrément passionnante et jubilatoire c’est de développer les personnages secondaires : Afin que sa bande-dessinée ait du sens, donc séduise Leila, il faut qu’il crée de beaux personnages, donc que le film crée de beaux personnages. Donc, tout ce qui semblait raté à savoir tous ces personnages dessinés à la truelle en un tic, une vanne, un trait de caractère, deviennent de beaux personnages étoffés, plus profonds que la carapace de vulgarité qu’ils offraient jusqu’alors. Pour moi c’est la très grande idée du film. Ça le fait passer de simplement sympathique à carrément intelligent. Après on pourra toujours trouver ça trop survolté dans l’ensemble puis trop bisounours sur la fin (c’est mon cas) on ne pourra pas dire que c’est pas raccord avec ce que le récit raconte. C’est une belle comédie romantique.


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silencio


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