Ma provinciale fantôme.
4.0 Téchiné et moi, énième rendez-vous manqué. Tout y est ampoulé, excessif, jusqu’aux interprétations (absolument toutes, Trintignant compris, c’est dire) qui m’ont semblé complètement à côté de la plaque, hyper affectées tandis que le récit méritait à mon humble avis, une fièvre plus canalisée, plus équilibrée.
En définitive, je ne parviens jamais à m’attacher à ce parcours, celui de cette jeune provinciale (incarnée par Binoche) qui monte à Paris afin de devenir actrice de théâtre et faire son éducation sentimentale et artistique. Encore moins aux rencontres variées qui ornent son chemin, à savoir les deux garçons qui la logent, l’amoureux timide et le ténébreux suicidaire. Wadeck Stanczak et Lambert Wilson m’ont chacun paru trop détraqués dans leur style respectif ; et les mécanismes d’écriture trop programmatiques : L’un sera évidemment l’amant, l’autre sera le rejeté, ça clignote dès qu’on les voit apparaître.
Si l’ensemble ne fonctionne donc pas sur moi, il y a des choses ci et là que je trouve très belles malgré tout, originales, risquées dans la façon qu’a le film de manier ce romanesque écorché, hystérique, notamment l’aspect théâtral quasi opératique dans le jeu mais aussi dans les apparitions de la seconde partie, où les vivants côtoient les morts. Il y a aussi cette troublante scène de sexe. Des trouées qui impressionnent, à défaut d’émouvoir.
Mais j’y croyais davantage, pourtant, car Assayas est coscénariste et que sur le papier cette alliance intrigue. Mais dans un canevas aussi similaire qu’avancé, Sils Maria, trente ans plus tard ce sera autre chose de nettement plus fort. Au final je reste tellement à distance de Rendez-vous, que je ne sais plus si le film est mal écrit ou mal narré. Bref, une fois encore, c’est un non. J’ai vraiment un problème avec Téchiné.