Archives pour la catégorie Andrew Dominik

Blonde – Andrew Dominik – 2022

38. Blonde - Andrew Dominik - 2022Killing me hardly.

   2.0   Andrew Dominik fait dorénavant partie de ma black list et rejoint d’autres cinéastes contemporains tricards chez moi comme Paolo Sorrentino ou Serge Bozon entre autres.

     Vu trois films de lui (il faut que j’en ai vus au moins trois pour faire partie de cette liste, c’est une règle que je me suis fixé) et ce sont donc trois horreurs, des gros machins boursouflés, toujours interminables, dégoulinant de tics formels, des pavés froids, indigestes qui scandent en permanence leur génie. Bref, un héritier de Kubrick qui n’en est même pas l’ombre. Un esthète de pacotille.

     Blonde est un nouveau « biopic libre » (comme l’était celui sur Jesse James) de près de 3h, cette fois sur Norma Jean Baker, donc Marylin Monroe, de son enfance à son destin tragique. C’est par ailleurs davantage un film sur Norma Jean que sur Marylin. Sur la femme plutôt que sur la star. Cela, le film le martèle à outrance, ne serait-ce que dans son utilisation alternée de la couleur et du noir et blanc, procédé qu’il ne tient même pas correctement sur la durée.

     Blonde n’est que succession de petites scènes virtuoses, totalement artificielles, volontiers elliptiques, avec des cadres dans des cadres pour bien enfermer Norma, des relais de format carré et cinémascope, des alternances de colorimétrie de façon aléatoire, des effets de pellicules aux effets numériques, une voix off pompière, des plans déformés abjects façon Lynch du pauvre, et même une utilisation bien ringarde de la snorricam.  

     On y trouve même Norma en train de dégueuler dans un plan à l’intérieur d’une cuvette à chiotte ; un avortement pris à l’intérieur d’un vagin ; un gros plan sur une fellation, avec le bruit d’un film de SF derrière accompagné de la voix off plaintive de Marylin. L’horreur. Et de façon plus douce ce plan de draps qui se transforment en chutes du Niagara, bref une jolie pub Dior.

     Le film essaie de m’amadouer musicalement en balançant constamment du Nick Cave mais ça ne prend même pas. C’est un truc indigent, sursignifiant, qui parvient à rendre détestable et nul Ana de Armas, qui ne fait que chialer et faire la moue, comme il rendait Brad Pitt détestable et nul dans les deux précédents. Le mec est très, très fort.


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Auteur:

silencio


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