Répulsion.
5.5 Ça viendra peut-être un jour, qui sait, en attendant, mes rapports avec le cinéma de Zulawski restent un peu houleux. Vu à ce jour trois films (réputés) forts, complètement pétés, devant lesquels mon admiration passagère se dispute (parfois instantanément dans Cosmos, parfois par petites touches brutales et vraiment insupportables, ici ou dans Possession, qu’il faudrait toutefois que je revoie) à un rejet total, de sa complaisance globale dans son obsession de tout détraquer, de façon trop ostensible, trop forcé, capitalisant donc moins sur un état de sidération constant que sur un désagréable sentiment de pose.
L’équilibre (pourtant trouvé dans un entrée en matière hallucinante et hallucinogène, qui convoque autant Passion que Blow Up) est souvent rompu dans L’important c’est d’aimer, ce malgré le vertige de certaines de ses percées, sa mélancolie palpable et sa volonté de cinéma de passionné au moins aussi passionné que cette folle histoire d’amour et de scène, trio destructeur qui reprend aussi bien Le Mépris (Formellement revendiqué par la musique cathartique de Delerue donc chaque pic d’apparition rappelle forcément ceux du chef d’œuvre de Godard ; Foncièrement évoqué lors de la plus belle séquence du film, au restaurant, entre Romy Schneider (magistrale) et un bouleversant Jacques Dutronc en clown triste) qu’il annonce, un peu, la mécanique tragique de Crash. Si on est loin de Cronenberg, il y a quelque chose de très cru dans le regard posé par Zulawski sur cette relation conjugale destructrice et une attirance flagrante pour les déformations tant les sourires mutent souvent en hurlements et vice-versa.
Difficile de me situer par rapport à ce film, donc. Je ne peux pas dire que je n’aime pas, comme dirait Thérèse. Mais c’est l’intervention de ces gros sabots, parfois, qui m’empêche de m’y abandonner, qui m’extirpe brutalement de sa mécanique délirante. J’y vois autant de belles choses que j’en suis agacé par d’autres. Pas étonnant de croiser Klaus Kinski chez Zulawski, en tout cas. Cet acteur semblait tellement fait pour ce cinéma baroque, c’est hallucinant. Reste que je le préfère nettement chez Herzog. Autant que je préfère le cinéma d’Herzog, en somme.