Let’s go away from awhile.
8.0 Je connaissais moins Wilson que Pet Sounds donc de voir réunis là l’histoire de cet album légendaire et celle de cet artiste unique a quelque chose d’assez exaltant qui plus est fait de cette manière-là à savoir un biopic sur deux époques, avec deux acteurs différents (Paul Dano & John Cusack, tous deux formidables) avec d’un côté les enregistrements d’un album pas comme les autres et de l’autre une histoire d’amour contrariée (Celle de Brian Wilson et Melinda Ledbetter, toujours mariés aujourd’hui).
La construction est aussi fluide qu’étonnante, variant les rythmes, naviguant d’une époque à une autre avec une aisance narrative confondante notamment au moyen de sublimes transitions, raffinées, jamais tape à l’œil. Le film ne l’est d’ailleurs jamais, tape à l’œil, en fait il a tellement de choses à raconter de ce génie de l’assemblage sonore, véritable Mozart de la pop, qui sombra dans la dépression (dont on verra que l’après, rien du pendant), qu’il n’a pas le temps de l’être. En un sens je trouve le travail du cinéaste très proche de celui du groupe. J’ai pensé aux grands films de Scorsese, niveau densité et vertige. Disons que ça pourrait largement durer une heure de plus mais sans doute alors le tout en serait déséquilibré, le film que l’on voit est parfait comme il est. J’ignorais totalement l’histoire « intime » de Wilson, en particulier le rôle que joua ce médecin psychotique (joué par le toujours excellent Paul Giammati) sur sa carrière et sa vie, c’est assez sordide.
Quant à ce que le film dégage musicalement c’est très beau : Les agencements, les constructions, les réappropriations d’Atticus Ross. Vraiment merveilleux. J’ai parfois eu les frissons, presque la larme à l’œil. Je ne pensais pas qu’on pouvait aussi passionnément mettre en scène Pet Sounds, si on peut dire. Et plus généralement, je ne pensais pas que l’on verrait d’aussi belles séances d’enregistrements studio, au cinéma. Gros frissons sur God only knows, I’m waiting for the day (et son tambourin), Caroline No (l’ajout des chiens, du train, magnifique), Sloop John B, You still believe in me (j’étais quasi dans les chœurs). Il y avait One + One de Godard. Il y a maintenant Love & Mercy de Pohlad. Type dont c’est le premier film, rappelons-le. Allez hop, je file me réécouter Pet Sounds pour la cent cinquantième fois, album que j’adorais déjà avant mais que j’aime davantage encore depuis hier.