Genre : Médicament.
8.5 Revoir The Party ne fait jamais de mal. C’est une affaire de décors, il y en a deux : le premier est un désert qui fait office de décor de cinéma, le second la villa d’un grand producteur qui reçoit des convives pour une fête. Blake Edwards va pulvériser les deux décors et pour ce faire, va injecter un personnage, un étranger, maladroit, qui à la manière d’un Tati (perdu dans La Nuit, d’Antonioni) va habiter et malmener des lieux trop grands pour lui. Durant le tournage, il fait d’abord exploser la forteresse avant la prise puis plus tard va dynamiter de petits enchainements en petits enchainements la fête dans laquelle il est invité suite à un énorme quiproquo. C’est un film réjouissant qui prend son temps pour tout mettre en place : C’est d’abord un mocassin plein de cambouis perdu dans une piscine de décoration, qu’on finira par retrouver sur… un plateau de petits fours ; C’est ensuite ces innombrables verres d’alcool qu’on lui propose, qu’il refuse et qui sont donc consommés par le personnel qui file vers sa cuite du siècle ; Puis le décor bouge quand le personnage trouve les commandes secrètes ; Puis des hippies débarquent et la petite fête guindée devient une immense soirée mousse. Et au milieu de tout cela, le film se permet des échappées romantiques impossibles entre Bakshi et la compagne du réalisateur, le même qui avait demandé qu’on raye l’acteur indien (campé donc par Peter Sellers) de la case Hollywood pour toujours. C’est gags sur gags, précis, géométriques, jusqu’à faire oublier le pourquoi de la présence du personnage dans cet univers factice. The Party se déguste dans son crescendo lent jusqu’à littéralement exploser. Ça pourrait être du muet. Mais c’est aussi un super beau film sonore (à l’image de la magnifique chanson interprétée par la non moins sublime Claudine Longet), un film qui réussit tout ce qu’il entreprend, un film d’une générosité folle.