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Mourir peut attendre (No time do die) – Cary Joji Fukunaga – 2021

21. Mourir peut attendre - No time do die - Cary Joji Fukunaga - 2021Good to have you back.

   7.0   Le cycle Craig se ferme donc là-dessus, après cinq opus de bons et loyaux services qui eurent la particularité, à contrario de la franchise Bond, d’être reliés entre eux : Procédé dans l’air du temps, qui évoque bien entendu la construction sérielle ou celle opérée quinze années durant dans le Marvel cinematic universe.

     Des noms importants reviennent d’un épisode à l’autre : Vesper Lynd, Blofeld, Madeleine Swann, Spectre, Felix Leiter, tous composent un arc sensé, qui prendra fin ici. Quant à Bond, il se voyait enfin doté d’une épaisseur psychologique, un passé, un trauma. Il était plus sensible et plus violent, aussi.

     Et la série (de cinq films) dans la série (de vingt-cinq films) est à l’image du tout, un peu invariable (les gadgets, les répliques, les James Bond girl), conservatrice (Construction et mise en scène similaires) et inégale : Beaux souvenirs de Casino royale et Skyfall. Nettement moins de Quantum of solace et Spectre.

     Mourir peut attendre penche du bon côté : C’est un opus en forme de passage de relais. Si la CIA et le MI6 extirpent Bond de sa retraite, ce dernier constate qu’on a attribué son matricule à un autre agent, une femme, qu’il tentera de séduire, comme il tentera de séduire une James Bond girl stagiaire aussi pimpante, drôle que professionnelle. En vain. L’heure n’est plus à la séduction : Lorsqu’il enfile un costume, il demande à la jeune femme de se retourner.

     Outre cette tendance à correspondre à l’air du temps – ce que la franchise a toujours fait, au sein même du cinéma, copiant ce qui se fait autour d’elle – ce fut un vrai plaisir et en particulier durant les scènes d’action, aussi bien dans les ruelles italiennes, la forêt norvégienne que dans les couloirs de cette base maritime : Les combats, notamment dans l’escalier, sont hyper beaux, limpides, minutieusement chorégraphiés, on y retrouve le talent de Fukunaga entrevu sur une scène en particulier de la première saison de True detective.

     Cet opus est à la fois un vibrant hommage à la saga, de Dr No à Au service secret de sa majesté, tout en ne négligeant pas ce qu’elle est devenue sous l’ère Craig. La destinée scénaristique visant à humaniser Bond derrière le matricule, au point de le remplacer, fait sans doute jaser les aficionados. Moi ça m’a beaucoup plu. Et ému, à de nombreuses reprises.


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silencio


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