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Cérémonie des Oscar 2019

Guillermo%20del%20Toro%20and%20Alfonso%20Cuaron%20at%202019%20Oscars_jpg_35891190_ver1_0_1280_720     Sans que ce soit si préoccupant, cette cérémonie avait d’avance le goût d’un déroulement plus amusant/flippant que d’habitude. Il y avait cette annonce comme quoi elle serait dépourvue de présentateur. Il y avait cette polémique (caduque depuis que certains ont poussé la gueulante) de remettre des prix techniques pendant les pubs pour aller plus vite. Et bien entendu la possibilité de sacrer une plateforme de streaming. Disons que ça allait un peu plus loin qu’un simple, touchant, humain petit problème d’échange d’enveloppes – cf mon résumé 2017.

     Plus terne que la cérémonie des César : celle des Oscar. Jolie prouesse. Certes l’absence de maître de cérémonie (Une première) n’a pas joué en sa faveur, mais c’est surtout dans sa « politesse » que cette 91e cérémonie s’est engluée, dans un ennui poli autant que dans son agréable célébration de la diversité. Une ode à la réconciliation que semble parfaitement représenter celui qui gagna la plus haute récompense, à savoir Green book, de Peter Farelly, coiffant les grands espoirs et les grandes peurs que suscitait une victoire de Roma, le film Netflix, mais aussi Bohemian Rhapsody et sa production chaotique ou le film de super-héros Black panther. Dans chacun de ces cas, la polémique aurait pu gonfler. Polémique qui échappe à Green book, film antiségrégationniste, film parfait (semble-t-il, car je ne l’ai pas encore vu) dans l’Amérique (anti) Trump.

     Mieux qu’une victoire de Green book, l’académie aura fait gagner, ailleurs, ces trois autres films qui sur le papier se tiraient la bourre. Black panther s’offre trois statuettes, pour ses décors, sa musique et ses costumes. Bohemian Rhapsody en remporte quatre, assez curieusement je dois dire, puisque si celui pour Rami Malek me semble le seul valable quid des trois autres ? Le son, le mixage sonore à la rigueur, mais le montage, le MONTAGE, sérieusement ? J’en revenais déjà pas que le film soit nommé dans cette catégorie, alors qu’il la remporte, franchement. Franchement c’est du niveau d’un film de Jean-Marie Poiré le montage de Bohemian Rhapsody. Enfin c’est pas grave, fallait bien qu’on se marre un peu. Heureusement, Alfonso Cuaron a reçu quelques lauriers. Alors oui on récompense un film Netflix (Qui aura aussi glané l’Oscar du court-métrage, d’ailleurs) mais je suis tout de même ravi pour le cinéaste mexicain, qui remporte donc le meilleur film étranger, la meilleure réalisation et la meilleure photographie. Les plus belles récompenses pour un réalisateur, en somme.  

     Pour le reste, cérémonie incroyablement terne je le disais, en terme « d’animations des remettants ». A ce petit jeu l’académie aura bien fait de démarrer fort en lançant d’entrée Maya Rudolph, Tina Fey et Amy Poehler (Toutes les trois pour animer la prochaine cérémonie, qui est pour ? MOI) puis Melissa McCarthy et Brian Tyree Henry, car ensuite plus grand-chose de vraiment original ni drôle. Il faudra attendre une jolie interprétation de Shallow, par Lady Gaga et Bradley Cooper, filmée comme dans le film, des coulisses, de la scène, dans un très beau plan-séquence. Comme Convenu Shallow sera sacrée un peu plus tard meilleure chanson. Moins convenu le meilleur film d’animation qui échoit au dernier Spiderman, coiffant l’hégémonie Disney/Pixar qui squatte les victoires depuis bien longtemps – Et pourtant j’aurais adoré que ce soit pour Les indestructibles 2, enfin pour Brad Bird, surtout. Sympa aussi la récompense pour Spike Lee (meilleure adapatation) lui qui n’avait jamais eu les honneurs d’être oscarisé pour que ce soit si ce n’est « d’honneur » il y a quelques années.

     Alors ok, ces derniers temps on a beaucoup craché sur Roma, moins sur le film que sur ce comment il a été distribué chez nous, puisqu’il nous imposait l’écran télé sans nous convier à ce pourquoi il est éminemment fait : La salle. Alors ça me fait chier que ça tombe sur Roma, et par extension sur Cuaron (Ceci dit, je lui en veux un peu, il l’a bien voulu) mais c’est évidemment la suite logique depuis le scandale de Cannes, le lion d’or, les BAFTA. Alors on échappe in-extremis à la récompense la plus convoitée (Et pourtant vu la concurrence je voyais pas trop comment ça pouvait lui échapper) mais symboliquement ce qui s’est passé dit beaucoup de choses. C’est gerbant. Et c’est à l’image de l’industrie en ce moment, puisque la Fox se fait présentement rachetée par Disney. Bientôt, on aura plus d’autre choix (dans un circuit de gros sous) que Disney ou Netflix, j’en ai bien peur, et le second est apparemment moins chiant que le premier puisqu’il laisse davantage de libertés aux auteurs. Et moi, concernant Roma, c’est pas de le voir couronné (ou non) d’Oscar qui me préoccupe, mais bien entendu le fait de ne pas avoir pu faire sa rencontre sur un grand écran.

Un mot sur le palmarès des Oscar 2018.

oscar     Je n’ai pas regardé la cérémonie, because La Vie, mais aussi parce que cette année y avait pas La La Land. J’étais pas en mode groupie. Et puis franchement je voyais mal le sublime Phantom Thread remporter quoi que ce soit alors que pour une fois, Daniel Day Lewis et Paul Thomas Anderson méritent toutes les éloges possibles – Je reviendrai sur le film prochainement. Je me suis donc réveillé ce matin en accueillant la liste des vainqueurs.

     Ma première impression, outre le goût de vomi dans la bouche à la lecture du meilleur acteur, c’est de féliciter  Jean-Pierre Jeunet, qui réussit l’exploit inédit de remporter le Cesar et l’Oscar du meilleur réalisateur le même week-end, pour Au revoir là-haut et The shape of water. Très, très fort.

     Plus sérieusement, quel palmarès catastrophique hier soir. Le palmarès redouté, celui qui pèse quinze tonnes ! Sam Rockwell et Frances McDormand très lourds dans le non moins lourdingue Three Bilboards. Gary Oldman ridicule dans Les heures sombres. Et Allison Janney qui, autant que Margot Robbie, semble (pas vu le film, mais la bande annonce fait peur) hurler qu’elle veut un Oscar dans Moi, Tonya. Affreux…

     Pourtant je n’ai rien contre le film de Guillermo del Toro. Comme je n’avais rien contre Moonlight l’an passé. Mais je ne trouve pas qu’il brille par sa réalisation, assez lourde quand même. Y avait pourtant moyen de récompenser un cinéaste plus subtil – Un PTA au sommet de son art, par exemple. Et pareil en France, Hubert Charuel pour ne citer que lui.

     Non, The shape of water c’est pas mal. Le film a une vraie identité et une poésie naïve pas inintéressante. La blague sur Jeunet c’était facile mais voilà, je trouve que ce sont deux films qui se ressemblent, dans le filmage, drone ou à travers des bocaux, des embrasures, sans parler des filtres jaunes et verts ni de leur utilisation musicale.

     Deux satisfactions tout de même : Le doublé pour Coco, mais c’était archi prévisible. Et la récompense pour le scénario malin de Get Out alors qu’on le promettait au scénario grandiloquent, invraisemblable et ridicule de Three Bilboards.

     Concernant les récompenses techniques, ça se trompe rarement. Les impressionnants Dunkerque (Nolan) et Blade Runner 2049 (Villeneuve) raflent comme convenu/espéré la mise.

     J’essaie de revenir sur la cérémonie des Cesar dans le prochain billet…

Cérémonie des Oscar 2017

89th Academy Awards - Oscars Awards Show     Je reviens aussi sur la 89e cérémonie des Oscar qui sera entré dans l’Histoire pour nous avoir offert un étrange/savoureux/embarrassant (au choix) twist final.

     Il faut déjà dire une chose importante : Pour que cette soirée se déroule sous les meilleurs auspices à mes yeux, il fallait que le film de Damien Chazelle rafle tout. C’est dit. En gros, j’aimais l’idée de voir l’Oscar de la meilleure actrice échoir à Isabelle Huppert, évidemment, mais mon cœur battait pour Emma Stone. Je voulais tellement voir gagner Premier contact, puis j’ai vu La La Land.

     De cette nuit blanche (Oui, j’emmenais mon fils à l’école à 8h30) je retiens de bien beaux moments, comme la présence de Shirley McLaine (D’autant que j’ai découvert The Appartment très récemment), Leslie Mann et sa yellow dress, la séquence des mean tweets, le magnéto de Kimmel sur We bought à zoo donc sur Matt Damon, à mourir de rire. Et surtout la séquence avec un lot de touristes qui fait irruption dans le Dolby Theatre en pensant visiter un musée de cire. La classe américaine.

     Je note des trucs à ne surtout pas retenir, comme Viola Davis qui choure (Thanks god) l’Oscar promis à Naomie Harris et qui joue sur scène comme sa copine dans Moonlight. Tears inside. Ainsi que la robe de Scarlett Johansson. Pas grand-chose en fait. La cérémonie quasi parfaite, quoi. Jusqu’à l’impensable. J’y viens.

     Concernant La La Land. Dans un premier temps j’ai beaucoup souffert. L’impression que la cérémonie avait pris le parti de bouder cet immense chef d’œuvre absolu – Quand j’aime, il n’y a plus de demi-mesure ; Ceux qui savent, savent. Puis ça s’est un peu arrangé, à 4h15 du matin (Mes yeux commençaient à piquer) avec l’Oscar des meilleurs décors puis avec celui de la meilleure photo quelques instants plus tard. Puis ça s’est emballé vers 5h15 avec la double récompense pour la musique et la meilleure chanson : City of stars, forever. 5h45 : Damien Chazelle oscarisé pour la meilleure réalisation, alléluia. 6h00 : Emma Stone, fuck yeah ! Mais en fait c’est absolument parfait cette affaire. Allez meilleur film et je peux faire une sieste. Voilà. C’est fait. Non ? C’est quoi ce délire ? Bah non, c’est Moonlight. Bad trip. J’aime bien le film de Barry Jenkins mais bon sang, y avait pas photo quoi. On sent vraiment la récompense pour faire bonne figure « anti-Trump » et rebondir sur l’affaire « Oscars so white ».

     Evidemment, le plus dingue dans cette ultime remise d’Oscar, le plus prestigieux dois-je le rappeler, c’est le couac dores et déjà légendaire qui l’a accompagné. Racontons les faits. Warren Beatty et Faye Dunaway se pointent sur scène. Ils sont toujours beaux nos Bonnie & Clyde. Warren ouvre l’enveloppe, lance le traditionnel « The academy award goes to » puis fronce les sourcils, mate l’enveloppe, regarde Faye, remate l’enveloppe, jette une œil furtif en coulisse (Le public commence à se marrer) puis regarde à nouveau l’enveloppe, puis file l’enveloppe à Faye qui s’exclame avec le cœur : « La La Land ». C’est beau. On n’a pas compris le pourquoi de cette interminable hésitation, mais c’est beau. Toute l’équipe du film grimpe sur scène, se lance dans les discours de remerciement (ça dure bien deux minutes, franchement) puis soudain, on s’affaire bizarrement sur scène, des types viennent checker l’enveloppe, une autre fait son apparition et le producteur (de La La Land !) s’empare du micro « There is a mistake, Moonlight won best picture ». Un sentiment de « C’est quoi cette grosse blague » plane dans la salle. Puis il répète « This is not a joke » en montrant la véritable enveloppe qui arbore « Moonlight, best picture » et non La La Land. Stupeur absolue. J’étais défait. Inconsolable. Kimmel, lui-même, ne savait plus où se mettre. Il tente deux/trois blagues pour sauver les meubles, avant de crier un « Warren, what did you do ? ». Bref, on ne va pas trop accabler nos Bonnie & Clyde, bien que ce soit un peu de leur faute puisque statuer sur un truc aussi « important » quand t’as un papier où est mentionné best actress alors que tu vas récompenser le meilleur film, c’est assez impardonnable. Y a vraiment un truc qui m’échappe.  Mais bon, c’est absolument inédit cette inversion d’enveloppe, qui plus est pour un cérémonial aussi précis que les Oscar. Avec le recul, ça rend la chose attachante, humaine. Ça me fait chier pour La La Land et pour Damien Chazelle – Qui n’est pas à plaindre puisque sacré meilleur réalisateur – mais je suis ravi d’avoir vécu ça en direct, ravi de ne pas avoir éteint ma télé trop vite.

     Le lendemain, on ne parlait que de ça, partout. C’était génial. On pouvait entre autre voir un gif sublime montrant Emma Stone qui s’efface, Chazelle anéanti, le producteur s’écriant « This is not a joke » et Beatty rematant à nouveau l’enveloppe au cas-où. Ou cet autre gif magique voyant Justin Timberlake faisant une grimace improbable derrière Emma Stone. Et quelques jours plus tard, les humoristes américains se sont amusés à détourner le cafouillage. J’en ai pleuré tellement je riais. Bref, La La Land grand vainqueur (6 statuettes) coiffé sur la plus importante par le tout petit Moonlight. On verra lequel des deux traversera le mieux les années. J’ai ma petite idée.


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