Les promesses du palais.
6.0 De Christian Vincent je n’avais vu que Quatre étoiles – Et au cinéma, oui monsieur, mais à l’époque j’avais une carte illimitée – qui était un petit truc anecdotique du dimanche soir dans lequel Isabelle Carré et surtout José Garcia assuraient le show tentant de cautériser les coutures d’un film petit bourgeois au scénario archi prévisible. Avec Luchini dans le rôle titre ici on pouvait craindre le pire à ce niveau là. Mais le film est suffisamment bien écrit pour ne pas se reposer uniquement sur lui ; Luchini fait du Luchini certes, mais sa prestation est nettement plus en retrait que dans ses récentes sorties. L’hermine joue sur trois niveaux : On suit le procès, les coulisses du procès avec les discussions entre les jurés et l’histoire de retrouvailles entre le président de la cour d’assise (Luchini) et l’une des jurés (Sidse Babett Knudsen, de la série Borgen), son amour secret rencontrée lors de son hospitalisation (Elle est médecin anesthésiste) six ans plus tôt. Chaque strate du récit est forcément un peu bâclée, se contaminant entre elles, mais le film parvient à leur donner de l’intérêt à chacune, en jouant beaucoup sur leur durée, évitant le trop plein de saynètes. Surtout, le sujet est grave, aussi bien dans le procès (Une affaire de mort de nourrisson) que dans les interactions entre les jurés (issus de différentes classes sociales) que dans l’humanisation de cet homme de loi intransigeant s’adoucissant face à cet amour impossible, non consommé et irrémédiablement perdu, même si la fin, très belle dans son échange de regards, annonce un avenir plus lumineux. Bonne surprise.