Publié 16 décembre 2017
dans Christopher Smith
Piégés.
4.0 Vu Detour uniquement parce qu’il est réalisé par Christopher Smith, auteur de l’excellent Creep, le thriller horrifique dans les souterrains du métro londonien. Reste que Creep c’est 2005 et depuis, Smith a tenté d’autres incursions : La comédie horrifique avec Severance, l’horreur à la temporalité tarabiscotée avec Triangle, la fantasy horrifique avec Black Death. Vu aucun de ces trois films, malheureusement. Et Detour m’en donne qu’à moitié l’envie. Disons que l’objet, en tant que polar, est plutôt soigné, il y a des personnages intéressants, et plastiquement le film est plutôt réussi, la mise en scène énergique sans être épileptique. Mais ça reste un film de petit malin. Ou plutôt, c’est un film de petit prestidigitateur trop sûr de son coup. Comme tout tour, la magie agit en deux temps : Le truc qu’on ne capte pas et le faux que l’on va prendre pour du vrai – Séquence pivot sous split-screen, assez lourde – avant le basculement et la révélation surprise – Twist bien amené, mais j’avoue ne pas être très sensible à ce genre de prouesse, au cinéma tout du moins. Le problème c’est que j’ai l’impression que le film existe surtout pour cette prouesse de prestidigitateur. Au-delà il reste un polar bien troussé mais un peu lisse (violent mais pas trop, sensuel mais pas trop et plus vraiment horrifique, en fin de compte) et sans grande originalité, pire on a parfois l’impression qu’il ressuscite le genre de façon anachronique. Très dispensable, donc.
Publié 8 février 2010
dans Christopher Smith
Mélodie en sous-sol.
6.0 Creep se déroule entièrement dans les souterrains du métro. Franka Potente joue le rôle d’une fille qui revient d’une soirée arrosée, s’apprête à prendre le métro pour rentrer, le dernier train avant la nuit. Il est annoncé dans huit minutes, elle s’endort un instant. A son réveil le quai est entièrement vide, les panneaux d’affichage ne fonctionnent plus et les grilles de la station sont fermées de part et d’autres. Point d’ancrage assez saisissant. Un moment donné un train passe. Elle s’y précipite. Le train s’arrête entre deux stations. Les lumières s’éteignent. Tout est réuni pour que l’on passe autant qu’elle un sale quart d’heure. A partir de là le film enchaîne les invraisemblances et opte pour le parti pris de montrer peu efficace. Néanmoins je ne fais pas la fine bouche, certains excellents moments vont vont tout rattraper. En fait c’est un film devant lequel il faut savoir être indulgent sur certaines choses, réussir à faire l’impasse afin d’être embarqué par le reste. Lé début du film par exemple est assez mauvais. Après un premier plan d’égout en longue focale assez fabuleux, le reste c’est de la roue libre assez facile en guise d’intro. Classique. Lorsque cette fille est coincée dans un wagon elle tente de rejoindre le conducteur. Elle frappe à la porte, sans succès. Insert du visage du type égorgé, un œil en moins. Pas forcément utile. Lorsqu’elle fait part de sa situation au gardien par interphone, celui-ci se fait tuer au même instant. Au lieu de nous faire suivre cela uniquement via l’interphone, c’eut été absolument énorme, le cinéaste nous montre encore là aussi, comme s’il voulait remplir son quota d’effusions de sang. Et puis après tout ça il y a la rencontre attendue. On se situe entre La colline a des yeux et The descent. La dernière partie du film est assez impressionnante. Et la toute fin, à nouveau sur ce quai de gare est absolument parfaite.