Unconscious dreamscape.
6.0 Si le précédent volet tenait entièrement à se libérer de l’oeuvre originelle, en évacuant Freddy des rêves pour le plonger vite dans le réel, cet opus, signé Chuck Russell (qui va sortir dans la foulée le chouette The blob) pourrait être la suite directe du film de Wes Craven. Rien d’étonnant en ce sens que ce dernier fait cette fois partie du projet, au niveau du scénario.
On retrouve donc Nancy, quelques années après les faits de Elm street, devenue conseillère psy, débarquant dans un HP au sein duquel plusieurs adolescents sont en proies à des cauchemars terribles et se suicident en masse. Le fait est que le choix du lieu crée un dispositif particulier. Tout d’abord il y a deux mondes : L’établissement médical et Elm street – notamment la maison de Nancy, que l’on retrouve dans les rêves de Christine (Jeune Patricia Arquette). Ensuite, plus intéressant, le film enferme encore davantage les ados dans leurs cauchemars, jusqu’à accentuer leur solitude et futur sommeil en chambre d’isolement, par exemple.
Pourtant, Les griffes du cauchemar, par le retour de Nancy, va jouer la carte du film de super héros, un peu. C’est en effet en s’y mettant tous ensembles que les jeunes patients suicidaires vont tenter de combattre Freddy, en arborant une version héroïque d’eux-mêmes dans un monde, certes en l’occurrence plus dangereux mais beaucoup plus libre. La liberté c’est en somme le maître mot instauré par Chuck Russell. A noter par ailleurs, les apparitions savoureuses de Larry Fishburne et Craig Wasson – à qui l’on a offert une scène ouvertement dédiée à Body double.
Ce troisième opus est plus jouissif, plus foutraque aussi – Pour le pire comme le meilleur (Une fin too much) – dont on retiendra certaines séquences comme les plus belles et délirantes de la saga, à l’image de l’infirmière ou de la télévision. Le film est un cocktail d’effets spéciaux assez brillants, dès l’instant que nous nous trouvons dans la zone de rêve / de Freddy et un agréable récit à tiroirs, agrémentant l’après A nightmare on Elm street autant qu’il continue de construire les origines glauques du tueur du monde de Morphée.