Le sac de sport est notre affaire.
6.0 Très proche des comédies adaptées d’Agatha Christie, de Pascal Thomas type Mon petit doigt m’a dit ou L’heure zero, Affaire de famille me séduit encore davantage. D’un point de vue formel, déjà, je trouve le film très beau dans la composition de ses plans. Quant à son étonnante construction (Un peu à la Elephant, pour faire court) si elle relève du simple gadget en apparences, permet à la fois de revoir certains personnages autrement, de changer plusieurs fois de tons, donc de tout redistribuer en permanence, mais aussi de créer un vrai espace de jubilation, façon Sexcrimes ou Reservoir dogs, en gros. Je l’écrase un peu, là, mais c’est vraiment plaisant et puis j’aime bien l’idée qu’on puisse, par le simple argument d’un sac de sport rempli de billets retrouvé dans un jardin, bousculer une petite famille grenobloise apparemment sans histoires. Et puis quitte à le couvrir encore de références j’ai d’abord penser à Lynch, à Twin Peaks, tant Miou-Miou, vendeuse de bibelots aux « Marmottes » et fervente lectrice de Stephen King, pourrait être une cousine éloignée de la femme à la bûche. Et aussi aux Coen, à Fargo, tant Dussolier, ex-joueur de foot loser qui rêve de s’échapper au Brésil, m’évoque le personnage campé par William H.Macy. Et il y a aussi Julien Courbey et Eric Caravaca, qu’on voit décidemment trop peu. Bref, ça m’a plu.