Archives pour la catégorie Cloverfield

The Cloverfield Paradox – Julius Onah – 2018

05. The Cloverfield Paradox - Julius Onah - 2018Dans l’espace, personne ne vous voit vous ennuyer.

   2.0   Il est rare de voir un film à ce point raté. Sur le papier, j’y croyais pourtant presque à ce troisième opus de ce qu’on pourrait commencer à appeler « franchise Cloverfield » pour la simple et bonne raison qu’il redistribuait à nouveau les cartes – comme le précédent avait transformé le survival found footage en huis clos classique – en s’aventurant dans l’espace.

     Sauf qu’il n’y a pas une idée qui soit bonne. En bon tâcheron commandé par Netflix, Julius Onah foire à peu près tout. Chaque rebondissement – et ils arrivent en rafale : un rebondissement, un popcorn – est plus ridicule que le précédent. L’interprétation est en roue libre. Tout fonctionne en micro-saynètes. La soupe qui sert de musique illustre chaque séquence jusqu’à l’indigestion. Vraiment, ni fait ni à faire.

     Deux idées surnagent malgré tout : L’aspect cosmopolite puisque les personnages de la mission sont issus de pays différents, mais on en fait strictement rien ; Et la fusion inter-dimensionnelle, mais là non plus ça ne débouche sur rien de probant qu’on n’ait pas déjà abordé ailleurs, notamment dans l’inégal mais beau Another earth, de Mike Cahill.

     Le premier Cloverfield fut un choc pour moi lors de sa sortie il y a dix ans. Je l’ai revu deux fois depuis. Et je le reverrais bien encore, tiens. 10 Cloverfield Lane, cette suite qui n’en était pas vraiment une avait choisi une tout autre direction et réussissait aussi son coup, notamment grâce à la présence de Mary Elizabeth Winstead.

On retrouve dans ce troisième volet bon nombre d’acteurs/actrices connu(e)s mais on se fiche à peu près de tout le monde – parce qu’ils sont mal dirigés, parce que leurs personnages sont mal esquissés – donc quand ils disparaissent un par un façon Alien (l’influence majeure du film) ça ne fait ni chaud ni froid. Et puis le montage alterné Station / Terre est le truc le plus pénible vu depuis des lustres dans un film de genre. Vraiment, rien à retenir.

10 Cloverfield Lane – Dan Trachtenberg – 2016

13507038_10153761602847106_396114138276038291_nTake shelter.

   6.0   Si le Cloverfield de Matt Reeves (2008) ne dérogeait jamais à son parti pris formel, le found footage, celui de Dan Trachtenberg ne s’extirpe jamais de son huis clos ; Surtout, il ne se séparera pas de son personnage central, joué par Mary Elizabeth Winstead. À la richesse topographique de l’un (provoqué par son obligation d’être cette petite caméra qui suit le mouvement des personnages) aussi bien dans son horizontalité (New York balayé, jusque dans ses souterrains) que dans sa verticalité (Escaliers et ascenseurs des buildings) répond la version microscopique de l’autre, un bunker, avec ses conduits d’aération, son couloir de vivres, son escalier de sortie et ses trappes verrouillées, donnant vers le ciel. Surtout, le film préserve son mystère. Y a-t-il ou non des monstres dehors ? Le titre le suggère, on est forcé de penser au film de Matt Reeves. Y a-t-il, comme le revendique le personnage campé par John Goodman, une humanité éteinte par la contamination de l’air ? Et les questionnements Post-9/11 habituels : Al-Qaïda ? Les russes ? Les extraterrestres ? Le film va y répondre mais prend le temps de le faire, via une construction et une dynamique adéquats. Si ce spin-off (Ou fausse suite) est plus passe-partout que son prédécesseur il faut lui reconnaitre une certaine maitrise dans la gestion de son suspense, ménageant ses effets pour nous offrir l’impulsion qu’il faut quand il faut – Petite baisse de régime dans un dernier acte un poil trop attendu et volontaire, puisque c’est de la volonté (Houston ou Bâton-Rouge / Le souvenir du supermarché) du personnage qu’il s’agit en permanence. On est certes bien loin de Cloverfield, ce chef d’œuvre, mais c’est un divertissement idéal.

Cloverfield – Matt Reeves – 2008

Cloverfield - Matt Reeves - 2008 dans * 2008 : Top 10 cloverfield2

Le filmeur.    

   8.5   Archives du gouvernement : Cassette retrouvée dans ce que l’on appelait autrefois Central Park. Le décor est planté. Cette phrase introductrice fait office de début de film. Tout ce que l’on verra donc ensuite correspond à ce qui a été filmé avant ou pendant la possible catastrophe annoncée par la disparition du parc New-Yorkais.

     Nous débarquons dans un gratte-ciel de New York, plongé dans une intimité de couple puisque ce garçon filme sa copine au réveil. A de nombreuses reprises il y a des coupes sur la bande vidéo. On fait connaissance avec un type que l’on apprendra être le frère de celui qui filmait dans la première scène et d’autres amis. Ils lui organisent une soirée pour son départ au Japon. Cette première partie qui regroupe une connaissance rapide des personnages puis cette fameuse soirée où chacun doit dire un mot face caméra au concerné n’est pas le point fort du film, néanmoins elle sert d’installation au récit. Elle permet d’accentuer son réalisme et son caractère inattendu.

     Au moment où l’on ne s’y attend plus il y a un fort mouvement, comme un séisme, un bruit sourd et le courant saute. Le périple cauchemardesque de Cloverfield commence ici. Le film ne nous lâchera plus. Sur le toit de l’immeuble dans un premier temps où nous sommes pas loin de prendre des blocs de bétons en feu sur la tronche. Dans les rues de la ville. Sur le pont de Brooklyn. Dans les souterrains du métro. Pour se terminer évidemment à central park. On pourrait très facilement dessiner, géographiquement j’entends, le parcours de notre petit groupe dont l’éclaireur – le futur japonais – n’a qu’une idée en tête : Retrouver Beth, la copine de la première scène, dans cet appartement à l’autre bout de la ville. Les fantômes du World Trade Center ne cessent de rôder dans Cloverfield. Dans la vision de tours qui s’écroulent. De cendres qui recouvrent le paysage. De cette tour penché sur sa jumelle, dans laquelle se trouve Beth. Haut la main la séquence du film. Où l’on sentirait presque l’air du 57e étage nous absorber autant que les personnages. Et puis c’est la hauteur qui donne la profondeur. Inutile de préciser qu’à cet instant on en prend plein les yeux.

     Même si l’on peut douter des capacités d’autonomie des batteries du caméscope, de sa résistance incroyable, du choix de continuer de filmer des personnages quoi qu’il arrive on ne peut remettre en cause le travail de reconstitution et le côté culotté de ne montrer pas grand chose, de présenter une caméra qui tremble. Les effets spéciaux sont bien là mais pour une fois on ne les voit presque pas. C’est le son qui fait le reste. Il y a une scène incroyable lorsque toute une armée bombarde leur assiégeant en avançant sur une avenue équipés de tanks, mitrailleuses et bazookas. Le personnage filme ça de derrière (voir en dessous) une voiture. En somme il est exactement à l’endroit où l’on ne voudrait pas être. Un peu entre tout.  Ensuite il continue de filmer ses amis qui se sont réfugiés sur le trottoir d’en face, pendant que l’on voit les pieds des soldats passer devant l’écran, que l’on entend les bombardements hors-champs, les cris du monstre.

     Revenons un peu sur le travail effectué pour donner la nette impression de cassette retrouvée, façon projet Blair Witch en fin de compte : Un film au format très court déjà. 1h10 lors de l’apparition du générique final. Choix judicieux tant le film est éprouvant. Le choix d’un début de film hasardeux, dans cette chambre, un mois plus tôt, sans aucun rapport (si ce n’est de voir Lui et Beth ensemble) avec la suite de l’histoire. Une fin de film nette, comme un cut violent, témoignant d’une fin de cassette. Pas de véritable début. Pas non plus de fin. La fin correspond à la dislocation par bombardement de la ville américaine. Il restera quelques secondes à la fin, où l’on verra notre couple dans une grande roue. Probablement la suite de la première scène du film. Une vidéo du temps de paix comme dirait Chris Marker dans La Jetée. Il y a d’ailleurs de nombreuses apparitions de ce couple dans le film. Lorsque le caméraman tente de rembobiner la cassette pour y déceler la présence à laquelle ils viennent d’assister – ceci nous ne le voyons pas évidemment puisqu’il ne se trouve pas sur la bande – il doit avancer un peu loin en la recalant ce qui a pour effet de nous montrer le film précédent puisque sur cette partie rien n’a été enregistré par-dessus. C’est à mon sens une des grandes réussites de ce film, de ne pas avoir laissé passer cela, d’avoir toujours pensé en tant que caméraman amateur. Mais caméraman amateur qui filmerait avant tout, quoi qu’il arrive !


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silencio


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