La possibilité d’une vie.
3.5 Une détective doit suivre la femme d’un homme que celui-ci suspecte sinon d’une liaison extraconjugale au moins d’étranges comportements au quotidien. Constance Meyer ambitionne moins de filmer cette filature que de voir ses répercussions sur la détective, irrémédiablement seule : Elle prend des cours de guitare mais voudrait plutôt se faire prendre par son professeur, jeune homme très pro, très timide aussi. Si elle finit par laisser cette femme tranquille – qu’elle a pourtant vue en proche compagnie d’un autre homme – en persuadant le mari de ne pas s’en faire, c’est moins pour tenter de se racheter une humanité que pour ce que lui renvoie cette femme, probablement cette part de liberté qu’elle ne parvient pas d’elle-même à convoiter. Beau sujet. Dommage qu’il soit traité avec si peu d’idées, de reliefs et de ruptures de ton. Ça manque de tout. Quant à la fin avec Florence Loiret-Caille (la détective) qui s’échoue dans la cabine d’un camionneur sur une aire de repos, que ce camionneur c’est Depardieu et qu’elle lui demande du feu et que ça s’arrête là-dessus, que nous reste-t-il sinon moins une sensation de foutage de gueule que celle d’un « Tout ça pour ça ? » ? Aucun intérêt ou presque, donc.