High night.
J’ai toujours été plus Homework que Discovery. Plus Rollin & Scratchin que One more time, si tu vois ce que je veux dire – Sans exagérer hein, j’avais onze ans et quand cette boucherie de trois fois sept minutes de Rollin & Scratchin / Rock’n roll / Burnin’ faite de pneus qui crissent, ballet de zips métalliques, beat techno bien gras et cymbales endiablées déboulaient dans la voiture familiale, je jubilais.
J’aimais que les Daft Punk me chatouille vraiment les oreilles. J’ai toujours été un peu gêné par les phases down tempo de Discovery, type Digital Love ou Something about us, trop post disco pour moi je pense. Pourtant voilà, je réécoute beaucoup cet album depuis quelques jours et force est de constater d’une part qu’il vieillit très bien et traverse finalement mieux le temps que RAM qui mange à tous les rateliers avec son entrée très One more time et son final très Too long, ses featurings, ses relou Get Lucky / Love yourself to dance.
De constater d’autre part qu’il est aussi plus addictif que son antécédent, Homework, donc, sublime mais disparate, qui libérait des troués folles, un tube parfait (Da Funk, imbattable) mais aussi du trop long trop vocodé (Jamais été fan d’Around the world, je le confesse), d’autre part qu’il y a une vraie cohérence d’ensemble, ce troisième album générant des bijoux électro dantesques (Aerodynamic, Crescendolls, Superhéroes, les trois morceaux vers lesquels je reviens souvent, on ne se refait pas), un tube insolent (Harder Better Faster Stronger) avant qu’il ne squate une apli Iphone, un morceau cassé en deux (Miraculeux Short circuit), une sortie idéale avec un Too long qui n’en finit plus, sans oublier ces retombées élégantes dans de pures rêveries inépuisables.
Alors c’est sûr que ça change d’Homework. Même les morceaux les plus chevronnés de Discovery sont plus doux que les plus radiophoniques d’Homework. C’est comme si on te prenait par la main pour aller danser alors qu’on avait d’abord commencé par te balancer des bourre-pif sur la piste. J’imagine que je me suis assagi (un truc comme ça) et que je préfère dorénavant (à vérifier selon l’humeur, toutefois) les Daft Punk plus zen, généreux dans leurs compos et plus cotonneux – Si mon morceau préféré de RAM c’est Motherboard et celui de Discovery c’est Veridis quo (Pur chef d’œuvre à ranger aux côtés des inaltérables La ritournelle, de Tellier ou La femme d’argent, de Air) ce n’est pas un hasard je pense.