Le blanc sommeil.
6.0 Alors déjà, il faut aimer la neige et les marmots, sinon c’est assez insignifiant. C’est dans le dossier de presse en même temps : Damien Manivel tenait à filmer la neige, Kohei Igarashi voulait filmer un enfant. Aussi mignon soit le gamin, ce n’est pas Antoine Doinel, ni l’enfant de Rentrée des classes, ni les gamins de L’île au trésor, ni ceux de Nobody knows, il manque un peu de folie et d’aspérité, on sent que les auteurs n’ont pas voulu trop lui en demander / ne lui ont laissé aucune liberté de mouvement. Restent cette idée de film sans parole, se mariant idéalement avec le minimalisme de l’ensemble, de jolis plans, de jolies scènes : J’ai eu très envie d’aller marcher dans la poudreuse avec Takara, le long de la rivière ou des chemins de fer, balancer des boules de neige sur un miroir routier, grimper les sentiers et surplomber la ville et ses toits blancs. Si ça manque clairement de souffle, il faut parfois savoir apprécier quand le cinéma offre à écouter un village enneigé du Japon, le craquement de la neige sous une chaussure, le frottement des pattes d’un chien sur le plancher, les doux ronflements d’un enfant endormi.