Archives pour la catégorie Dan Trachtenberg

Prey – Dan Trachtenberg – 2022

08. Prey - Dan Trachtenberg - 2022La chasse.

   6.5   Ai-je vraiment envie de voir un nouveau Predator en 2022 ? Pas vraiment mais j’ai un avantage : je n’ai pas vu les précédentes suites. Pour moi, Predator, c’est le film de McTiernan, point. L’intérêt n’était donc pas la franchise et encore moins le fait que le film soit distribué par Disney (au secours !) mais qu’aux commandes se trouve Dan Trachtenberg à qui l’on doit la suite de l’excellent Cloverfield : Le réussi Ten Cloverfield Lane. Réussi en grande partie car c’était une fausse suite, qui n’avait pour ainsi dire rien à voir avec le film de Matt Reeves. Au huis clos dans un bunker dans l’un répond un huis clos à ciel ouvert dans une forêt dans l’autre. Et c’est ce qui fonctionne bien dans Prey à savoir tout ce qui ne cherche aucunement à ressembler à Predator. Dommage que le film ne soit pas plus radical en fin de compte. Mais j’aime l’idée d’un récit se déroulant en 1719, dans une tribu Comanche. On y suit une fille qui tente de devenir une guerrière aussi bien sinon mieux que les guerriers de son clan. C’est dans l’ère du temps mais ça fonctionne. Pour se faire elle doit montrer qu’elle est capable de chasser et la voilà armée de son tomahawk en quête d’un puma récalcitrant avant qu’elle ne tombe sur un ours puis sur une menace bien plus dingue encore. Le film aurait gagné à ne montrer que son point de vue, à nous faire découvrir la créature au même moment qu’elle le découvre. Au lieu de ça, le film aligne, en parallèle, de brèves scènes où on le voit déjà à l’œuvre, investir la forêt. Ce n’est pas bien grave mais ça brise quelque chose, l’effet de surprise par exemple, en créant une montée en tension un peu factice et verrouillée. La suite n’en sera pas moins efficace, soit un face à face alignant les codes du survival, tout en profitant pleinement de l’espace, de la forêt, de jour puis de nuit – comme dans le premier Predator, les éléments sont très bien utilisés, la boue notamment. À noter que le film est très beau, dans ses couleurs, sa lumière, le design même de la créature. Dans les regrets, outre l’apparition trop rapide de la créature (et dire que Trachtenberg aurait voulu jouer là-dessus et ne même pas l’intégrer dans la promotion du film) il y a la langue : Pourquoi faut-il que les Comanches parlent anglais ? Ce sont des détails d’autant que le film est peu bavard et tire vraiment parti de son décor et du son (si flippant) de sa créature, mais quand même, ça me gêne.

10 Cloverfield Lane – Dan Trachtenberg – 2016

13507038_10153761602847106_396114138276038291_nTake shelter.

   6.0   Si le Cloverfield de Matt Reeves (2008) ne dérogeait jamais à son parti pris formel, le found footage, celui de Dan Trachtenberg ne s’extirpe jamais de son huis clos ; Surtout, il ne se séparera pas de son personnage central, joué par Mary Elizabeth Winstead. À la richesse topographique de l’un (provoqué par son obligation d’être cette petite caméra qui suit le mouvement des personnages) aussi bien dans son horizontalité (New York balayé, jusque dans ses souterrains) que dans sa verticalité (Escaliers et ascenseurs des buildings) répond la version microscopique de l’autre, un bunker, avec ses conduits d’aération, son couloir de vivres, son escalier de sortie et ses trappes verrouillées, donnant vers le ciel. Surtout, le film préserve son mystère. Y a-t-il ou non des monstres dehors ? Le titre le suggère, on est forcé de penser au film de Matt Reeves. Y a-t-il, comme le revendique le personnage campé par John Goodman, une humanité éteinte par la contamination de l’air ? Et les questionnements Post-9/11 habituels : Al-Qaïda ? Les russes ? Les extraterrestres ? Le film va y répondre mais prend le temps de le faire, via une construction et une dynamique adéquats. Si ce spin-off (Ou fausse suite) est plus passe-partout que son prédécesseur il faut lui reconnaitre une certaine maitrise dans la gestion de son suspense, ménageant ses effets pour nous offrir l’impulsion qu’il faut quand il faut – Petite baisse de régime dans un dernier acte un poil trop attendu et volontaire, puisque c’est de la volonté (Houston ou Bâton-Rouge / Le souvenir du supermarché) du personnage qu’il s’agit en permanence. On est certes bien loin de Cloverfield, ce chef d’œuvre, mais c’est un divertissement idéal.


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silencio


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