Who is the girl ?
5.0 Requel du film original de Tobe Hooper, Massacre à la tronçonneuse cuvée 2022 est un produit dans la lignée de l’Halloween, de Gordon Green et du dernier Scream. Un dispositif à la mode : En gros faire revenir la final girl de l’original tout en créant de nouveaux personnages reliés (Halloween) ou non (Scream) à cette fameuse final girl.
Premier problème : Sally, la final girl de Texas chainsaw massacre n’a clairement rien à voir avec Laurie Strode dans Halloween ou Sidney Prescott, dans Scream. On n’est pas plus attaché à elle qu’aux autres. C’est par ailleurs ce qui fait la puissance épique, impalpable, abstraite, du film de Tobe Hooper.
Second problème, plus important encore : Sally ne sert à rien dans ce nouvel opus. Elle existe en tant que pantin de scénario, créature vengeresse, mais jamais en tant que personnage – C’est d’autant plus troublant qu’elle est iconisée comme s’il s’agissait du retour de l’actrice d’antan, sauf que Marylin Burns n’est plus. On n’y croit jamais. Le film capitalise surtout sur sa nouvelle final girl post Columbine, survivante d’une tuerie de masse dans son lycée. Là-dessus tout y est cousu de fil blanc, programmatique, on voit tout venir à des kilomètres. Il y avait un truc à créer entre les deux personnages traumatisés. Mais non rien.
Restent quelques idées, bonnes ou mauvaises, pêle-mêle : Une idée sonore, d’une part, puisque la musique signée Colin Stetson y est très adéquate. Des idées débiles comme tout ce qui touche au monde des investisseurs / influenceurs : n’est-il pas possible de créer de vrais personnages, même insupportables ? Là on sent vraiment l’apport du elevated horror façon Jordan Peele, mais ça ne débouche sur rien. Des idées plus visuelles comme cet accident dans un champ de tournesols tristes ou globalement tout ce qui touche aux diverses mises à mort : il y a une vraie générosité, le fan de gore sera comblé.
J’attendais un peu plus d’un film écrit et produit par Fede Alvarez, réalisateur de Don’t breathe, ce magnifique home invasion inversé, mais on va dire que ce n’est pas trop mal, globalement.