Publié 14 avril 2023
dans David Gordon Green
L’égout et les lourdeurs.
3.5 Le moins nul des trois volets de la nouvelle trilogie. Ici il s’agit de voir combien le mal circule et se transmet, de voir comment les communautés créent leurs propres monstres. Intéressant sur le papier. Moins bandant à l’écran : il faudra se farcir une endive de baby-sitter traumatisé (les dix premières minutes sont plutôt chouettes cela dit) et sa romance sans intérêt avec la petite-fille de Laurie. Cette fois, Myers survit dans les égouts. Laurie Strodes écrit ses mémoires en attendant qu’il revienne. Et Haddonfield vit dans une terreur latente : Comment peut-on encore fêter Halloween dans ce bled, franchement ? Le film tente de réactualiser le film original, avec des scènes, des rebondissements, des plans identiques au Carpenter. Mais son extrême brutalité le condamne à des mises à mort expéditives : pas une scène qui dure ne serait-ce qu’un peu. On attend impatiemment l’ultime confrontation entre la final girl et le croquemitaine les plus célèbres. Et on sera bien déçu. Une belle trilogie de merde.
Publié 16 mars 2022
dans David Gordon Green
Evil never dies.
3.0 Moins pénible que le précédent (qui est l’un des pires films de ces dernières années) car plus généreux, plus brutal – on peut difficilement faire plus gore. Plus grotesque aussi : La bêtise de chacun des personnages ; La lourdeur des flashbacks ; L’inutilité de Laurie Strode, coincée sur un lit d’hôpital, qui attend le troisième volet ; Le manque de liant avec l’original, alors qu’il est infiniment relié puisqu’il s’agit à la fois de le faire se dérouler dans la foulée du remake mais aussi d’allonger l’original. Mais l’épure chez Carpenter devient un tel gloubi-boulga grotesque chez Green que la greffe ne fonctionne pas. Tout est à l’image de son iconique méchant : Je ne reconnais pas Michael Myers. Ce n’est pas ce boogeyman là. D’où il sait conduire ? Je me suis demandé s’il n’allait pas regarder à gauche et à droite en traversant le passage piéton. Pire : Le monologue final sur la dimension métaphysique qu’il revêt, genre « le mal se nourrit de la peur qu’il distille et donc ne meurt jamais ». Ce n’est pas un scoop, merci. Reste une belle idée : Le soulèvement incontrôlable d’une foule, d’une ville (Et notamment des anciens survivants de Myers) décidée à se farcir elle-même le tueur d’Halloween au point de pousser un innocent au suicide. Mais bon, ça ressemble plus à The purge qu’à Furie, de Fritz Lang.
Publié 28 janvier 2019
dans David Gordon Green
Remballe ton couteau et ton masque, Michael.
1.5 C’est honteux. A te faire regretter les nombreuses suites plus insipides les unes que les autres. On a ici le cas typique d’un type qui veut hurler à chaque plan qu’il a vu le chef d’œuvre de Carpenter et qui le saccage de ses sabots boueux. On voudrait lui hurler qu’il n’a rien compris au chef d’œuvre de Carpenter. Que sa suite d’Halloween ne vaut pas mieux que le prélude de The Thing, par Matthijs van Heijningen. Et encore, ce serait lui faire trop d’honneur que de les comparer. Franchement, ce mec n’aime pas Carpenter, c’est pas possible autrement. Pas une scène qui soit potable, c’est hallucinant, que des mauvais choix. Rarement vu un film aussi gênant du seul point de vue technique : Pas une image, un plan, un éclairage, une transition, un dialogue, un jeu d’acteur, un jump scare n’est à sauver. Tout est raté, je trouve ça hallucinant d’en avoir lu du bien ici ou là. Enfin au moins j’aurais bien rigolé : Je n’avais jamais vu autant de fins de séquences dégueulasses dans un film, c’est à chaque scène, tellement risible qu’on n’est pas loin de Scary movie. Tout est nul. Même Jamie Lee Curtis est nulle. C’est le film de la honte, l’hommage de la honte.