Archives pour la catégorie David Robert Mitchell

Under the Silver Lake – David Robert Mitchell – 2018

14. Under the Silver Lake - David Robert Mitchell - 2018A nightmare in L.A.

   4.0   Je l’attendais comme le messie. Je me voyais déjà l’adorer et j’aurais adoré l’adorer autant qu’It follows et The myth of the american sleepover, les deux premiers superbes films de David Robert Mitchell, malheureusement ça a complètement glissé sur moi, pour rester poli. Je ne me suis certes pas du tout ennuyé, mais je n’ai rien ressenti, je suis resté loin de tout, comme j’étais resté loin de Southland Tales (film auquel j’ai pas mal pensé, ici) il y a dix ans, à la fois impressionné et dégoûté par sa folie et sa virtuosité sans que jamais ça ne prenne le bon chemin de mon côté. Sans doute cette accumulation m’a gêné d’ailleurs, l’impression que chaque plan, chaque situation doit faire naître un gag, une idée saugrenue. C’est du saugrenu pour être saugrenu ça ne débouche sur absolument rien, sinon un petit jeu de piste pour nerd. Et puis c’est souvent obscène, je n’y vois aucune subtilité et très peu de poésie. Je ne ressens surtout aucun choc, contrairement à ces deux chocs chacun dans leur genre qu’avaient constitués It follows et The myth of the american sleepover. Je vois que Mitchell veut pondre son film monde/monstre mais justement, je ne vois plus que ça. Pour le reste il y a un aspect récréatif quant à son mélange de références ouvertes ou discrètes. Pêle-mêle on y trouve beaucoup de Mulholland drive (jusqu’à Patrick Fischler, dans une apparition aussi énigmatique que chez Lynch), du Hitchcock (Fenêtre sur cour / Vertigo, évidemment), du Bret Eston Ellis, du Altman, du Body double, du Inherent vice sans compter divers clins d’œil rapides comme sur un plan à Nightmare on Elm street, une scène à La fureur de vivre, un poster à L’étrange créature du lac noir ou tout simplement les cordes de Disasterpiece évoquant Bernard Hermann ; ainsi qu’aux actrices, à la musique, aux comics, à tout un pan de la pop ’culture jusqu’aux paquets de céréales et mag Playboy. Au même titre aussi que le nombre d’extraits de films (L’heure suprême, L’invasion des profanateurs de sépultures, Comment épouser un millionnaire ?) que l’on peut voir dans le film, jusqu’à cette scène dans un drive-in installé sur un cimetière de stars où le personnage se retrouve devant la projection du premier film de David Robert Mitchell. C’est une idée parmi les beaux instants du film, qui annonce bien la bizarrerie et l’humour du film, je trouve. Bref c’est une ultra-référence en permanence qui tourne tellement à plein régime que le film en devient assez fascinant en plus de sa dimension labyrinthique et son jeu de piste loufoque dans un Los Angeles alternatif, fait d’hipsters errants, stars déchus et théorie du complot, où les nuits ressemblent à des jours, avec son ballet de putois récalcitrants, tueurs de chiens et roi SDF. D’autant qu’il faut noter son point fort : A l’instar de Ready player one, le dernier Spielberg, cet empilement de références ne crée curieusement pas de patchwork indigeste. Elles sont là bien visibles, revendiquées, relayées, assumées mais le film parvient à exister malgré tout, à trouver sa propre esthétique et son propre rythme. Ceci dit ça ne me surprend pas, It follows avait déjà cet atout-là. Ici, en dépit de quelques séquences fortes, le souvenir du voyage se dissout très vite car la narration est bien trop décousue, les déambulations chaque fois plus branlantes, le cauchemar pas vraiment émouvant, la dérive de moins en moins passionnante, de plus en plus écœurante. Il ne m’en reste déjà plus rien. Beau prétendant au titre de la douche froide de l’année, en somme.

The Myth of the American Sleepover – David Robert Mitchell – 2010

960Masculin, féminin.

   8.0   S’il fallait trouver des référents à ce coup d’essai ils seraient à chercher du côté de Sixteen candles et Dazed and confused. Un mélange de Hugues et de Linklater, oui tiens, pourquoi pas, auxquels on pourrait adjoindre le American graffiti de Lucas ainsi que le Adventureland de Mottola. Quatre films, quatre décennies différentes. Je n’y avais même pas prêté attention. Néanmoins, le cinéma de David Robert Mitchell ne ressemble à aucun de ces teen movies, dans le fond. Il ne partage ni leur ancrage nostalgique ni leur pendant comique, burlesque ou très dialogué. Il y a quelque chose chez lui qui sonne presque européen. Pas étonnant qu’il cite Truffaut comme étant sa principale source d’inspiration. Et pas étonnant non plus que son approche me parle infiniment, jusqu’à l’hypnose, telle que je voudrais le voir s’étirer à l’infini.

     Le cinéaste raconte qu’il a construit The myth comme un rêve et It follows comme un cauchemar. L’un étant finalement le versant fantasmé de l’autre, suivant le fantasme qu’on lui prête. A chaud, je ne saurais pas dire lequel je préfère, je pense que cela dépend de l’humeur. Mais ce sont les mêmes films, à mon avis. C’est un peu comme lorsque Demy fait Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort. Si le tragique et la lumière s’invitent dans les deux, il y a deux danses : l’une terrible, l’autre merveilleuse. On pourra toujours se dire qu’It follows témoigne d’une consécration narrative et plastique mais cela n’enlèvera rien à ce premier film, moins maitrisé certes, mais accompagné tout du long par une singularité d’une grâce folle.

     Toujours est-il qu’il est le seul aujourd’hui à filmer l’adolescence ainsi, sous le joug de la fixation charnelle, de l’angoisse de la sexualité, de la tentative maladroite. C’est ici un garçon qui cherche la fille à la robe jaune dont il a croisé le regard au supermarché, là un autre dans son désir de retrouver deux sœurs jumelles dont il était tombé amoureux lors d’une soirée ultérieure. Il y a aussi Maggie en plein imbroglio  sentimental partagé entre son emprise sur un camarade de classe et son attirance pour le garçon de la piscine. Tous déambulent dans une sorte d’impasse, entre leur solitude affective et le plaisir de la découverte, à l’image de Claudia qui vient d’emménager et fait la connaissance de ceux qu’elle côtoiera quotidiennement lors de la prochaine année scolaire. C’est une impasse, mais une belle impasse, tant Mitchell capte ce spleen avec une infinie tendresse. On a envie d’être avec eux, de partager leur loose. J’ai aussi beaucoup pensé au film de Matthew Porterfield, I used to be darker, qui partage avec lui cette même approche sensible, aérienne.

     C’est une nuit où rien ne bascule concrètement, mais où tous les souvenirs se jouent. Une nuit, rien qu’une nuit, entre soirée pyjama, errance entre les quartiers anonymes, baignade dans le lac. A l’image de son titre, Mitchell se situe moins dans le réalisme que dans le mythe. Au-delà de son aspect cruel – toutefois moins cruel que dans It follows – on navigue dans une version fantasmée de l’adolescence. Et The myth est comme cela parcouru d’une ambiance mystérieuse (pas encore fantastique, mais presque) et ouatée où les plus doux moments sont captés comme des caresses, on pense notamment à ce « baiser respiratoire » dans un sous-sol ou à cette évasion nocturne sur un toboggan ou encore à cet étrange immeuble en ruines – que l’on retrouvera aussi dans le film suivant, lors d’une séquence inversée, terrifiante – où semblent être pratiquées des rencontres anonymes, jusqu’au baiser langoureux, sinon plus.

     Comme je le disais précédemment, ça pourrait être sans fin. Il n’y a pas vraiment de règles dans ce teen movie de poète, le jour ne pourrait jamais supplanter la nuit que l’on s’y ferait. En ce sens ça évoque aussi beaucoup le Deep end de Skolimowski, ode passionnée à la fuite des corps. Et les frontières y sont toutes abolies : Scott rejoint une fac de l’autre ôté d’un pont, Rob ne cesse de croiser sa mystérieuse déesse sans la voir, tout le monde entre chez tout le monde, les garçons sont autorisés à pénétrer dans une soirée pyjama fille. Cette idée de frontière est d’ailleurs le cœur du cinéma de Mitchell tant il symbolise autant l’ouverture que la peur. Le bonheur et la torture, à la fois. Comme l’avoue Scott à Ady et Anna, quand il reconnait ne pas pouvoir choisir entre les deux. Tous sont maladroits dans le moindre geste, la moindre des paroles. Garçons comme filles. Ils ne savent pas choisir. C’est en somme leur première expérience avec le choix, à travers le poids de leur virginité.

     Et puis il y a le Michigan, tout particulièrement Détroit, déjà, avant qu’il ne soit encore au cœur de It follows. Mais The myth est entièrement lesté de toute notion d’espace-temps. On est en banlieue, peut-être dans les années 70, attendant un éventuel crush avec le Halloween de Carpenter, comme on est aujourd’hui, dans un Détroit fantôme. C’est comme pour It follows, où les voitures sont actuelles mais les téléviseurs dans les maisons datent des années 80 et le cinéma du quartier projette Charade, de Stanley Donen. Il n’y a pas pour autant volonté de faire quelque chose d’universel et de le placarder comme tel, mais d’entrer dans le mythe de manière à creuser les personnages dans leur intimité, en nous ôtant par la même tous nos repères habituels. Les parents sont par ailleurs absents du film, entièrement. La mère de Rob apparait dans le supermarché poussant son caddie, les parents de Sean sont de retour un moment, hors champ. C’est tout. Comme si la métamorphose de leurs enfants paissait inévitablement par leur absence commune.

It follows – David Robert Mitchell – 2015

14. It follows - David Robert Mitchell - 2015Fear and desire.

   9.0   Je n’avais pas été agrippé en salle comme cela depuis très longtemps, et ce dès les premières secondes et cette plongée en banlieue, avec l’angoisse du jour déclinant, dans un scope et une ambiance similaire à l’ouverture d’Elephant il y a plus de dix ans. Seule la tombée de la nuit nous éloigne des lumières d’un Gus Van Sant et nous rapproche davantage de celles d’un Halloween. It follows ne lâchera alors plus Carpenter.

     Pur film hommage et bien plus encore. Car en terrain semble-t-il connu, voire rebattu, il y a un je-ne-sais-quoi d’emblée insolite : Une adolescente en nuisette sort de chez elle en criant, elle semble fuir quelqu’un ou quelque chose, mais on ne voit personne, sinon une voisine qui lui offre son aide et un père dépassé par les évènements – L’adulte sera réduit tout le film durant à cet état figuratif, sinon hors champ. Elle s’arrête un instant sur la route, la peur au ventre, file sur le trottoir d’en face, court encore puis se précipite à nouveau chez elle. C’est une entrée sublime qui semble en apparence à la fois faire office d’enrobage poseur (la photo est magnifique, on dirait du Gregory Crewdson) et de parodie de films d’horreur (les cris d’une ado sexy à moitié à poil) tant cette curieuse boucle, aussi belle soit-elle, fait plus théorique et anormale qu’autre chose. On verra plus tard que cette intro folle acquiert toute sa légitimité. Le deuxième parti pris vraiment hallucinant qui brise les attentes propres au genre ce sont ces lourdes et stridentes nappes électroniques, qui font office de bande sonore. Du pain béni. Je signale que cette bande originale signée Disasterpeace est une tuerie à elle seule. La séquence ne s’arrête pas là (mais sur une plage, dans un scope écrasant d’océan et de sable, laissant échapper un corps atrocement mutilé, qui rappelle l’ouverture de Jaws) mais en tant qu’entrée en matière, difficile de soutenir la comparaison.

     Qui aujourd’hui dans le cinéma français pourrait créer un dispositif pareil, sinon Fabrice Gobert ? Et quand bien même toute l’admiration que je voue à Simon Werner a disparu et Les revenants, je n’ai pas l’impression que leur volontarisme soit aussi fou que celui mis en œuvre par David Robert Mitchell. Si It follows est parcouru de partis pris plastiques tout à fait cohérents en plus d’être étincelants, il faut aussi saluer son dispositif mise en scénique général tant il multiplie les effets simples, de fuite et de vertige. S’immiscent régulièrement d’étonnantes panoramiques, à l’image de la séquence d’ouverture ou plus loin un procédé similaire dans une salle de classe (rappelant une scène de Freddy, les griffes de la nuit), ou plus tard encore dans un couloir de l’université, où d’abord la présence apparaît au loin avant de se rapprocher inéluctablement, puis de disparaître on ne sait trop où. L’effet nous conviant une fois de plus à ne faire qu’un avec le personnage visé, entre semblant de vue objective et vertige tournoyant de la peur du hors champ.

     Venons-en au fait : It follows ce n’est pas une banale chose d’apparence humaine qui marche lentement vers toi pour te tuer. Ce sont aussi toutes les peurs matérialisées dans un corps zombifié, abominable représentant du monde adulte, de la fin de l’insouciance enfantine et de la mort en marche, qui t’extirpent brutalement de ton cocon. En effet, la plupart du temps, le personnage incarnant cette chose (puisqu’elle prend toujours une nouvelle forme, humaine mais nouvelle) est une représentation de la mort au sens large : Personnes âgées, corps difformes (un géant), enfants déréglés (le voyeur discret du début), corps débauchés (la femme nue, la junkie) et bien entendu la perte des proches (le père disparu). C’est la crainte de grandir, de vieillir et de voir son corps se métamorphoser. Le film pourrait alors aussi être une métaphore du SIDA (maladie que l’on refile mais dont on ne se défait pas) – D’autant que le film s’ancre esthétiquement dans les années 80/90, bien que rien ne soit précisé quant à la temporalité – sans pour autant que l’idée soit appuyée au point de dévorer le récit et la mise en scène.

     Le film dit beaucoup sur le refus et la crainte du monde adulte. Déjà, truc tout bête, le film en est dépourvu. Comme il est aussi dépourvu d’enfants. Deux mondes antipodiques laissés hors champ – On les évoque parfois mais nous ne les verrons jamais – pour plonger en plein cœur d’une adolescence tourmentée. Un rapprochement supplémentaire avec Halloween, de Carpenter. Auquel on pourrait tout aussi bien joindre Virgin suicides, aussi bien thématiquement qu’esthétiquement. Des films sans adultes, ou presque. C’est le refuge de l’enfance convoité d’entrée au départ d’un bref jeu de rôle, avec ce garçon se rêvant enfant à nouveau, entouré d’une famille attentionnée, l’âge insouciant où tout est encore possible. Ailleurs c’est Jay fuyant sa peur pour se réfugier dans un jardin d’enfant sur une balançoire. La parabole de cette crainte de la fin du cycle adolescent et de l’inéluctable rapprochement de sa propre mort s’immortalise au sein même du survival : Soit en couchant avec un autre, soit en gagnant du temps. En effet, les choses n’étant pas suffisamment rapides il suffit de s’échapper très loin pour gagner de précieux jours de répit, d’où cette évasion à la plage, entre autres, ultime refuge de jeunesse.

     Parce qu’avant toute chose, It follows est un survival dans les règles de l’art, qui jouit d’une immersion absolue et d’un processus identificateur envers Jay, comme Carpenter le faisait pour Jamie Lee Curtis ou Wes Craven pour Neve Campbell. On souffre entièrement avec elle. Jusque dans ses visions dont elle est la seule à prendre connaissance. Jusque dans cette piscine – L’une des séquences horrifiques les plus dingues vues depuis longtemps.

     Mais c’est surtout un beau film sur l’adolescence, parvenant à saisir leur promiscuité crue (un peu entre le cinéma d’Araki et celui de Clark) et leurs douleurs intimes. Ici un pet gratuit d’une ado lisant L’idiot, devant un vieux film fantastique. Là un tas de mouchoirs retrouvés sur des magazines pornos. Le petit monde à la fois tendre et cruel dans lequel ils virevoltent. Tendre sans sa peinture délestée des paillettes habituelles. Cruel parce que certains corps se croisent dans le temps un peu nonchalamment (c’est le cas de ceux de Jay et de Greg) tandis que d’autres, dont la gêne et la timidité sont plus marqués, ne se croiseront jamais. L’intelligence du film est de ne pas avoir noyé le récit sous une pluie de symboles esquivant par exemple le gros poncif de la première fois. En effet, si Hugh parvient à refiler sa malédiction à Jay ce n’est jamais pour lui avoir ôté sa virginité – On apprend un peu plus tard que Jay et Greg avaient déjà couchés ensemble au lycée. C’est donc une peur qui n’est aucunement motivée par un quelconque reflet puritain qui aurait fait du sexe le catalyseur de la débauche. Non, la source des maux provient simplement d’une peur de grandir étirée jusqu’à cette peur du sexe chez les adolescents – Paul étant à ce titre le personnage le plus fort, opaque, tourmenté.

     Le jeu de mains final est sensiblement le même que l’issue qu’offrait Ruben Ostlund à son couple de personnage à la fin de Snow therapy – la superbe séquence dans le brouillard. Deux sorties qui semblent dire qu’il vaut mieux s’aimer et se battre puisque rien ne nous empêchera de continuer à avoir peur. Ce retournement final, autant basique (les coeurs se trouvent) qu’insolite (point de carnage absolu comme il est généralement légion dans le slasher) confère au film un statut éminemment supérieur au simple survival horrifique qu’il dit représenter : C’est l’adolescence qui survit, par-delà ses angoisses, dans l’amour et la complicité.

     Enfin, évoquons les lieux. Après Jarmusch l’an passé, voilà encore un film qui s’aventure dans le Michigan, plus exactement à Détroit. Et le choix est bien entendu tout sauf aléatoire, d’une part puisqu’il s’agit de la ville du cinéaste, d’autre part car elle participe pleinement à accentuer l’aspect mortifère vers lequel tend le film. Avec ces ruines qui semblent non loin de contaminer les quartiers pavillonnaires, les grands immeubles délabrés (la séquence pivot est à ce titre sublimissime, tout en masse de pierres et lignes de fuites terrifiantes, un vrai dédale labyrinthique crépusculaire). Ambiance que l’on trouvait aussi dans Only lovers left alive, éternel film  nocturne, où l’on s’en allait dissoudre un corps dans l’une de ces ruines insensées ou bien où l’on dansait dans un ancien cinéma plein air devenu immense parking. Plus qu’une ville morte, Détroit semble être une ville hors du temps. Comme l’est Only lovers left alive. Comme l’est aussi It follows. Pas tant pour une quête pseudo universelle que volontiers vertigineuse, où l’abolition de repères spatio-temporels permet au spectateur de se créer à l’intérieur, ses visions intimes et son propre monde.


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