Archives pour la catégorie Douglas Sirk

Le temps d’aimer et le temps de mourir (A Time to Love and a Time to Die) – Douglas Sirk – 1959

11. Le temps d’aimer et le temps de mourir (A time to love and a time to die) – Douglas Sirk - 1959Guerre et paix.

   9.0   « Je n’ai jamais cru autant à l’Allemagne en temps de guerre qu’en voyant ce film américain tourné en temps de paix » Jean-Luc Godard, Cahiers du cinéma 1959. C’est tout à fait vrai. Je signale au passage que le papier entier de JLG à propos du film de Sirk est l’un des plus beaux articles de cinéma jamais lu. Pour revenir au film je le trouve sublime à tout point de vue, à mes yeux et à chaud il égale (si ce n’est davantage) Mirage de la vie. C’est un film d’une richesse incroyable, tout en subtilité et en pudeur, un grand film d’amour apolitique, un plaisir éphémère et illusoire au milieu d’un monde où présent et souvenirs se meurent, quelque part je pense que Titanic de Cameron lui doit énormément, et cette fine parenthèse de bonheur dans ce champ de ruines.

Tout ce que le ciel permet (All that heaven allows) – Douglas Sirk – 1956

Tout ce que le ciel permet (All that heaven allows) - Douglas Sirk - 1956 dans * 730 AllThatHeavenAllowsstillRencontre d’automne.   

   9.0   Selon Sirk, le déclencheur des maux dans la haute société c’est l’obsession du paraître. Se fondre dans la masse, faire illusion et accepter pitié et compassion. Le respect des conventions, plutôt des coutumes comme s’il y avait un cahier des charges à suivre, que l’entraver était punissable. L’idée première de All that Heaven Allows est-celle-ci. Dans un quartier résidentiel bourgeois de la Nouvelle-Angleterre, Alice, récemment veuve et mère de deux enfants à l’université, rencontre Ron, fils du jardinier (du quartier) Kirby, décédé il y a peu, reprenant provisoirement les affaires (les jardins puisque le récit se situe en pleine saison automnale) laissées par son père. L’idée du double deuil n’accentue pas uniquement le mélodrame, elle permet de légitimer cette rencontre, de la rendre lumineuse en l’utilisant comme rempart à une morosité mutuelle. Enfants et amis d’Alice tentent de lui redonner le sourire en la poussant dans de nombreuses soirées (durant lesquelles elle doit essuyer paroles compassionnelles à n’en plus finir et sympathies plutôt maladroites) puis dans les bras du vieux Harvey. On pousse vers l’acceptation du deuil mais sous certaines conditions préalables, qui ne vont bien entendu pas avec la relation qu’elle entretient bientôt avec Ron, bien plus jeune qu’elle qui plus est. Le film de Sirk est une tendre bataille, entre un homme et une femme que tout oppose dans un premier temps, deux éducations bien différentes, deux point de vue et manières de vivre discordantes. Il voudrait l’amener chez lui dans un vieux moulin en pleine campagne, la demander en mariage, vivre parmi la chasse, la neige, les biches et une vieille cheminée. Elle ressent comme l’obligation de rester en ville, de poursuivre le deuil de son mari, de s’occuper de ses enfants. Elle croule sous le poids des traditions que son fils ne s’empêche pas de lui rappeler constamment, lui qui ne comprend absolument pas qu’elle puisse tomber amoureuse d’un jeune tas de muscle, dit-il, et que forcément ça lui passera. Mais il n’y a ni besoin de vendre la maison de famille, ni besoin de remiser la vieille coupe de papa. Chez Sirk la bataille reste tendre. Mais elle est là, elle existe, c’est le même style de bataille contre l’apparence, la convention, le préjugé que l’on verra plus tard dans Mirage de la vie. La dynamique du film et cette musique quasi permanente crée une sorte de tension qui ne décroît pas une seule seconde et ce jusqu’à la dernière scène. C’est presque s’il ne faut pas par instant retenir son souffle tellement l’enchaînement est puissant. Je pense évidemment à la scène de la télévision, cet instant si important qui précède le retour d’Alice. Ce moment où elle se rend compte du gâchis. Avec cette télé qu’elle a toujours refusée (elle disait que cela servait aux gens esseulés) offerte par ses enfants peu avant qu’il ne s’éloigne pour toujours, lui à l’étranger, elle dans son mariage. C’est magnifique, une fois de plus.

La Fille des marais (Däs Madchen vom moorhof) – Douglas Sirk – 1935

La Fille des marais (Däs Madchen vom moorhof) - Douglas Sirk - 1935 dans Douglas Sirk madchenvommoorhof    6.0   C’est l’histoire d’une femme qui cherche un travail comme gouvernante dans un village, qui suite à une plainte déposé à l’encontre du supposé père de son enfant (il refuse d’accepter cette paternité) qu’elle retirera finalement pour lui éviter la parjure, se mettra dans une position délicate pour obtenir une embauche dans l’une des fermes des alentours… Mais il y a un personnage qui s’éprend d’une fascination (coup de foudre ?) pour elle et l’invite donc à travailler dans sa demeure qu’il partage avec sa femme, laquelle essaiera par la suite de la faire partir. Arrive alors le véritable rebondissement Sirkien… Une histoire de meurtre, dans lequel cet homme se retrouve lié… Peut-être est-ce le prix à payer pour avouer son amour à cette femme ?… Personnellement j’ai trouvé ça déjà très bon, très touchant, et surtout très beau. Sirk, dans sa période allemande, apparaissant au générique sous le nom de Detlef Sierck, s’en tire avec les honneurs. Les séquences près de la rive, avec la profondeur des prés et la clarté du soleil, nous offrent des images sublimes.


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silencio


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