Bad buzz.
2.5 On ne pourra pas lui enlever son atout Fun-Cool-Jubilatoire-Rafraichissant-Jouissif que le film érige en trophée à chaque plan, avec ce petit air d’autosatisfaction franchement nauséabond : Si Baby driver revendique sa liberté de ton (Les vingt premières minutes sont assez prometteuses et stimulantes, avouons-le) il tourne vite à vide. La geekosphère y trouve probablement son compte puisque le film jongle avec la pop culture, un peu comme Spielberg le fait avec Ready player one, sauf que lui réussit. Car jongler implique de trouver un certain équilibre, vertu dont est dépourvu Baby driver, qui enchaine les situations sur un mode effréné d’abord impressionnant (l’aspect archi-chorégraphié de la comédie musicale) avant que ça ne devienne épuisant voire carrément insupportable. C’est un mélange de film de braquage, de film de bagnoles, de romance et de musical, le tout réuni dans un clip géant.
Il y a des idées, des ruptures de ton, de rythme partout, certes, mais globalement ça ne se pose jamais, ça te gicle dans la tronche sans que t’aies pris le temps de savourer quoi que ce soit, c’est un cinéma dont j’ai horreur, un cinéma hystérique qui me rappelle que j’ai besoin de temps, d’espace, de plans fixes, de silences, qui me rappelle qu’à de rares exceptions (Ready player one, Sense8, Hot Fuzz, Fury road…) j’abhorre ces déluges de formes, de rythmes, de couleurs et de sons, entre Tarsem Singh et Alex de la Iglesia. La musique de Baby driver est à cette image : Oui elle est justifiée – par ailleurs c’est probablement inédit d’entendre autant de morceaux dans un film tout en appartenant à sa diégèse – mais ça devient très vite exténuant. Bref, grosse souffrance pour moi. Dans la veine de la série Maniac, en gros, ma dernière vraie grosse souffrance.