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Shuttle – Edward Anderson – 2010

Shuttle - Edward Anderson - 2010 dans Edward Anderson shuttle_3Bus nocturne.    

   6.0   Au-delà du fait que Shuttle est un survival efficace, il surprend aussi dans son évolution puisqu’il s’ouvre véritablement qu’en fin de film, tandis qu’auparavant il joue sur les fausses pistes, rebondissements improbables à travers des rues new-yorkaises toutes plus sombres et dépeuplées les unes que les autres. Mais la première idée surprenante c’est le choix du lieu, la situation des personnages. Dans de nombreux films, quand il y est question de voyages, les touristes se font dézinguer à l’étranger (Hostel, Train…) ou dans la campagne (Massacre à la tronçonneuse, Eden lake, Evil twins…) et Shuttle propose que ce soit au retour de leurs vacances, soit sur leur propre sol, qu’ils soient les victimes d’un cinglé (on verra plus tard que ce n’est pas tout à fait le cas), qui leur a proposé de les ramener de l’aéroport pour moins cher que la navette habituelle.

     Deux nénettes, bien gaulées, la vingtaine, d’un côté. Et deux jeunes branleurs, pour qui c’est l’occasion de se faire plaisir en les accompagnant, de l’autre. Tous quatre sortent de l’aéroport et s’apprêtent à rentrer chez eux. Dans la navette, le conducteur, pas très rassurant enfin pas moins que lorsque je prends le noctilien, assez louche mais curieusement réfléchi. Il est tout de même assez simple de deviner que tout viendra de lui. Et une autre personne, un comptable un rien introverti qui rentre chez lui pour retrouver sa petite famille. C’est une fois de plus le fantasme du double qui est utilisé ici. Plutôt réussi en tant que jeu malin puisque lorsque les masques tombent, à savoir que cet homme (la cinquième personne) assiste l’autre, on ne s’y attend plus. Le voyage tourne auparavant au cauchemar progressivement dès l’instant qu’un pneu de la navette crève, et que l’un des deux gars, en remettant la roue en place, y laisse ses doigts quand le cric fait des siennes ; puis plus tard lorsque le conducteur fait mine d’être perdu ; puis plus tard enfin lorsqu’il sort son arme à feu, les menace un à un et leur demande de faire exactement ce qu’il va leur demander.

     J’aime où m’emmène le film à cet instant là car je ne sais pas où j’en suis, je me sens au même niveau que les protagonistes, et même si je trouve leur volontarisme un poil trop développé (quand on est menacé d’une arme je ne crois pas qu’on fasse la moitié de ce qu’ils tentent de faire pour s’échapper) ça fonctionne à mon sens assez bien, sans doute que c’est la fascination éprouvée quant aux interrogations concernant l’identité de ce type qui permet cela. Autant il y a quelques réactions incompréhensibles (le jeu un peu trop poussé du complice qui se la joue victime, défaut oublié dès l’instant que le conducteur lui fait remarquer qu’il a mit beaucoup trop de temps avant de se dévoiler) autant je trouve que lorsque le film décide de se séparer de ses personnages il n’y va pas de main morte (un des mecs est poursuivi et écrasé, ré écrasé parce qu’il a cherché à s’enfuir, l’autre est planté au couteau en pleine gorge lors de la révélation du complice, une des nanas se voit asphyxiée de manière assez radicale). Il n’y a que l’apparition d’un corps étranger (en l’occurrence un type en voiture qui passe par-là) qui soit la vraie mauvaise idée du film à mon avis. J’aimais beaucoup l’idée que jusqu’ici nous ne croisions absolument personne, et ici en plus de ce type à la réaction un peu débile il y a une scène que je déteste voir dans les films du genre, celle où il se fait écraser par la navette, parce qu’il lui tourne le dos, comme s’il lui était impossible d’entendre le moteur avant qu’il ne se fasse tuer. Séquence navrante.

     Le film prend plus tard une tournure assez inattendue. Les deux filles semblent être les objets de convoitises étranges. On les déshabille, les met sous projecteurs, un autre homme les observe puis s’en va. Puis on en sacrifie une parce qu’elle est tatouée et a des mycoses. C’était le processus à respecter pour les mener jusqu’à un réseau de prostitution. Enfin on l’imagine. La fin du film n’offrant qu’une fille dans une caisse en bois, qu’on embarque sur un ferry, dans laquelle se trouvent des accessoires de survie (qu’elle a été auparavant obligée d’acheter parce que le carton avait été brûlé au fumigène) et une photo de filles nues et amochées. Encore une fois ce qui me plait le plus dans ce film c’est cette façon qu’il a de me surprendre à peu près toutes les cinq minutes. Tout n’est pas génial mais en simple survival il fonctionne bien. La caméra ne bouge pas trop. Pas d’effets inutiles. Aucune musique n’est utilisée. La mise en scène est sobre. On est constamment à l’arrière de ce car, en plein voyage nocturne, sans possibilité de s’en échapper, c’est étouffant, crépusculaire et imprévisible. Et bien franchement ça me fait moins penser à Hostel qu’à Kinatay. Sans oublier, car c’est avant tout ce que j’y cherchais, que c’est efficace, éprouvant et jamais dans l’emphase, jamais dans le choc, on ne voit presque rien de ce qui peut être gore. Shuttle n’a rien à voir avec ces films où il faut avant tout montrer tels Saw, Martyrs ou Hostel. Il s’apparenterait davantage, dans l’économie, à un Creep. Une bonne surprise donc.


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silencio


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