Archives pour la catégorie Eli Roth

Death wish – Eli Roth – 2018

44. Death wish - Eli Roth - 2018Bourrinade tranquille.

   4.5   Je me retrouve un peu comme un con, devant le nouveau film d’Eli Roth, « cinéaste » que j’aime bien pour son côté sale gosse, maladroit, inconséquent, rigolo et crado, dans la mesure où il s’attèle au remake d’un film avec Charles Bronson super méga connu, mais que je n’ai jamais vu. Pire je ne savais pas qu’il en était le remake avant de le lancer, puisque je n’ai pas fait le rapprochement, ne sachant pas que le titre original d’Un justicier dans la ville c’était Death wish. Il me semble avoir entendu dire que le film de Michael Winner était aussi ambigu que suicidaire, surtout très sombre puisque bien qu’il nettoie la ville, Bronson ne retrouvait jamais les agresseurs de sa femme et sa fille. J’en viens donc au premier aspect qui me chiffonne ici, et qui me chiffonne même sans avoir connaissance de l’original et de son déroulement : Death wish, d’Eli Roth est un film un peu sage, non ? Enfin, le film aborde clairement la question de l’auto-justice, du port d’armes, la prépondérance des réseaux sociaux et des médias, mais en terme d’action, de scènes violentes, de scènes de vengeance, tout ça, il ne propose pas grand–chose de stimulant : L’agression initiale se termine hors-champ, les nombreuses ripostes du personnage sont relativement brèves et on ne sait pas bien si le film traite ça de façon très sérieuse ou s’il est dans la parodie. Et là on retrouve l’aspect schizophrène de Roth, qui dissémine quelques instants gores, mais tellement brefs, qu’on se demande si elles ne forment pas de petites récompenses des studios pour s’être bien comporté le reste du temps. Il faut dire que le film lui est arrivé entre les mains un peu par hasard, puisque c’était Stallone qui devait s’en occuper, que c’était Matt Damon qui devait le jouer. En résulte un produit très étrange, donc, beaucoup trop rutilant (comme le crane de Bruce) alors qu’on voudrait qu’il soit poussiéreux – mais en un sens il est le produit de son époque, il sent beaucoup trop la javel, pas assez la sueur et le sang – mais assez fascinant d’un point de vue théorique quant à la présence de Bruce Willis : Il campe un monsieur tout le monde, alors qu’on s’attend à voir un John Mc Clane, mais il se transforme, sweat capuche à l’appui, en justicier solitaire à la David Dunn. Je trouve le film un peu raté car déséquilibré dans ses choix et sa progression narrative, mais en tant que série B qui réfléchit sur le statut de justicier aux Etats-Unis aujourd’hui il s’en tire bien, même si c’est trop sage pour du Eli Roth et même si dans un registre similaire de pure série B, John Wick l’envoie carrément au tapis.

Hostel, chapitre II (Hostel, Part II) – Eli Roth – 2007

28.-hostel-chapitre-ii-hostel-part-ii-eli-roth-2007-900x599Business is business.

   4.0   Comme souvent avec les films d’horreur, une suite sort dans la foulée. C’est d’autant plus mystérieux et intriguant ici qu’Eli Roth reste aux manettes. On pouvait s’attendre à une suite directe dans la mesure où le personnage s’en tirait par miracle (Pour combien de temps ?) ou à une simple redite (Pour surfer sur la réussite fructifiante du premier opus). Mais Roth va brouiller les cartes. Il y a d’abord une séquence introductive qui récupère, comme attendu, Paxton le survivant du premier chapitre mais son utilité est anéantie en deux scènes : D’abord au détour d’un cauchemar puis via une réalité nettement plus trash que le cauchemar. Ce sera la méthode Roth durant cette deuxième fournée, à savoir jouer à contourner nos attentes, construire une nouvelle énergie (Le film est plus gore mais aussi plus bizarre) puisque dans un second temps on croit revivre exactement le même processus de ces trois personnages happés par Bratislava dans le but de s’amuser, baiser et picoler. La seule différence ici : Les trois garçons sont remplacés par trois filles. Une fois de plus on passe sur les portraits de personnages, Eli Roth on a compris, est assez mauvais là-dedans. Le jeu va surtout être de savoir laquelle disparaitra la première et laquelle parviendra à s’en tirer. S’il y avait peu d’épaisseur dans la caractérisation des routards de Hostel, que dire ici ? C’est simple, ce ne sont que des marionnettes. Il n’y a pas un personnage et ses deux amies, il y a trois nénettes se relayant le bout de gras. Pourquoi ? Tout simplement parce que la grande particularité d’Hostel, deuxième du nom – Et ce qui le rend plus intéressant qu’il n’en a l’air – est de s’intéresser au versant bourreaux : Faire entrer en scène deux riches bourgeois (Joués par deux acteurs récurrents de la série Desperate Housewives) à la vie de couple sinistre, qui ont gagné leur droit d’entrée (dans le hunting club) lors d’une « vente aux enchères ». Et là aussi le film détourne ce à quoi on s’attend de voir, dans leurs approches et leur jusqu’au-boutisme ou non. Et c’est malheureusement là que le bât blesse puisqu’on ne croit plus à ces revirements de personnalités qui finissent par uniquement dégager un gimmick de scénario. On garde là aussi quelques bonnes saillies gores avec le bain de sang d’une étudiante lacérée à coup de faux ou le hachoir qui sectionne maladroitement un visage mais on retient aussi le grand n’importe quoi dans lequel le film s’enlise aussi bien dans l’évasion ridicule, la fête paillarde lourdingue et le twist final d’un goût vraiment douteux. Et sinon, pour l’anecdote, le client cannibale (qui déguste un bout de quadriceps) est incarné par Ruggero Deodato, le réalisateur de Cannibal Hollocaust, le film préféré d’Eli Roth. Oui, c’est une autre dimension.

Hostel – Eli Roth – 2006

25.-hostel-eli-roth-2006-900x597Requiem pour un massacre.

   5.5   Lors de sa sortie il y a dix ans, le film m’avait gêné dans son portrait qu’il faisait de l’Europe et plus particulièrement de l’Europe de l’Est ; L’impression qu’on y envoyait de gentils américains en sacrifice chez les barbares slovaques. En fait je pense que le film ne raconte pas grand-chose et qu’il est donc inutile de tenter d’y déceler un quelconque message. D’autant que la place du tortionnaire, elle, reste occidentale. Alors pourquoi Bratislava ? Et bien pourquoi pas. J’imagine bien Eli Roth penser comme cela. Lorsque les trois touristes débarquent dans le village paumé, on voit des enfants à gueules de travers, des blondes à gros nibards et un musée de la torture. Ça fait partie du folklore.

     Comme l’an dernier dans The green inferno, la partie teen movie, d’une vacuité absolue, rallongée pour rien, n’est pas ce que le film réussit de mieux. Il y a malgré tout une idée intéressante dans ce prologue (avant l’enfer) c’est la construction de son trio, qui pourrait tout bêtement être trois potes américains de longue date. En fait non, il y a deux amis américains qui sont accompagnés d’un routard islandais qu’ils ont rencontré précédemment car le film ne démarre pas sur le début de leur voyage, ils sont déjà en Europe depuis un bout de temps. Ce n’est pas grand-chose, mais avec ce genre d’infime détail on sort d’une certaine routine. On sait combien le genre peut être balisé. Et les balises, Roth les malmène, il a au moins cela pour lui.

     Mais la vraie bonne idée est d’avoir découpé en trois chapitres complètement inégaux (dans leur durée) l’enfer dans lequel vont s’enfoncer les trois personnages. Le premier on ne le voit ni disparaître ni mourir. Sa tête n’est déjà plus sur ses épaules quand il réapparait au détour d’un plan complètement gratuit. On pense alors qu’on va suivre le jeune puceau farouche mais non, aussitôt qu’il se fait droguer et enlever, sa mort est aussi violente que brève, mais elle permet d’apprivoiser le processus quand nous n’en voyons que les restes du premier. C’est seulement avec le dernier personnage que le film investit clairement le terrain du survival.

     Ce qui est intéressant c’est de voir combien chaque rencontre est un rouage les menant à leur future exécution, du junkie d’Amsterdam à l’homme d’affaires du train (qui leur vante qu’il est un vrai cannibale, en mangeant son poulet avec ses doigts) en passant par deux nymphettes éclaireuses. Tout converge vers cet hôtel sordide qui brille pour son spa où les meufs se mettent à poil, ce qui suffit au bonheur de nos trois compères qui ne sont venus que pour ça. Petit à petit mais seulement vraiment dans sa dernière partie, nous commençons à comprendre le hors-champ de l’affaire qui sera ouvertement le thème de Hostel 2. On navigue en plein commerce du crime puisqu’il s’agit de rameuter des sadiques fortunés contre une somme d’argent considérable et leur offrir de se libérer de leur pulsion meurtrière qu’ils assouvissent sur des étrangers qu’on a d’ores et déjà pris soin de faire disparaitre au niveau identitaire avant de bruler leur cadavre une fois le plaisir consommé.

     Si je trouve le film nettement meilleur qu’à l’époque c’est principalement dans sa partie horrifique et cette manière qu’il a de filmer les lieux : Immense usine désaffectée avec ses outils rouillés, ses murs et sols maculés de vieux sang, ses couloirs glauques où chaque porte s’ouvre sur une pièce de torture. Bien malsain. Le survival final attendu se double d’un sauvetage sans intérêt, mais il faut reconnaître au film son va-tout. La séquence de l’œil, avec la membrane découpée laissant échappé une quantité de pue innommable (précédée par une énucléation oculaire au chalumeau) est un sommet gore dans le gore. Avec la séquence tendons d’Achille sectionnés et celle du cache-cache dans un amas de corps découpés, on en a pour notre compte.

The green inferno – Eli Roth – 2015

Green-Inferno-4Jungle boogie.

   5.5   Eli Roth avait disparu de la circulation depuis son diptyque Hostel. 2015 le voit donc ressurgir avec deux films, assez différents l’un de l’autre. Knock Knock sorti le premier, à la faveur probablement de la présence de Keanu Reeves au casting, est pourtant tourné deux ans après The green inferno, qui n’aura lui eu le droit qu’à une maigre dispo VOD après avoir été vu dans plusieurs festivals. C’est bien dommage car il vaut plus le détour que la majeure partie des produits horrifiques qui irrigue les salles et/ou plateformes de téléchargement chaque année.

     Et surtout parce qu’il fait renaître un genre tombé en totale désuétude : le film de cannibales. Sous-genre d’exploitation qui fut notamment le faible de certains cinéastes italiens durant les années 70/80 comme Linzi et Deodato. On se souvient de Cannibal Hollocaust, premier vrai found footage (bien avant Blair Witch) qui allait très loin dans l’horreur, jusqu’à l’infamie impardonnable puisqu’on y massacrait d’une part ouvertement des singes et des tortues, afin d’accentuer le réel et faire que le film fasse croire à un vrai reportage en terre cannibale et d’autre part dans son approche pro colonialiste avec ces indigènes qui n’étaient plus réduit qu’à un tas de zombies décérébrés. Point de ça chez Eli Roth, dieu merci, qui a pourtant gardé une bonne partie de sa charge effroyable (The green inferno est dédié à Ruggero Deodato) en y injectant une bonne dose d’humour bien à lui.

     En fait, Roth est peut-être l’un des seuls à mélanger autant l’humour et le gore, sanglant autant que scato. Dans les deux cas c’est archi cru. On chie, on se branle, on gerbe, on arrache des yeux, des langues, des membres. C’est assez complet. Et s’il faut tout de même se farcir une première demi-heure sans intérêt et un jeu d’acteur, comment dire, étrange, le film décolle dès l’instant que les deux mondes se rejoignent. La séquence de basculement se joue en deux temps : Le crash d’avion, très drôle ; L’arrivée en terre indigènes, assez dérangeante. Du pur Eli Roth. Le dégoût avec le sourire aux lèvres. Disons que Roth préfère miser sur le potache. Et j’aime son côté décomplexé, d’autant que la dynamique d’hystérie qui s’en dégage crée un mariage assez original. Il y a des ratés, des béances scénaristiques à l’image de la beuh comme échappatoire qui est un élément de récit dont on aurait pu se passer. Mais dans l’ensemble ça le fait.

     Niveau mise en scène, le film reste relativement bas de gamme. On voudrait que la forêt devienne un personnage, que les exécutions soient moins mécaniques, qu’il y ait un vrai travail sur l’immensité (les séquences sur le fleuve par exemple) et le cloisonnement (le semblant de huis clos dans la cage). Quelques petites choses sortent du lot (Généralement quand le film bascule dans l’horreur pure) mais il manque clairement une vraie ambiance de jungle, une cruauté viscérale et un rythme fort – qui faisait notamment la réussite du Apocalypto de Gibson (autre film de jungle) et son excellente course poursuite sans fin.

     Roth garde néanmoins un regard ironique sur la société américaine, consumériste et touristique (Hostel), domestique et puritain (Knock Knock) ou en s’attaquant directement ici à la bonne conscience activiste, avec cette toile de fond virginité/excision. Qu’il en revienne au cinéma italien « cannibale » pour le raconter, pourquoi pas. Et on sent qu’il en a mangé. Heureusement, il se sépare de ce cachet found-footage (que j’attendais et que je suis ravi de ne pas avoir vu) ainsi que de séquences interdites, ce qui en fait un objet beaucoup moins controversé et suffisant, nettement plus humble et bouffon. Gras, bis et fun, en somme.

Knock Knock – Eli Roth – 2015

23.-knock-knock-eli-roth-2015-1024x682Evan et ses deux nénettes.

   6.0   On n’arrête décidemment plus (le come-back improbable de) Keanu Reeves, qui après (l’excellent) John Wick, se retrouve encore dans la peau d’un personnage mis à mal dans son propre foyer. Avec la différence qu’ici, il n’incarne ni un ancien tueur à gages et n’endosse pas de lourd background. C’est un architecte marié et père de deux enfants, archétype du cool guy, qui un soir alors qu’il bosse en écoutant un peu de rock sur sa platine à vinyles (Oui, ça a son importance) et tandis que sa famille se la coule douce le temps d’un weekend à la campagne, accueille deux nymphettes paumées et trempées, qui souhaitent le croit-il n’utiliser que sa connexion Internet pour rejoindre une autre soirée.

     Sans raconter ce qu’il adviendra de cet à priori banal knock knock nocturne et à priori pas vraiment dangereux (Deux nanas, quoi) le film va aller loin, très loin dans l’installation du malaise et de l’excitation (sa partie Nuit) et son versant torture psycho/porn le lendemain (Jour). La partie jeu de massacre est plus foutraque mais il y a des trucs assez dérangeants comme de voir Evan se faire baiser par la plus jeune en tenue d’écolière de sa fille. Le mec va souffrir et être vraiment puni, quoi.

     Roth comme Friedkin dans l’ouverture de Jade, avait bien pris soin de nous faire découvrir la maison, de nous y emmener par les routes de L.A. puis de nous engouffrer dans ses longs couloirs remplis de photos de famille, sculptures et tableaux d’art. Il fermera son film de la même manière, version carnage, comme si l’on sortait du The Party de Blake Edwards. Pas d’éléphant ni de mousse ici mais des tags de bites et d’insultes sur chaque revêtement mural. La dernière réplique du film, signée du gosse, en dit long sur Eli Roth, son humour malsain, sa complaisance horrifique et l’idée que tout est fun et anecdotique.

     Entre-temps le film aura donc détruit Keanu Reeves et le bourgeois fidèle qu’il incarne. Il aura détruit le semblant de trivialité familiale et son bonheur affiché durant les dix premières minutes, pour n’en faire qu’un produit victimisé par le désir et l’hypocrisie, sans possibilité aucune de s’en tirer. La première partie est excellente, jouant sur un crescendo bien malaisant comme il faut, aussi déroutant que peut l’être le personnage qui doit changer de chaise en permanence et nous faire partager sa nonchalance nerveuse et ses rires inquiets. Car Evan avait juste envie de baiser pour la fête des pères. Il sera servi. A prendre comme un Funny Games du Bis, en somme.

Cabin fever – Eli Roth – 2004

Cabin fever - Eli Roth - 2004 dans Eli Roth cabin-fever-gets-remake-with-eli-roth-as-executive-producerInfectés.   

   5.5   Une bande de jeunes diplômés décident de passer leur week-end dans un chalet au fin fond de la forêt. Cabin Fever doit beaucoup à Evil Dead et son presque huis clos, son budget minuscule, son scénario microscopique. Et même si là aussi on a droit à un esprit survival old school il y a quelque chose qui fonctionne intelligemment dans la propagation de l’infection. On en arrive presque à un cinéma à la Roméro, plus incisif. Lors de leur première soirée l’irruption de deux étrangers va foutre la pagaille : un type et son chien, et plein d’herbe, c’est pour ça qu’ils le laissent s’incruster. Puis plus tard un homme ensanglanté, d’apparence très malade plutôt qu’accidenté, qu’ils vont tenir éloigné d’eux avant de le battre et de le brûler. Plus de possibilité d’utiliser la voiture, que l’homme a tenté d’emprunter, puisqu’elle est couverte de sang. Le pire n’est pas encore arrivé car lorsqu’ils pensent être à l’abri de tout ça, une fille du groupe contracte alors l’infection (dans une scène formidable et absolument immonde, parce qu’au départ très sexuelle avant qu’elle ne devienne carrément dégueulasse…). Ils décident de la mettre en quarantaine dans la remise non loin du chalet. Ils n’ont que le mot ‘contagion’ à la bouche. En réalité, leurs ennuis commencent seulement puisque cette contagion, qui touchera très bientôt tout ce petit monde, presque sans exception (phrase qui prend tout son sens à la toute fin du film), provient de l’eau, tout bêtement. L’homme brûlé qui a terminé son agonie dans le réservoir d’eau l’a contaminé, scène que l’on verra très rapidement dans le film – à sa mort en fait – dans un plan séquence nous menant à un robinet. Peut-être que le pitch est encore plus simple que celui d’Evil Dead. Néanmoins j’aime la vivacité de ce film et l’obsession de ses personnages pour la survie, jamais dans l’acceptation de l’abandon, jamais de larmes. On nage dans un pur film d’horreur, avec deux/trois trucs marrants par-ci par-là et d’une manière générale ça fonctionne très bien, jusqu’au final en hommage à La nuit des morts-vivants de Roméro. On est donc loin d’Hostel, son film suivant, réac, porno et sans intérêt, qui n’avait choisi comme ligne de conduite qu’un dégueuli de scènes de tortures bien glauques, après que l’on se soit tapé une heure de torture porn complètement vaine. Cabin Fever commence très vite, ne laisse pas le temps de souffler et les personnages sont tout de même moins débiles (c’est relatif bien sûr) que dans la moyenne des films de ce genre.


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silencio


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