Sea therapy.
6.0 Voir Larguées dans la foulée de MILF (Les deux films sont par ailleurs sorti sur nos écrans le printemps dernier) permet de constater l’impressionnant fossé qui se creuse irrémédiablement dans le paysage de la comédie française : Tous deux tentent d’y joindre gravité et légèreté, chez Axelle Lafont parce qu’il s’agit de passer des vacances entre copines tout en se séparant d’une maison de famille, chez Eloïse Lang parce que deux sœurs partent avec leur maman tout en espérant recoller les morceaux après qu’elle ait été lourdée par son mari / leur père. Le tout évidemment dans une ambiance estivale, chez Axelle Lafont sur la côte d’Azur, chez Eloïse Lang sur l’île de la Réunion. Et pourtant, l’un fait presque descendant des Petits mouchoirs (encore qu’il y avait de beaux personnages secondaires dans le Canet, du moins il y avait une tentative d’en créer de beaux ; on va dire qu’ils se rejoignent dans leur hystérie, leur coolitude beauf) quand l’autre pourrait être une version « mère et filles » de Lost in translation. Déjà, un club med sur l’île de la Réunion : ça n’occasionne certes pas de problème de langue, mais le sentiment que ces lieux de vacances paradisiaques sont des endroits ingrats où de jeunes mariés pimpants – running gag magnifique du couple effectuant ad nauseam des séances photos en robe et costume – croisent des maris endeuillés, des femmes abandonnées, bref des solitudes inexorables. Le film est un peu raté dans ses trente dernières minutes, puisque se focalisant sur des éléments de scénario un peu dérisoires tandis qu’il a beaucoup mieux à offrir, mais globalement c’est un beau film, hyper drôle (pas ri comme ça depuis Problemos), assez touchant et habité par de beaux personnages, centraux comme secondaires. C’est donc une comédie douce-amère réjouissante. C’est marrant car Eloise Lang avait coréalisé Connasse avec Noémie Saglio. C’était à chier. Et chacun de leurs côtés elles font des trucs chouettes.