Archives pour la catégorie Emilie Brisavoine

Pauline s’arrache – Emilie Brisavoine – 2015

12. Pauline s'arrache - Emilie Brisavoine - 201515 ans sinon rien.

   4.5   Je ne pouvais difficilement être plus mitigé : En un sens je trouve l’idée intéressante, que de voir une femme filmer sa demi-soeur, son quotidien explosif avec ses parents, ses errances d’ado, ses prises de bec diverses et son émancipation en marche, via un journal filmé et le traitement rock’n'roll qui va avec – Le film est entrecoupé de vidéos de famille de tout temps, s’ouvre et se ferme sur une version guitare électrique de Mozart. Et d’un autre côté ça m’a semblé insupportable en permanence. Rarement vu une image aussi dégueulasse pendant 1h30, rarement eu autant envie de mettre une mandale à une gamine de quinze ans et rarement eu autant envie de m’arracher, en effet. Surtout j’ai vraiment une impression d’étalage, de mise en spectacle, ça manque de grâce et de subtilité à mes yeux. Quand Sophie Letourneur raconte ses vingt ans (en reprenant intégralement des dialogues qu’elle avait enregistrés sur un dictaphone) elle se crée un espace de cinéma, elle pense la forme, travaille la durée, le cadre et y filme un groupe d’interprètes amateurs, qui offrait tellement qu’on avait l’impression d’y voir une vraie bande de copines. C’était fort. Là ça ressemble davantage à un long épisode de Confessions intimes ou à une soirée dans laquelle on t’invite mais où tu ne connais personne, tu n’aimes pas la musique et tu ne comprends pas les blagues. Le film jouit surtout de montrer l’hybridité de cette famille, beauf et marginale à la fois, puisque la mère est une ancienne entraîneuse, le père un transformiste à ses heures. Je découvre la série Transparent ces temps-ci, ça ne m’a du coup pas trop dépaysé, même si là aussi il m’a fallu un temps pour oublier le côté « Mate l’implosion de cette famille de doux dingues ». Pourtant, ça foisonne tellement dans tous les sens, joue constamment avec la présence de la caméra, passe de disputes d’une violence verbale inouïe à une discussion douce dans un coin de cuisine ou sur un canapé. J’ai beaucoup entendu que ça ressemblait au cinéma de Jonathan Caouette, Tarnation notamment. Du coup je ne sais plus très bien si je veux m’y jeter ou non. A chaud je dirais que ça me fait sensiblement le même effet que le Donoma de Djinn Carrenard, ce film dont je n’ai jamais vraiment su si je l’avais aimé ou détesté.


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silencio


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