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Une année difficile – Eric Toledano & Olivier Nakache – 2023

06. Une année difficile - Eric Toledano & Olivier Nakache - 2023La crise à mille temps.

   4.0   Au petit programme Nakache & Toledano cette fois : le surendettement et l’écologie. On y suit Albert et Bruno, surendettés, qui s’engagent par hasard dans l’association Objectif Terre (inspiré d’Extinction Rébellion) qui organise des actions contre la surconsommation et le désencombrement. Même s’ils sont plus attirés par les chips et bières gratos, Poussin & Lexo participeront activement au mouvement, aussi pour les beaux yeux de Cactus. Le film commence fort : L’ouverture sur les vœux des présidents de la cinquième république. S’ensuit une géniale séquence de Black Friday, on dirait quasiment du Moullet. La première demi-heure est très chouette, rythmée, drôle puis le film s’éteint peu à peu. S’il ne sombre pas c’est en grande partie grâce à son trio de comédiens. L’association Cohen / Marmaï fonctionne et malgré un rôle limité (le fait qu’elle reste dupe de leur malhonnêteté c’est vraiment un problème) la lumineuse Noémie Merlant apporte sa fraîcheur habituelle. La romcom épouvantable qui se crée brise l’élan ambigu qui s’installait. La fin en plein confinement covid est franchement embarrassante. On est loin de Hors norme qui était bien plus engagé, passionnant et fort. Là c’est la lignée de Samba : Ça m’a semblé tout aussi laborieux.

Hors normes – Eric Toledano & Olivier Nakache – 2019

16. Hors normes - Eric Toledano & Olivier Nakache - 2019Le sens des Justes.

   6.0   S’il est plein de bonne volonté, d’intentions fédératrices, le cinéma de Nakache & Toledano n’a jamais été des plus subtils. Il y a toutefois une magie qui s’échappe ici ou là, qu’on suive le quotidien d’une colonie de vacances (Nos jours heureux, 2006) ou les coulisses d’un mariage (Le sens de la fête, 2018) et qui en fait un cinéma populaire attachant et efficace.

     Il y a une science du gag chez eux, un tempo de la vanne, qui souvent fonctionne mais qui de temps à autres se révèle d’une lourdeur terrible. Je les entrevois déjà dans les deux films cités plus haut, que j’aime beaucoup. Je ne vois que ça dans certains autres. Avec Hors normes, cette mécanique comique reste présente, mais elle trouve le juste dosage, sans doute parce que le sujet se prête davantage à une recherche d’équilibre.

     C’est donc l’histoire (vraie) de deux hommes ayant créé une association pour l’accueil de jeunes autistes refusés par les institutions, une autre pour la resocialisation par le travail ou le loisir. Associations qui en plus de ça, forment des jeunes de quartiers à devenir des accompagnants sociaux. Ces deux hommes seront incarnés par Vincent Cassel et Reda Kateb, tous deux parfaits, chacun dans leur combat et solitude respective.

     Car Hors normes, s’il est globalement un film optimiste, léger, drôle malgré le sujet et les individualités qu’il déploie – dont les deux autistes très différents que sont Joseph et Vincent, des cas très particuliers – il semble dire qu’on navigue tous dans nos zones de folie, qu’il s’agisse de ce jeune accompagnant paumé (Le parcours initiatique un peu lourdingue du film), de cette mère qui garde la face en faisant des gâteaux à l’ananas ou bien entendu de ces deux hommes dévoués, autistes à leur manière, l’un des relations amoureuses (Un running gag autour de rendez-vous arrangés ponctue le film) l’autre de sa famille (qu’on ne verra jamais).

     Le film aurait pu s’en tenir à cet aspect documentaire dans la saisie du quotidien de chacun de ces jeunes que l’on qualifie de cas complexes. Mais il choisit d’alourdir le récit par la menace d’une inspection des pouvoirs publics. Si ça brouille l’équilibre, c’est aussi pour en faire le portrait d’un monde dévoué mais d’une grande fragilité, car pas du tout accordé aux absurdités administratives, au voisinage récalcitrant ou aux entreprises non-avenantes à l’idée d’embaucher des employés présentant des troubles autistiques. Bref, c’est un beau film.

Le sens de la fête – Eric Toledano & Olivier Nakache – 2017

05. Le sens de la fête - Eric Toledano & Olivier Nakache - 2017Mariage heureux ou presque.

   6.5   Je ne sais plus où j’ai lu qu’on disait du dernier film de Nakache & Toledano qu’il est une machine de guerre dans le paysage de la comédie française. Et c’est exactement ça, en effet. C’est d’autant plus impressionnant que c’est pas si évident à tenir, je pense, cet équilibre.

     Avec Le sens de la fête, ici et Patients la veille, voilà bien longtemps que je n’avais pas ri comme ça, devant une comédie populaire digne de ce nom. C’est pas le même rire, en plus, c’est ce qui rend ces deux films si essentiels aujourd’hui, surtout si l’on veut combattre les Raid Dingue et consorts.

     Le Sens de la fête c’est une sorte de mixture entre Garçon, de Sautet et The Party, de Blake Edwards. On y retrouve la mécanique circulaire entre « salle » et « coulisses » et l’effervescence des relations au sein de la brigade du premier, la plongée burlesque jusqu’à tout faire péter du second. Sans qu’aucune de ces deux références ne viennent vampiriser le film. Car c’est surtout un film de Nakache & Toledano : Leur « Nos jours heureux » des Mariages.

     Le film enquille deux heures durant ou presque les (running)gags et les vannes, fait se chevaucher de multiples petites histoires, fait exister tout un tas de personnages (même si parfois on leur offre un mono gag à tenir en boucle) tout en rentrant dans le rang à la fin pour vanter les mérites de la solidarité.

     En somme c’est une très belle comédie de droite. On a eu les deux en 2017, puisque Problemos est une très belle comédie de gauche. Quoiqu’il en soit on a beaucoup parlé du discours pro patrons du film. Difficile de ne pas le voir, en effet. D’autant qu’il est multiple : Déjà là lors d’une scène d’ouverture détachée (Font chier ces futurs mariés à vouloir défaire et refaire toutes les organisations) puis plus tard avec « le faux gars de l’URSSAF » qui me permet d’entendre le même discours que celui que j’entends au-dessus de moi au boulot à longueur de journée (Les impôts c’est cher, les salariés c’est cher) puis dans le pétage de plombs de Bacri, forcément, personnage que le film nous a rendu attachant, lui qui se saigne pour ses employés. Difficile aussi de ne pas y voir une projection de l’entreprise Nakache/Toledano, aussi plaintifs qu’ils seront bientôt reconnaissants.

     Je comprends que ça puisse gêner voire que l’on puisse trouver ça inadmissible. D’autant plus aujourd’hui, à l’ère Macron. Moi ça ne m’a pas dérangé. Enfin moins que dans le dernier Klapisch, quoi. D’une part car le film prolonge l’idée de Nos jours heureux dans lequel tout convergeait autour d’un chef de colo, malgré, déjà, la grande famille de personnage brossée. D’autre part car c’est la mécanique fraternelle qui l’emporte à la fin. Sans compter que les personnages les plus pathétiques sont ceux qui ont le plus de pouvoir.

      Alors il y a quand même un tas de choses qui pose problème là-dedans, des trucs trop appuyés qui existent pour créer des gags de situations et non pour enrichir les personnages (tout le côté rom’com, en gros) et des trucs qui me gênaient déjà dans Nos jours heureux mais qui, déjà, ne me gâchaient pas le plaisir global du film.

     Si je devais vraiment me plaindre ça se jouerait moins sur la macronite du film ni sur l’interprétation attendue chacun dans son domaine (Bacri fait du Bacri, Lellouche du Lellouche, Rouve du Rouve, Macaigne du Macaigne mais ils le font tous tellement bien) que dans le portrait grossier de « la clientèle » tant le marié, la femme du marié, la mère du marié, sont des personnages écrits lourdement et esquissés au forceps pour accentuer la mécanique comique. Si je fais exception de ces petites choses, je vais pas te mentir, j’ai tellement ri, tellement été embarqué qu’il serait malhonnête de ma part de ne pas reconnaître que j’ai beaucoup aimé.

Samba – Eric Toledano & Olivier Nakache – 2014

01_00003_ty   4.0   J’ai trouvé ça pas mal mais pas fou non plus. J’ai eu quelques frissons de la honte, notamment car je trouve que Tahar Rahim imite mieux l’accent brésilien que Omar Sy l’accent sénégalais  mais sinon c’était mignon oui. Les acteurs sont chouettes. Quelques situations sont drôles. Dans l’émotion ça marche un peu moins. Et la fin est à chier. Non, mon plus gros problème, c’est que j’ai déjà tout oublié.

Intouchables – Eric Toledano & Olivier Nakache – 2011

38   3.5   Le film n’est rien d’autre qu’un coup médiatique. Les applaudissements dans la salle ne sont aucunement de l’ordre émotionnel. Le public va voir le film en étant conquis d’avance. C’est simple, partout il est écrit et dit que les gens applaudissent. Dans la file d’attente du film lorsque j’y suis allé j’entendais une famille dire « il paraît qu’on applaudit à la fin tellement c’est génial ». Donc, forcément les gens applaudissent à la fin. Ils n’applaudissent pas les auteurs, ils ne connaissent pas leurs noms pour la plupart. Ils applaudissent les acteurs pour leur avoir fait du bien. Même s’ils ne sont pas là, qu’importe. Une partie applaudit Cluzet, l’autre Omar. Mais en fin de compte, ils s’applaudissent aux-mêmes d’avoir été voir ensemble un film qui les réconcilie, en temps de crise quelle aubaine !

Ces dernières années il y a trois films où on applaudissait en chœur à la fin et évidemment je ne prends pas en compte les films que je suis allé voir en projections spéciales (présence du réalisateur, rencontres diverses, ciné concert…) : il y a eu Bienvenue chez les ch’tis et La môme. Cqfd. Je n’ai rien contre le film de Dany Boon, simplement il ne me fait pas rire, je trouve ça pauvre en idée et dix fois moins rigolo que La maison du bonheur, son précédent film. Mais voilà, ça prouve ce que ça prouve : Le public ira en sachant qu’il applaudira. Pour moi ça n’a rien à voir avec l’applaudissement émotionnel qui, même si je ne le comprends pas (moi c’est plus de la tétanie, des larmes ou un sourire nerveux) me paraît tout aussi touchant. Je n’ai pas besoin de remonter à loin : J’ai entendu deux personnes applaudir à la fin du dernier film de Guédiguian, Les neiges du Kilimandjaro. Pour le coup il y a aussi quelque chose de réconciliateur, mais ça m’a semblé être un applaudissement sincère, comme on verserait une larme, comme on resterait cloué au siège, tétanisé. L’an dernier aussi, une personne avait applaudit après la projection d’Another year, nous étions quatre dans la salle, il n’y avait pas photo. C’est alors le geste instinctif, d’une pulsion, d’une vraie sensation, d’une émotion réelle. Qu’elle se manifeste ainsi pourquoi pas. Je ne vois rien de tout ça pour Intouchables. Attention je ne remets pas en cause la possibilité que le film touche le public, mais je pense qu’il faut rester un minimum objectif et que l’émotion, aussi intense qu’elle soit, ne peut se manifester en chœur, sauf évidemment pour saluer un à côté du film, les auteurs par exemple. Là, ce n’est qu’effet de groupe et spectacle.

Je n’ai rien contre Intouchables, je trouve ça par moment extrêmement drôle et par moment un peu lourd, comme j’avais de l’affection modérée pour Nos jours heureux, de la même manière. Mais bon, ce n’est pas du cinéma. C’est de la détente rien de plus. Quelque chose de confortable, certes pas débile, moins débile que ce qui marche habituellement, mais confortable. J’aime beaucoup ce que le film essaie de faire passer sur le rapport au handicap. Moins ce qu’il montre du corps médical et de l’art. Après, je trouve que la réussite du film va beaucoup trop reposer sur l’histoire vraie. Il suffit de voir combien de reportages sont dédiés à Pozzo Di Borgio à la télé depuis la sortie du film. Et surtout, parce que je me suis dit que ça pouvait être intéressant, j’en ai regardé un, et c’est absolument incroyable de voir combien le film emprunte quasiment tout ce qu’il réussit sur le vécu du personnage, jusqu’à des paroles exactement similaires. Le seul personnage qui change complètement c’est la femme de Pozzo Di Borgo, absente du film alors que dans la vie c’était bien plus compliqué que ça. Ce parti pris est à l’image du film lui-même : j’avais trouvé ça un peu facile en sortant, mais j’étais en famille, tout était chouette, j’ai d’ailleurs plus le souvenir de la séance et ses à côtés que du film lui-même, car plus j’y pense aujourd’hui plus je trouve ça vraiment pantouflard.


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silencio


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