Archives pour la catégorie Fast & Furious

Fast & Furious 8 (The fate of the furious) – F. Gary Gray – 2017

11. Fast & Furious 8 - The fate of the furious - F. Gary Gray - 2017Invincibles.

   3.5   Après avoir réalisé le volet de la honte (Tokyo drift) puis le volet de l’ennui (le 4) Justin Lin avait relancé la saga au moyen d’un savant dosage entre l’action et la vanne. Equilibre dont est dépourvu ce huitième volet, à moins que ce soit moi, l’humeur, la fatigue, tout ça. Faut déjà dire que la bouille musicale – un mix dégueulasse de Zouk et d’RnB – qui l’accompagne est une catastrophe. Dieu sait que dans cette saga on entend davantage le jukebox fun radio que les crissements de pneus, mais là on touche le fond, vraiment. Avec The fate of the furious, on est en terrain Expendables. Le film mise tout là-dessus. Les trois précédents opus en jouaient les prémisses avec les arrivées simultanées de Dwayne Johnson puis Jason Statham. Le casting badass se poursuit avec l’embauche de Charlize Theron (rien d’étonnant puisqu’elle jouait déjà dans Braquage à l’italienne du même F. Gary Gray il y a quinze ans) en mode barbie refaite, bien dégueulasse, mais aussi Kurt Russell gominé à mort, Helen Miren qui fait penser à Adjani dans Le monde est à toi. Ajoutez une actrice et un acteur de Game of thrones : Nathalie Emmanuel (Missandei) et Kristofer Hivju (Tormund). Enfin bref c’est le carnaval. A Cuba, New York puis en Russie. Un épisode faisait voler des bagnoles. Ici elles finissent sur la glace à combattre un sous-marin carjacké, nous valant la magnifique réplique Scheiderienne détournée par The Rock « Il nous faudrait un plus gros véhicule ». On rit malheureusement pas souvent, mais celle-ci est plutôt arrivée au bon moment. Bref, c’est pas John Wick. Qui mine de rien aura enterré toute cette (bas de) gamme de blockbusters burnés. Un peu comme Logan a évincé d’un coup de griffe tous les films de super héros.

Fast & Furious 7 (Furious Seven) – James Wan – 2015

15One last ride.

   5.5   La franchise restait sur une chouette lancée grâce en partie à Justin Lin qui avait dépoussiéré tout ça. Ce septième volet pouvait briser l’élan, déjà parce que James Wan prenait le relais – Non pas qu’on n’ait pas confiance en lui, son Conjuring était épatant mais justement parce qu’il ne semblait pas super adapté au genre. Mais surtout parce que ce film pouvait tomber dans l’hommage excessif à Paul Walker, tragiquement disparu pendant le tournage. Non seulement le film parvient à être particulièrement émouvant mais il est probablement à ce jour le volet le plus généreux de la saga. Vin Diesel y descend des montagnes avec des croisements infernaux de bagnoles impossibles, le tout avec tonneaux et sans égratignure. On y saute en parachute directement avec les voitures guidées par GPS. Brian peut sortir d’un bus sur le point de tomber d’une falaise en se rattrapant in extremis sur l’aileron arrière de la voiture de Letty. Dwayne Johnson survit à une explosion d’immeuble en voltigeant dix étages et en atterrissant sur le toit d’une bagnole, récoltant un pauvre bras dans le plâtre. On a aussi un duel encastré à plein régime duquel Diesel et Statham s’extirpent tranquilou bilou. Toretto nous avait prévenu : Etre rapide ne suffira pas cette fois. Le Fast a d’ailleurs disparu du titre original, ce n’est pas un hasard. Le fils de Brian avait poursuivi en faisant voler ses petites voitures. Du coup le film joue moins sur sa vitesse de croisière horizontale que sur un tempo volontiers vertical. Tout se déroule en hauteur. On arrive en Azerbaïdjan par le ciel. On saute d’immeubles en immeubles à Abu Dhabi. Deux longues séquences vraiment jouissives, parmi ce que la saga aura fait de mieux. Dom, encore lui, effectue une dernière figure impossible pour déjouer les plans d’un hélicoptère. À la fin les voitures se battent contre des drones. Etc. Et il y a cet adieu final à Paul Walker, donc. Très touchant. Fondu dans l’histoire, où il est dit qu’il se retire pour retrouver sa famille. Le personnage et l’acteur fusionnent. Pour un dernier run entre potes et ces bolides qui finissent par prendre deux routes différentes. 

Fast & Furious 6 (Furious 6) – Justin Lin – 2013

46La vitesse, toujours.

   4.5   Un sixième volet dans la lignée du cinquième, soit un divertissement pop corn décomplexé en forme de grand n’importe quoi jubilatoire. Bas du front évidemment mais on ne voit pas les deux heures passées bref c’est idéal. Ils ont ici décidé de faire revenir Letty (Michelle Rodriguez) censée s’être fait tuer dans le 4 en établissant une ligne de scénario bien gratinée.. Et ils ont aussi choisi d’agrémenter le tout d’une grosse pointure supplémentaire en la présence de Dwayne Johnson – Déjà là dans le précédent mais pas autant qu’ici où il devient carrément troisième acteur central. Avec un final qui fait de plus en plus ressembler cette saga à un Expendables sur l’asphalte. Pourquoi pas après tout ? Le gros bémol ici ce sont les scènes d’action (un vrai problème quand on sait que tout repose majoritairement sur cet assemblage de course poursuite) qui hormis celle génial du tank sur le pont, sont assez illisibles pour la simple et bonne raison qu’elles se déroulent de nuit. Le précédent volet, exclusivement diurne était bien plus efficace de ce point de vue – notamment la séquence finale du coffre. A part ça, page people : Je suis très surpris d’y voir (une courte apparition de) Thure Lindhart, l’acteur principal de Keep the lights on. Passer devant la caméra de Lin après être passé devant celle de Sachs ça doit être une expérience. Et sinon je trouve que Vin Diesel a pris un léger coup de vieux. Intéressant hein ?

Fast and Furious 5 (Fast Five) – Justin Lin – 2011

Fast and Furious 5 (Fast Five) - Justin Lin - 2011 dans Fast & Furious Fast-Five

Table rase.   

   5.5   Le Furious a disparu du titre original comme si la série voulait montrer avant tout le reste qu’elle était Fast. Fast Five comme si elle passait la cinquième, l’asphalte va encore trembler, la poussière tournoyer, les pneus crisser, les pots d’échappement s’enflammer. A peine en fin de compte. Si l’on veut retrouver les Run à n’en plus finir du premier volet c’est la déception. Si l’on veut retrouver ce montage hyper stylisé mode cinématique Gran Turismo c’est aussi peine perdue. Non pas que Fast five se sépare de l’action pure, et plus particulièrement de l’action au volant, mais simplement qu’il devient film de casse avant tout. On pense finalement davantage à Ocean’s eleven qu’au premier Fast and Furious. Film de casse qui débute par un petit braquage de train où il s’agit ni plus ni moins de voler des bagnoles (une GT40 très convoitée entre autres) avant que toute la troupe au grand complet (Toretto, O’Connor, Roman et consorts) n’envisage de s’attaquer au plus grand baron de la pègre de Rio (il faut savoir que nos génies du volant sont fichés à mort aux Etats-Unis), un certain Reyes qui contient des planques de frics à millions de dollars. Une simple puce dans l’autoradio d’une petite quatre-roues bleus avec deux bandes blanches est le relais d’une attaque assez spectaculaire qui prendra toute la dernière moitié du film. En fait, pas si spectaculaire que ça. Disons, moins petit malin en tout cas que le film de Soderbergh. A l’image du casse lui-même, puisque sa préparation bien que réfléchie, calculée, méthodique ne se déroulera à aucun moment comme prévu, Toretto alias Vin Diesel préférant, parce qu’il est désormais un peu tard, d’oublier la finesse – je le cite. Le petit plus de ce cinquième volet c’est ce à quoi nous avons le droit en face. Il y a toujours eu des grands méchants dans cette saga et c’est probablement dans celui-ci qu’il aurait dû être plus impressionnant que les autres, proportionnellement à ce qu’il détient. Mais en fait, bien qu’il ne soit pas très aimable tout de même, ce n’est jamais de Reyes que nous avons peur, à l’image de la fin où il se fait tuer froidement de deux balles en pleine tête comme si nous n’en avions plus rien à secouer. Non, le vrai type flippant de ce volet est un flic. Dwayne Johnson, alias The Rock, campe un policier d’intervention sans scrupules, le plus réputé de tous, qui ne laisse jamais ses proies s’en sortir. Quelques séquences verbales délicieuses, interventions musclées et combat improbable avec l’autre dinosaure du film Vin Diesel viennent parfaire l’aura Goliathesque du personnage. Mais le plus important de Fast Five : Comment le film s’en sort-il en tant que divertissement pop-corn ? Ma foi plutôt bien, plutôt même très bien. Les 2h10 – courageuses pour ce type de film – passent comme une lettre à la poste. L’invraisemblance des scènes d’action (plus c’est improbable mieux c’est) n’a d’égal que la cool attitude façon vannes sur vannes qui se dégage de l’ensemble. Avec en prime une petite surprise pour les fans en guise de twist final déjà pas délaissé puisque la bande au complet faisait déjà son effet – La drôlerie systématique de « Roman » et Ludacris en tête. On regrettera que le film ne prenne pas davantage de risques – probablement qu’il est réalisé en pensant à l’opus suivant – faisant mourir un personnage clé de Fast and Furious mais devenu obsolète pour ne pas dire inutile, dommage aussi qu’il se complaise à de trop nombreux instants dans un sentimentalo-romantisme laborieux (« Moi j’ai pas de souvenir de mon papa », « faites attention à ma sister enceinte », « moi j’suis flic parce que mon mari était flic et s’est fait liquider devant sa porte ») comme psychologie de comptoir justement parce qu’elle est surlignée, jamais suggérée alors que ça aurait largement suffit. C’est certain que cinématographiquement c’est un peu le point mort, et si l’on éprouve aucune sympathie pour le premier volet c’est cuit, mais le film se révèle doué – plus que les épisodes précédents – en tant que spectacle musclé, décomplexé, jouissif et hypnotique. Et ce n’est déjà pas si mal.


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