Archives pour la catégorie Fede Alvarez

Alien Romulus – Fede Alvarez – 2024

03. Alien Romulus - Fede Alvarez - 2024Gros malus.

   4.0   À vouloir jouer au reboot et au film-hommage, ce nouvel opus de la saga initiée par Ridley Scott, manque à la fois de personnalité et de surprise. Il m’avait semblé que Fede Alvarez, son réalisateur, était plus à l’aise dans le très réussi Don’t breathe, notamment dans sa façon de jouer avec l’espace (une maison) et d’y faire naître la peur dans chaque recoin.

     La peur est absente de Romulus. On n’y ressent pas grand-chose. C’est aussi un problème de personnages : ce petit groupe d’ados est aussi insignifiant (androïde compris) que le groupe du premier Alien était génial. Le film vise beaucoup trop un public jeune, je pense. Il ne prend aucun risque.

     Son unique aspérité se joue dans la mise en scène et notamment sa gestion de la gravité, de la verticalité, des coursives et de son cachet claustro. Deux scènes surnagent : celle de la passerelle où l’héroïne doit éviter les projections de sang acides provoqués par l’explosion de plusieurs xénomorphes et celle de l’ascenseur. Rien de novateur et d’hyper stimulant mais ça m’aura permis de ne pas trop m’ennuyer.

     Par ailleurs il faut se fader une première moitié totalement insipide. Un Ash numérique assuré par un deep fake de Ian Holm sans intérêt. Et je le répète : des personnages/acteurs sans aucune consistance. Et puis clairement c’est beaucoup trop lisse, beaucoup trop propre pour du Alien. Il faut que ça suinte, Alien. Cet opus est quand même très artificiel. Et complètement écrasé par ses références.

Don’t breathe – Fede Alvarez – 2016

Jane LevyErreur aveugle.

   7.0   Trois adolescents paumés, Rocky, Alex et Money commettent des cambriolages et revendent ce qu’ils ont volé. Quand ils apprennent qu’un ancien soldat aveugle est en possession d’une petite fortune dans sa demeure, ils décident de le braquer. Un coup apparemment facile. Ou pas.

     Deuxième film du réalisateur Fede Alvarez, après son remake du Evil Dead, de Sam Raimi, Don’t breathe est un home-invasion inversé. Il s’agit en effet de suivre les voleurs qui voient leur larcin se retourner contre eux, sous la forme d’une terreur et d’une violence sans égal : Un propriétaire ancien paramilitaire, qui n’aura guère besoin de ses yeux pour leur faire traverser l’enfer.

     Une des grandes réussites, troublante, malsaine, du film c’est d’avoir tenté de varier nos curseurs d’identification. De nous faire entrer en empathie pour Rocky ou Alex, évidemment, mais aussi avec cet aveugle qui a vécu plusieurs traumatismes. Et systématiquement de nous les retourner pleine face, au moyen de rebondissements inattendus, que le film génère à l’infini, aussi bien scénaristiques (Une étrange rencontre au sous-sol) que mise en scénique : Magnifique séquence dans la pénombre entre des étagères à outils.

     Autre belle idée : Detroit. Bien qu’on en voit peu (d’autant que les intérieurs, la maison donc, furent tournés en Hongrie) elle est un personnage essentiel, idéal représentant de la crise et véritable cause du dysfonctionnement animé par le film : La pauvreté, la violence, l’aspect mortifère en général et le désir coute-que-coute de s’en extraire notamment via le rêve californien.

     Et évidemment le cœur de Don’t breathe, c’est la maison. La promesse de thriller labyrinthique est on ne peut plus tenue. Quel plaisir de voir un cinéaste (de genre) s’éclater à filmer une maison, la filmer sous tous les angles, dans chacun de ses pièces, recoins : couloirs, cage d’escalier, fenêtres, conduits d’aérations, penderie, dessous-de-lit, cave etc. C’est vraiment Le personnage central du film.

     Bref, c’est une réussite totale. Y a évidemment quelques tics de réalisation ci et là dont on aurait pu se passer, mais globalement quelle claque. J’étais pas bien du début (enfin, dès l’instant qu’on entre dans la maison) à la fin. Et c’est hyper bien écrit, pensé, il y a des idées et des correspondances partout, un vrai jeu de pistes (cloche, marteau, flingue, chien, coccinelle…) c’est passionnant. Et il n’abuse de rien, ainsi ses pics de violence, ses jumps scares et autres passages obligés arrivent toujours pile quand il faut.


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silencio


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