La mort aux trousses.
7.5 Film passionnant que se situe à la croisée du cinéma hitchcockien et de celui du cinéma politico-complotiste, dans la lignée de Marathon man, Les trois jours du Condor, Frantic ou Le Fugitif. Beckett – rien à voir avec Samuel, encore que – c’est John David Washington (aussi paumé que nous l’étions devant Tenet) qui fait une Roger Thornhill (La mort aux trousses), le deuil en plus, et se retrouve embarqué dans un engrenage terrible.
Pourtant, le film commence en douceur. On y suit un couple en vacances en Grèce. Ils sont en visite, ils s’aiment d’amour, ils sont mignons comme tout, on s’endormirait presque. Et c’est d’ailleurs ce que va faire le personnage : S’endormir au volant. A peine s’est-il réveillé de son accident qu’on le pourchasse. Dès lors, le film sera une course effrénée, déjà pour ne pas mourir – des flics tentent de le tuer – puis pour comprendre les tenants et aboutissants de cette mascarade qui est loin d’en être une : Une sombre histoire de conspiration extrémiste à renfort de kidnapping se cache là-dessous et Beckett semble lui avoir été là au moment endroit, au mauvais moment.
Le film réussit sur tous les points. D’une part tout se vit du point de vue du personnage : On n’en saura jamais plus que lui, il n’en saura pas davantage non plus, ce qui crée une épure dans le scénario et le pacte est installé d’entrée, on sait que le film ne nous la mettra pas à l’envers : Beckett c’est nous. D’autre part, tout se déroule en extérieur, sur le terrain, d’abord dans les montagnes puis dans un train puis dans la ville. Le film est très beau, très aéré alors qu’il a tout pour être écrasant – Un peu à la manière du premier Rambo (la scène du saut dans le pin s’y réfère assez directement) de Ted Kotcheff, qui réussissait cela à merveille aussi.
La musique de Sakamoto est adéquate. L’interprétation est au top et quel plaisir de retrouver Vicky Krieps, dans un rôle encore nouveau pour elle : Quelle actrice formidable. On pourra toujours trouver que certaines scènes sont un poil exagérées, mais disons que ça fait partie intégrante du survival que de voir un type lambda se transformer en monstre de survie.