Only angels have wings.
10.0 Qu’il est difficile de s’atteler à l’analyse sinon un commentaire voire une simple notule, de cette merveille, ce classique incontournable, ce chef d’œuvre du cinéma, qui semble avoir été inventé pour que ce film-là existe.
La vie est belle, joyau de Frank Capra, peut se targuer d’avoir ce pouvoir – si rare, et puis ce n’est pas comme si on n’en avait pas besoin ces temps-ci – de redonner la foi, dans le cinéma, dans la vie, dans l’humanité.
Et c’est d’autant plus beau que c’est exactement ce qu’il raconte : L’histoire d’un homme désespéré, sur le point de se donner la mort, sauvé in extremis par un ange qui exauce provisoirement son vœu de ne jamais être né en lui montrant que le monde sans lui n’est plus le même monde.
« Remember, George : No man is a failure who had friends ».
Lui révèle que son frère s’est noyé à l’âge de neuf ans puisque George n’était pas là pour le sauver ; que le pharmacien est un clochard ayant fait vingt années de prison pour avoir involontairement empoisonné un patient, car George n’était pas là pour lui faire remarquer son erreur de prescription ; Que sa mère, forcément, ne le reconnait pas ; que sa maison est une ruine ; que sa femme ne s’est jamais mariée ; que ses enfants n’ont jamais existé ; qu’il n’y a pas les pétales de la rose de Zuzu, sa fille, dans sa poche.
« Look, daddy. Teacher says, every time a bell rings an angel gets his wings »
Si tu ne chiales pas là-dessus, tu ne chialeras jamais.
La vie est belle est une merveille de récit d’une vie – puisque le film se permet un gigantesque flashback nous conviant à connaître ce personnage, George Bayley, de son enfance jusqu’à son (non)suicide – mais ce dernier quart d’heure est une véritable tornade émotionnelle, qui emporte tout sur son passage, un cauchemar total mais utile, pour que l’espoir se ravive, que le bonheur de vivre explose. L’enchainement final est l’un des plus bouleversants que le cinéma ait offert.
Le plus grand film de noël. Indubitablement. Avec un immense – euphémisme – James Stewart.