Bug me.
6.5 Premier essai à la réalisation pour Frank Marshall, plus identifié en tant que producteur. C’est ainsi qu’il est référencé sur Wikipedia, d’ailleurs : « Frank Marshall (producteur) ». Il sera notamment celui de Steven Spielberg dès Les aventuriers de l’arche perdue. Et donc cocréateur d’Amblin. Il est par ailleurs marié à l’une des productrices les plus célèbres d’Hollywood, Kathleen Kennedy. Pour moi il restera malgré tout le réalisateur des Survivants, qui retraçait le drame du vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 dans La cordillère des Andes. Et aussi celui d’Arachnophobie, que j’avais un peu oublié et que j’ai réhabilité l’an dernier avant de le montrer cette fois à mon fiston, qui me le réclamait depuis un moment.
En plus d’être co-produit par Amblin Entertainment, Arachnophobie sera aussi le premier film à sortir sous Hollywood Pictures, une filiale de Disney, à qui l’on devra bientôt La main sur le berceau (Curtis Hanson), Le poids du déshonneur (Barbet Schroeder), Rock (Michael bay) ou encore Sixième sens (M.Night Shyamalan). Bref à l’époque où je découvre ces films, je suis ado et j’en ai strictement rien à carrer de qui les fait, encore moins de leur système de production, mais c’est intéressant de s’y intéresser avec le recul. Plus troublant : en le revoyant, je me disais que l’ouverture du film semblait citer le début de Jurassic park, avec son expédition dans la jungle vénézuélienne, mais le Spielberg n’était pas sorti, encore.
C’est la même famille, quoiqu’il en soit. Arachnophobie c’est moins Tarentula, de Jack Arnold que Les dents de la mer, version araignées : on y retrouve le(s) monstre(s) abstrait(s) et la phobie du personnage principal. Martin Brody aurait préféré un plus gros bateau, Ross Jennings un meilleur insecticide. On y retrouve aussi la séquence des enfants, mais Marshall n’ira pas si loin que cette mémorable scène du matelas jaune, ni dans la tension imposée, ni dans sa force visuelle, se contentant de l’irruption d’une araignée descendant sur une poupée, avant que les gamines visées ne s’en tirent in-extremis.
Arachnophobie ressemble davantage au cinéma de l’un des plus grands disciples de Spielberg, Joe Dante, mais une version plus sage, le film jouant sur des inserts comiques (le dératiseur incarné par John Goodman, notamment) pas forcément bien canalisées – la séquence avec le couple de vieux bouffant leurs popcorns devant La roue de la fortune, il y a vraiment une parenté avec le couple Futterman des Gremlins, mais c’est un peu bâclé – et une construction dramaturgique progressive et assez attendue, de la terreur de l’intrusion et de la prolifération. Qu’importe, je m’en satisfais, c’est très efficace et ça fonctionne très bien sur moi. D’autant que les araignées sont très belles (aussi bien les vrais que les animatroniques) et que c’est toujours un bonheur d’avoir Jeff Daniels dans un film.