La chambre du fils.
7.0 C’est un beau film, très sensible. Le début est assez classique, disons que Moretti l’a déjà fait. Il y a la perte d’un enfant, son enterrement et le deuil qui va avec. La tournure que prend Après lui ensuite est intéressante. Cela concerne entièrement la mère de cet enfant, comme une introspection. Nous arriverons à comprendre son acte quand tous autour d’elle resteront plus ou moins dans l’incompréhension. La réussite première du film c’est celle-là : avoir réussi à nous faire croire en la volonté singulière de cette femme. Son fils est mort dans un accident de voiture. Celle que conduisait son meilleur ami, qui roulait un poil vite, et s’en est sorti complètement indemne. Tenter de surmonter sa culpabilité, c’est avant tout ce que va faire cette mère, en l’amenant au recueillement des amis et des proches. Les uns sont outrés mais restent silencieux quand les autres choqués, sont proches du scandale. On peut croire à une punition dans un premier temps. Heureusement cette femme est beaucoup plus intelligente. Et finalement va se rapprocher de ce garçon, prête à le considérer comme son fils. C’est une façon de donner un sens à sa vie en fin de compte. Le souci majeur c’est qu’elle en vient à négliger nombreux de ses proches, dont sa fille, fraîchement enceinte. Après lui est un chemin sans réponse. C’est un film sur la souffrance et sur le comment surmonter cette souffrance. C’est surtout un film qui appelle à une ouverture d’esprit. Qui dit que « ne pas oublier les morts » ne rime pas forcément avec « condamner les coupables ».