Archives pour la catégorie George Lucas

American graffiti – Georges Lucas – 1974

24. American graffiti - Georges Lucas - 1974Almost grown.

   8.0   Si Georges Lucas est essentiellement connu pour être le créateur de cette petite saga de SF que tout le monde connaît, ma préférence chez lui ira assez largement à American graffiti (et surtout pas à cette horreur de THX1138) que je revoyais là avec beaucoup de plaisir.

     C’est un film magnifique qui se déroule à Modesto, Californie (Ville natale de Lucas) le temps d’une nuit, la dernière pour certains des jeunes que l’on croise, qui quittent le lycée pour s’envoler vers l’université.

     En théorie oui. Mais dans les faits, le récit se déroulant en 1962, c’est surtout les derniers instants d’une Amérique en pleine innocence et insouciance qui plongera bientôt dans la paranoïa et la violence exacerbée, avec l’assassinat de JFK et le déploiement d’envergure des troupes au Vietnam.

     En outre le film fait la chronique d’une soirée, une pure déambulation – même pas collective, puisque les personnages ne font que se croiser – avec une unité de lieu et de temps. Il semble situé à mi-chemin des expérimentations de Lucas et ses plongées dans le pur divertissement.

     Un récit sans colonne vertébrale ni véritable personnage principal, simplement guidé par le mouvement (à bord des voitures, essentiellement) et accompagné d’un juke box rock assez imparable, qui lorsqu’il se coupe (assez rarement ce qui renforce le malaise) ouvre le film, les personnages et donc la jeunesse américaine du début des années 60 sur un abyme monstrueusement mélancolique et un pur mirage, à l’image de cette fille blonde dans la Thunderbird blanche que Curt tente de retrouver pendant tout le film.

     C’est un beau teen-movie mais aussi un passionnant film théorique. Un film hybride donc, qui me touche d’autant plus qu’il a inspiré, de près ou de loin, une partie du cinéma que j’aime, notamment celui de Richard Linklater.

Star Wars, épisode III, La Revanche des Sith (Revenge of the Sith) – George Lucas – 2005

01. Star Wars, épisode III, La Revanche des Sith - Revenge of the Sith - George Lucas - 2005« En tout cas, pas tant que mon mot à dire, j’aurais »

   5.0   Evidemment que tout est cent fois plus intéressant dans cet épisode puisqu’il a pour mission de recoller les morceaux. Et il le fait plutôt bien. D’emblée tout est d’ailleurs plus excitant (Les vingt premières minutes) que n’importe quel micro séquence des deux précédents opus : L’ouverture vertigineuse en plein combat galactique, Obi-Wan, Anakin, R2D2 et feu R4 face aux droides récalcitrants, l’ascenseur qui monte, l’ascenseur qui descend, R2D2 qui s’enflamme, l’affrontement avec Dooku, le combat avec le général Grievous le gros droide tubard, le crash improvisé et maitrisé. « Un vrai plaisir » pour reprendre les mots d’Obi-Wan, qui n’aura jamais été aussi nonchalant. On n’ira pas jusqu’à dire que la mécanique s’enraille ensuite mais disons que durant ces vingt minutes on oublie qu’on vient voir l’épisode où Anakin devient Dark Vador, c’est déjà beau. La suite est en effet plus programmatique et on n’oubliera pas de satisfaire les fans en allant faire coucou à Chewbacca et ses potes Wookiees sur Kashyyyk, mais tout est vite dévoré par l’attente du grand final : et le basculement tant attendu vers le côté obscur est très cruel dans la mesure où tous les jedis sont terrassés, bébés padawans compris. Ça m’avait bien glacé le sang à l’époque. La dernière demi-heure est assez impressionnante dans son épique montage alterné Obi-Wan/Anakin & Yoda/Sidious (Double combat sans vrai mystère dans la mesure où l’on sait ce qui leur advient à tous les 4) avec deux décors somptueux, aux antipodes l’un de l’autre, même si la rivière de lave de Mustafar finit par être TROP, donc super moche. Dans l’issue, on retiendra outre la démarche fatiguée de Yoda et l’agonie (étonnamment émouvante) d’Anakin carbonisé : les naissances de Luke & Leia alternées avec la première respiration de Vador. Le Mal est né. Bon, son cri ridicule quand il apprend pour Padmé c’était pas obligé, sinon.

Star Wars, épisode II, L’Attaque des clones (Attack of the Clones) – George Lucas – 2002

35. Star Wars, épisode II, L'Attaque des clones – Attack of the Clones - George Lucas - 2002Grossier personnage.

   3.5   En faisant abstraction du SUBTIL jeu d’Hayden Christensen. En ne prêtant pas attention à toutes ces séquences surlignées qui le font surjouer son glissement vers le côté obscur, son insolence envers Obi-Wan, ses envies de dictature, tout ça. En passant outre la bouillie numérique générale. En oubliant vite devant la course-poursuite avec Jango Fett que Lucas semble d’être inspiré du Cinquième élément. En faisant fi d’un nombre incalculable de scènes inutiles. En essayant de pas me marrer devant l’échappée romantique Padmée / Anakin à se rouler-bouler dans les hautes herbes lombardes devant d’immenses chutes d’eau synthétiques. A tout faire pour oublier que le scénariste devait être mort quand tout ce merdier se termine dans une gigantesque arène où l’on doit autant penser cinéma qu’à ce qu’on mange en ingérant un maxi best-of big-mac et son Sunday chocolat. En se persuadant que ce n’est qu’un mauvais moment à passer en attendant d’être un poil plus comblé avec l’épisode suivant qui recolle à La Trilogie qui compte vraiment. En faisant tout ça, L’attaque des clones est presque une agréable surprise tant je craignais de le revoir au moins autant que de voir un professeur quand t’as pas fait le devoir qu’il t’a demandé. Il y a une vraie noirceur dans le récit, déjà. Et la marche impériale qui débarque sans crier gare à la fin. Bon, c’est tout, mais c’est déjà pas mal. Je m’attendais tellement à me faire chier comme un rat mort que c’est passé tout seul, favorisé par les hasards d’une bonne humeur, probablement. Et puis quand tu vois Dooku sur sa mobylette il vaut mieux être de bonne humeur. En fait, je me suis fait la réflexion : Si t’enlèves Hayden Christensen, c’est pas si mauvais, non ? Punaise, j’avais réussi à faire abstraction, pourtant.

Star Wars, épisode I, La Menace fantôme (The Phantom Menace) – Georges Lucas – 1999

30. Star Wars, épisode I, La Menace fantôme - The Phantom Menace - Georges Lucas - 1999Les enfants d’une force nouvelle.

   5.0   De cette ouverture de prequel je retiens tout de même de belles choses, malgré Jar Jar Binks (qui soit dit en passant est moins missa-désagréable en VO), malgré le lissage des effets spéciaux (Pour ne citer que ça : Où est passé notre Jabba gluant, luisant, veineux, dégueulasse ? On le croit sorti du pressing), malgré le prêchi-prêcha de chevaliers Jedi devenus franchement lourdingues. Je ne retiens pas Coruscant et son esthétique lissée qui ne parvient pas à choisir entre Miyazaki et Blade Runner. Je ne retiens pas non plus la première demi-heure qui est d’une chiantitude désarmante – Admettons ceci dit qu’ouvrir une trilogie ne doit pas être chose aisée, raison pour laquelle il faut saluer le récent travail de J.J.Abrams sur Le réveil de la force – alors que sur le papier, suivre les deux ambassadeurs Jedi que sont Obi-Wan (incarné par un Ewan McGregor arborant une queue-de-rat bien ridicule) et son mentor Qui-Gon (Le beau personnage de cet épisode, sage guerrier et enseignant bienveillant, avec un très sexy Liam Neeson en plus) avait quelque chose d’excitant qui convoquait, un peu, le voyage de Luke et Obi-Wan dans A new hope. Malheureusement, le montage est laborieux et les séquences sont, pour la plupart, beaucoup trop courtes, bavardes et pas forcément lisibles dès que ça bouge. C’est donc légitimement que je vais retenir, outre Tatooine, ses marchés grouillants, sa tempête de sable, l’idée du taux de midi-chloriens et la tant attendue apparition de mini-Anakin, la course de modules, chorégraphie franchement jouissive façon Ben-Hur pour les gosses, un modèle du genre même si on a basculé dans le jeu vidéo ; Et la bataille finale avec Dark Maul. Encore trop de montage parallèle, d’inserts bidons et de bavardages dans cette séquence mais l’épisode trouve enfin son climax, hyper opératique, bien aidé par la musique (l’un des plus beaux thèmes de la saga, sinon le plus beau à mes yeux) qui permet à Lucas de se venger de ses piètres combats de sabres laser de la Vraie trilogie. Maintenant il faut aussi reconnaître que tout est cousu de fil blanc, hein. On sait qu’Anakin va gagner la course in extremis, on sait que Qui-Gon va mourir et on sait que Jar-Jar Binks va tuer plein de droïdes. C’est la suite logique. C’est Star Wars dans ce que ça a de plus programmatique. Mais c’est pas mal. Maintenant va falloir revoir le suivant et là j’ai peur.

Star Wars, épisode IV, Un nouvel espoir (A New Hope) – George Lucas – 1977

03. Star Wars, épisode IV, Un nouvel espoir - A New Hope - George Lucas - 1977Un nouvel univers.

   7.5   On a prévu de tout revoir. Oui, en amoureux. Oui, jusqu’aux Derniers Jedi. Je suis un dingue. On commence donc par les premiers (dans l’ordre de sortie) sinon j’ai peur d’arrêter vite. Je ne reviendrai pas sur L’empire contre-attaque puisque j’avais écrit dessus quelque chose de sobrement conséquent l’an passé, mais il fallait bien que je parle du premier épisode sorti, La guerre des étoiles, quoi, renommé A new hope depuis la sortie de la prélogie. Je commence à bien le connaître celui-ci, je me rends compte, malgré ma découverte tardive de l’univers, malgré le fait que Star Wars, globalement, je m’en lave les mains, comme dirait mon fiston.

     Plus ça va plus j’aime vraiment cet épisode, qui est une sorte de miroir « simpliste » du suivant, si j’ose dire, tant il fait office de « Star Wars pour les Nuls » avec les belles explications d’Obi-Wan, pour que le spectateur néophyte (à l’époque, tout le monde l’était) ne soit pas trop paumé, avec ce côté conte initiatique d’emblée contré par un humour omniprésent dès la rencontre Luke/Solo, et une fluidité narrative assez déconcertante pour mettre en place la mythologie, sans trop forcer sur la dimension politique, la multiplication géographique et la kyrielle de personnages, avant d’enclencher, assez clairement, la seconde dans le suivant.

     En 1977, aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, La guerre des étoiles n’étant pas encore auréolé du succès que l’on sait, le film est très difficilement rattachable à un courant, relié à des références, prêt à loger dans des cases. Il n’a en effet rien du space opera synthétique que Lucas réactivera à l’aube des années 2000 et rien de la machine de guerre, rythmée, riche et complexe, imposée dans L’empire contre-attaque trois années plus tard. C’est même tout le contraire : Le début est excessivement lent, la lumière est parfois approximative, le montage alterné entre Tatooine et L’étoile Noire très étiré au point qu’on en oublie l’un quand on se situe dans l’autre. On est davantage dans une resucée de péplum/western 50’s et ses déserts et costumes minimalistes, que dans la mécanique à vendre des figurines et numérique à venir. Le mythe, c’est L’empire contre-attaque qui le fonde. Cet épisode d’ouverture lui prépare le terrain. C’est sans doute ce qui me le rend si attachant.

     Et puis ça se met en place minutieusement. Au sein de ce premier épisode je veux dire : On sent que le film se crée son univers, trouve son tempo, sa dynamique humoristique, on sent qu’il développe ses personnages, on sent qu’il devient saga. Voir ce film aujourd’hui, quarante ans après sa naissance, nous fait presque oublier qu’il a détruit le Nouvel Hollywood et qu’il est l’origine de l’industrie cinématographique à venir. On voit pas seulement naître Star Wars. On assiste à la construction d’un empire cinématographique, encore à l’œuvre aujourd’hui, d’autant plus aujourd’hui où Disney nous abreuve d’un nouvel épisode chaque année. C’est aussi triste que beau. A l’image de ces colonnes de buildings et ces lignes autoroutières dans le Koyaanisqatsi, de Godfrey Reggio.

THX 1138 – George Lucas – 1971

xYZfYEUTknFr61lp7OX1CxLZlDeDiscussion surréaliste.

   2.0   Moi : Je trouve ça atroce. J’ai eu envie d’éteindre toutes les cinq minutes. Je rapproche ça de films comme Pi ou Antiviral où leur suffisance n’a d’égal que leur ennui mortel. On ne peut plus désagréable.

Nico : Pas d’accord. Je trouve que ce film fourmille d’ idées visuelles surtout quand on sait qu’il a été fait avec trois sous. Et puis il est précurseur de bien des films par la suite.

Moi : Il est en effet précurseur d’une flopée de mauvais films.

Nico : Tu ne peux nier que visuellement c’était nouveau. Même si parfois on pense au Jeanne d’arc de Dreyer.

Moi : Je ne sais pas, ce fut un tel calvaire que je ne peux lui trouver d’intérêt. Tiendrais-je là tout ce qui m’est détestable au cinéma ?

Boris : On recherche la forme par le sens. Et le montage lui même est une forme symbolique qui se passe du jeu des comédiens à certains moments. Il ne faut pas oublier quelque chose, c’est un film vraiment expérimental. Dire que le film est chiant et inabordable, c’est comme dire que tu n’arrives pas à lire une thèse car c’est indigeste. La thèse n’est pas un roman, ce n’est pas fait pour prendre du plaisir mais pour chercher à expliquer différemment, sérieusement. THX c’est la même chose.

Moi : Pas d’accord du tout ! je ne vois rien d’expérimental là-dedans, en tout cas pas cinématographiquement, tout me semble éculé. Alors en tant que thèse pourquoi pas, mais c’est de cinéma dont on cause. Et plus j’y pense plus je rapproche ça du cinéma de Maddin, notamment Des trous dans la tête, ce nanar qui se prend pour dieu, cette vieille bâtisse qui s’érige en édifice post moderne. En fait ça m’évoque le cinéma d’ado boutonneux hyper sérieux qui croit révéler la vérité au monde, style Brazil (je provoque un peu). Je ne suis cependant pas définitif (peut-on l’être sur quoi que ce soit ?) et si ça se trouve si je le revois dans dix ans je lui trouverais du crédit, c’est juste qu’à l’heure actuelle je trouve ça ridicule.

Boris : Tu t’acharnes parce que c’est Lucas et qu’on t’a forcé à regarder Star Wars quand tu étais trop vieux pour l’apprécier pas vrai ?

Moi : Exactement. Mais non, la preuve : j’ai découvert American graffiti il y a peu, et j’ai beaucoup aimé  Et puis j’aime bien la première trilogie Star Wars, surtout le premier volet d’ailleurs, le seul que Lucas met en scène si mes souvenirs sont bons. Mais là, désolé, c’est au-dessus de mes forces.


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silencio


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