Sunset.
8.0 Tous les ingrédients du grand mélodrame hollywoodien sont réunis au cœur de cette pièce maitresse signée George Stevens. Et en creux, forcément, la lutte des classes : Un jeune homme tombe simultanément, ou presque, sous le charme de deux femmes, une ouvrière (Shelley Winters) qui bientôt tombera enceinte de lui puis une bourgeoise (campée par Elizabeth Taylor) qui va l’emmener dans son univers luxueux, lui faire découvrir cette « place au soleil ».
L’american dream se transforme en american tragedy, soit l’exact titre du roman duquel s’inspire Stevens, livre précédemment adapté par Von Sternberg dans les années 30. Si l’on peut y déceler des restes de l’Aurore – Cette séquence sur la rivière, évidemment – il s’agit surtout d’une matrice assez évidente du Match point, de Woody Allen. Les deux actrices sont parfaites, mais je crois que le film repose essentiellement sur l’étrange prestation de Monty, à la fois hyper charismatique et complètement à côté de la plaque. Il est magnifique.