Archives pour la catégorie Girls

Girls – Saison 6 – HBO – 2017

09. Girls - Saison 6 - HBO - 2017Goodbye tour.

   8.5   J’en rêvais tellement de voir Girls s’en aller ainsi, via une saison exemplaire – Sa meilleure, haut la main – sur une désagrégation de son groupe (Les vestiges d’amitiés disparues fourmillent mais certaines persistent à y trouver encore un sens, jusque dans cette magnifique dernière apparition à quatre dans une salle de bain étriquée) et une grossesse solitaire. Dix épisodes parfaits, où certaines boucles se ferment et d’autres pas, rappelant qu’Hannah, Marnie, Jessa et Soshanna ont toutes vécues, à leur manière, des grisailles et des éclaircies, des brises et des bourrasques. L’une d’elle pouvait parfois être oubliée (par l’écriture) au détriment d’une autre, mais elles auront existé, nous aurons touché et/ou agacé, quoiqu’il arrive, au sein du groupe ainsi que dans leur propre bulle.

     Hannah n’aura jamais été autant au centre du récit que durant cette ultime saison. Logique étant donné que Girls est le bébé de Lena Dunham, qu’elle lui faisait ses adieux et que les maigres relations qui restaient du groupe ne pouvaient permettre de leur offrir à chacune un temps d’image similaire – à moins de pondre quatre parties par épisode, façon The Affair. C’est Hannah qui est partout. Seule souvent ou accompagnée ici d’un jeune surfeur de Montauk (Riz Ahmed, de The Night Of, dans un très beau premier épisode), là de son colocataire Elijah (Il faudrait presque faire une série uniquement sur cet acteur / ce personnage) ou d’Adam dans de brèves retrouvailles, assez bouleversantes d’ailleurs. Dès cet instant, la fin de la série semblait toute tracée, mais au moyen de ses ellipses dont elle est coutumière, Girls va choisir autre chose.

     Si Girls n’a cessé de scander qu’elle était la voix de la génération Y, elle aura aussi parfois brossé le portrait d’un couple de quinqua en pleine mutation jusque dans leur rupture et son aveu à lui d’homosexualité. Certes souvent de façon détachée, mais toujours là en filigrane. Et si la série s’ouvrait, il y a cinq ans, sur une dispute entre Hannah et ses parents qui décidaient de lui couper les vivres, elle se ferme aujourd’hui sur l’acceptation douloureuse d’être mère, d’aimer et d’être aimé de ce tout petit être qu’est son enfant. On se retrouve donc avec un épilogue en deux parties, une double sortie. Une fin attendue, groupée, scellant définitivement l’amitié de nos quatre Girls de Brooklyn. Et une autre, plus confidentielle, construite sur une assez imposante ellipse, qui semble moins fermer un chapitre qu’ouvrir un autre livre. Ça me plait bien.

     Un mot sur les corps, car c’est une série un peu plus crue que les autres, de ce point de vue-là. Lena Dunham n’aura cessé de se mettre à poil, dans les situations les plus inconfortables (Positions échevelées avec Adam Driver, partie de ping-pong…) mais sa mise à nu n’aura jamais été aussi poussée que durant cet ultime épisode, dans lequel, symboliquement, elle rappelle constamment qu’elle a tout donner pour Girls / qu’elle s’est littéralement mise à poil : On la voit sortir de son bain, donner son sein, tirer son lait, donner son futal à une gamine nue dans la rue, parler de son anus et son vagin, pester contre ses mamelons. Donc si ce dernier chapitre semble statuer sur une banale entrée dans l’âge adulte, une sortie un peu trop parfaite, tout ce qui s’y déroule – aussi bien dans ce qu’il est abordé que dans son étonnante construction – reste du pur Girls.

Girls – Saison 5 – HBO – 2016

13620279_10153800357667106_552073781653390673_nLonely souls.

   7.0   Ravi de retrouver Girls à son meilleur niveau, après une saison 4 vraiment décevante. Chaque personnage évolue davantage de son côté cette fois, mais aucune storyline ne vient écraser l’autre, aucune des filles n’est en retrait par rapport à l’autre, comme ce fut le cas pour Jessa ou Soshanna un temps. Lena Dunham se permet même d’y envoyer cette dernière au Japon, de faire un épisode intégralement centré sur Marnie, de faire éclore une relation impossible (car sur le papier, beaucoup trop explosive) qu’on rêvait de voir éclore depuis le début. Cette saison s’ouvre d’ailleurs sur le mariage de Marnie & Desi comme si l’on voulait concrétiser des promesses et rassembler tout le monde – Le premier épisode est le seul de la saison où on les voit toutes ensembles et soyons honnêtes il s’agit de l’épisode le moins réussi de la saison. Ce qui en dit finalement beaucoup sur Lena Dunham elle-même qui semble ne plus savoir faire évoluer ses personnages en tant que bande (comme c’était le cas il y a cinq ans, pour le mieux ou comme elle tentait encore de le faire l’an dernier, mais ça ne fonctionnait plus) mais uniquement par le prisme de leurs propres virages, de leurs souffrances qu’elles ne peuvent plus se partager (Lorsque Hannah souhaite qu’on vienne la chercher dans un trou perdu où elle et Ray sont tombés « en panne » à cause d’une pipe un poil inopportune, aucune de ses potes ne va se déplacer) et de leurs évolutions opposées. Le mariage initial est donc un leurre parfait. Puisque cette saison n’est que dispersion. Et si chacune semble promise, un moment donné, à un avenir conjugal, elles finissent toutes, seules, décharnées, marchant vers l’inconnu (dernier plan qui rappelle celui de la première saison) ou accompagnées par la dimension hallucinogène qui leur correspond (Marnie revient vers Ray ; Jessa & Adam baisent en cassant leur appartement). Il n’y a que de doux rêves (superbe bulle parallèle en barque ici) car la réalité est plus ambiguë, plus violente, même chez les garçons (Jamais un saison de Girls n’aurait autant pu s’appeler Boys) ainsi Desi fond en larmes à chaque dispute avec Marnie, Adam libère une impassibilité amoureuse mais finit par exploser, le mec d’Hannah préserve sa relation en gardant des photos de ses ex à poil dans son téléphone, Elijah (Dont la série a vraiment creuser le personnage intelligemment cette fois) tombe amoureux d’un type de la télé qui n’aime que le baiser. L’univers de Girls est sans cesse marqué par les contradictions, les bonheurs éphémères et les déceptions permanentes, et Marnie en fait les violents frais durant un épisode somptueux.

Girls – Saison 4 – HBO – 2015

11392877_10152962216312106_6405426105737173175_nDeep inside.

   5.0   Après une saison 3 de haut vol, allez disons d’un excellent niveau, surtout la deuxième partie, cette saison 4 parvient à réussir tout l’inverse. J’y suis toujours beaucoup attaché mais c’est la première fois que je ressens un mini foutage de gueule, l’impression de ne voir que des gens persuadés d’être pétri de talent, du coup ça tourne régulièrement en rond, c’est souvent écrit n’importe comment et le groupe, ce fameux groupe de quatre filles, n’a finalement plus grand chose à voir ni à faire ensemble. Pourquoi pas, après tout, mais je ne comprends pas pourquoi Dunham et consorts s’obstinent à nous faire croire que ce sont encore les meilleures amies du monde. Les storyline de Marnie et Jessa sont archi faméliques et rébarbatives. Celle de Shosh aurait mérité d’être plus creusée. Reste Hannah et Adam, évidemment, ils sont au premier plan, mais leur conflit amoureux ne m’a pas plus séduit que ça. Néanmoins, le dernier épisode me fait un peu mentir et donc modérer ma déception tant il est magnifique, à l’image des fins de saisons précédentes. J’espère une saison 5 plus inventive, surprenante, pêchue quoiqu’il en soit.

Girls – Saisons 1 à 3 – HBO – 2012/2014

1504989_10152671629362106_1211047565298569814_nLena et son nombril.

   7.0   Girls, Saison 1

     12/07/13 : Je ne suis pas loin de trouver ça génialissime. Mes seuls reproches ne sont guère des défauts : à savoir je trouve que dix épisodes c’est vraiment beaucoup trop court pour ce genre de série dévouée à ses personnages et dans le même temps j’aime le fait que des choses soient lancées puis abandonnées ou laissées en stand-by. En parlant de personnages j’adore absolument comment chacun existe épisode après épisode et je regrette très souvent de ne pas assez voir certains – Soshanna par exemple. Vu la série en trois jours mais j’aurais très bien pu me regarder tout d’une traite. Ah oui et je trouve ça fort de voir ça maintenant une semaine après avoir découvert Frances Ha au ciné car il y a de grandes similitudes dans le portrait d’une jeunesse en quête (et je ne dis pas ça seulement pour Adam Driver que l’on retrouve dans les deux – quel personnage fantastique ici d’ailleurs, peut-être même le plus beau (aussi répugnant que magnifique) garçons/filles compris.

Girls, Saison 2

     15/10/13 : Lena Dunham s’éparpille un peu, cela pourrait ne pas fonctionner mais au contraire la saison s’affirme différemment. Le dernier épisode est archi émouvant notamment.

Girls, Saison 3

     30/01/15 : Purée, ce que c’est bien ! J’aime surtout Girls pour ses personnages. Rarement dans une série de ce genre, nous n’avions eu autant de substance, de nuances, de complexité. Il y a Hannah, évidemment, mais les autres sont loin d’être en reste. Il est d’ailleurs très touchant de les retrouver toutes les quatre ensemble (après une saison 2 où elles s’y trouvaient plus dispachées géographiquement) notamment lors du superbe épisode Beach house dans lequel elles tentent de retrouver l’harmonie du groupe en passant un week-end dans la maison estivale des parents de Marnie. La fin de l’épisode et sa chorégraphie improvisée sur ce banc portuaire, couplées avec ce plan de cuisine le précédent, où elles apparaissent toute quatre dans le cadre sur des strates différentes sont des hauts faits de la saison, sinon davantage. Et puis de toute façon j’adore les parenthèses vacancières dans les fictions, ces instants suspendus où tout ressort et explose. La particularité de cet opus, plus qu’avant à mon humble avis, est d’avoir peaufiné si admirablement des personnages masculins, complexes et émouvants. Adam, bien entendu, quel sublime personnage, tout en désirs et réactions contradictoires, explosant ici littéralement au contact de sa soeur puis de son job d’acteur dans une pièce à Broadway. Et Ray, perdu entre ses inénarrables pensées pour Soshanna et sa relation sans fondement avec Marnie. J’ai toujours l’agréable impression et ce depuis son lancement que la série en garde sous le pied, dans le bon sens du terme, pour ne rien trop appuyer, disséminer des brèches et s’éloigner des facilités. Elle est constamment dans la surprise. La deuxième partie de saison est absolument remarquable. Vraiment un beau tableau de cet âge ingrat qu’est 25 ans. Le dernier épisode se ferme sur des promesses de rebonds, de bouleversements, de séparations, de retrouvailles, ce qui devrait nous offrir une alléchante saison 4. Et si c’était ce qu’Apatow produisait de mieux depuis trois ans ?


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