Publié 7 octobre 2009
dans Hong Sang-Soo
Hasards symétriques.
8.0 Je termine en beauté ma petite rétro consacrée au cinéaste sud-coréen (après le très moyen Le jour où le cochon est tombé dans le puits et l’excellent Le pouvoir de la province de Kangwon). Scindé en deux parties disctintes puisque temporellement identiques, le film gagne une profondeur inouïe dans cette seconde partie, qui permet plus facilement de comprendre le personnage féminin et son refus, sa peur quant à son premier acte sexuel. Film sur les hasards, sur les intentions, sur l’amour, sur « le premier amour » et véritabe sensation de voltiger tant cette ambiance neigeuse, faite de silences, de regards intenses. Une fois encore je pense à Rohmer, en tout cas je ressens le même genre d’émotions, je vis le film. Bref, somptueux!
Publié 22 novembre 2008
dans Hong Sang-Soo
Errance triangulaire.
8.0 Si Night and Day contenait certaines longueurs, peut-être celles se déroulant sur Deauville même, il faut dire que ce film là, se déroulant quasi-intégralement sur une plage coréenne d’apparence très proche des côtes françaises, est très bien rythmé.
Le personnage est un cinéaste dont on ne sait guère si ça marche pour lui, seulement qu’il a ses admirateurs, qui semblent appartenir à un cercle restreint. C’est un cinéaste qui cherche l’isolement, le bruit de l’océan pour écrire son prochain scénario. Il part accompagné d’un jeune couple mais dans ce trio quotidien, tombe très vite sous le charme de la belle Moonsook (pas très glamour comme prénom au passage !) ce qui va perturber son besoin d’écrire… Ou pas. Puisque l’inspiration viendra peut-être à cet instant…
Le personnage est probablement l’alter-ago de Hong Sangsoo. Il y a quelque chose de toujours autobiographique dans ces deux films sortis récemment. Des histoires de cœurs, un respect incroyable pour la création artistique, un rapport intime avec la nature, franchement on se croirait rendu chez Rohmer ! Car la réalisation du cinéaste coréen et en plus de cela très proche de celle du cinéaste français. Il filme à hauteur d’homme, fixe ou circulaire, de manière la plus minimaliste pour intensifier notre identification aux personnages. Son film joue de façon éloquente sur les signes du destin ce qui lui confère inévitablement le statut de film Rohmérien.
C’est très beau, plein de poésie, de sensibilité, d’amour et pas si anodin que ça sur la condition sociale de son pays, Hong Sangsoo restant conscient d’un potentiel danger.